Citations sur Long voyage du jour à la nuit (28)
JAMIE : Qu'est-ce que l'homme sans un bon vieil amour de femme ? Une nom de Dieu de coquille vide.
Acte IV.
MARY : Oh, ne dis pas ça. Mon bébé ! Tu me fais affreusement mal !
EDMUND : Désolé, maman. C'est toi qui en as parlé. Écoute, maman. Je vais te le dire, que tu aies ou non envie de l'entendre. Il faut que je parte en sanatorium.
MARY : Que tu partes ? Non ! Je ne te laisserai pas ! Comment le docteur Hardy peut-il conseiller de telles choses sans même me consulter ! Comment ton père peut-il le laisser faire ! Et de quel droit ? Tu es mon bébé à moi !
Acte III.
TYRONE : Pardon pour le retard. Le capitaine Turner s'est arrêté parler et quand il est parti à discuter, celui-là, plus moyen de s'en dépêtrer.
JAMIE : Tu veux dire quand il est parti à écouter.
Acte II, Scène 1.
EDMUND : J'étais de quart à l'aube dans la hune. Mer calme, cette fois-là. Juste une houle de fond paresseuse et un roulis très lent, comme somnolent. Les passagers dormaient, personne de l'équipage en vue. Pas un bruit fait par l'homme. La fumée noire s'épandant hors des cheminées à l'arrière, tout en bas. Rêver, oublier le quart, se sentir seul, au-dessus de tout, isolé, à regarder l'aube grimper comme un rêve peint sur le ciel et la mer dormant ensemble. Et là, le moment d'extase et de liberté est venu. La paix, la fin de la quête, le havre dernier, la joie d'être part d'un accomplissement bien au-delà des craintes, des espoirs, des rêves des hommes, si pitoyables, si sordides, si cupides !
Acte IV.
"TYRONE. Mary ! Pour l'amour de Dieu, oublie le passé !
MARY (avec un étrange calme objectif). Pourquoi ? Comment le pourrais-je ? Le passé est le présent, n'est-ce pas ? C'est aussi l'avenir. Nous essayons tous de nous y soustraire, mais la vie ne nous laisse pas faire.
***
TYRONE. Mary! For God’s sake, forget the past!
MARY (with strange objective calm). Why? How can I? The past is the present, isn’t it? It’s the future, too. We all try to lie out of that but life won’t let us.”
JAMIE : Alors je ferais mieux d'aller en ville avec Edmund. Les mauvaises nouvelles, en plus de ce qui est arrivé à maman, ça pourrait lui faire un choc.
TYRONE : Oui, vas-y avec lui, Jamie. Soutiens-le, si tu peux. Si tu peux sans y voir un prétexte pour aller te saouler !
JAMIE : Avec quel argent ? Aux dernières nouvelles, la gnôle, ça se vend toujours, ça se donne pas.
Acte II, Scène 2.
MARY : Pourquoi est-ce que tu n'allumes pas, James ? Il commence à faire sombre. Je sais que tu détestes ça, mais Edmund t'a démontré que ça ne coûte pas grand-chose, une ampoule qui brûle. Ça n'a pas de sens, de laisser la peur de l'hospice te rendre pingre à ce point.
TYRONE : Je n'ai jamais dit qu'une ampoule coûtait cher. C'est de les laisser allumées, une ici, et une là, qui fait des rentes à la Compagnie d'Électricité.
Acte III.
MARY : Comment pourrais-tu me croire... quand je ne me crois pas moi-même ? Je suis devenue si menteuse. Au temps jadis, jamais je n'aurais dit un mensonge. À présent, je suis obligée de mentir, surtout à moi-même. Mais comment peux-tu y comprendre quelque chose quand je n'y arrive pas moi-même. Je n'y ai jamais rien compris, à part qu'un jour il y a bien longtemps j'ai découvert que je ne pouvais plus dire que mon âme était à moi.
Acte II, Scène 2.
TYRONE : Tu devrais être raisonnable et ne pas risquer...
EDMUND : Au diable, la raison. On est tous cinglés. Qu'est-ce qu'on en a à faire de la raison ?
Acte IV.
EDMUND : C'était une grande erreur de me faire naître homme, ça m'aurait beaucoup mieux réussi d'être mouette ou poisson. Tel quel, je serai toujours un étranger qui ne se sent chez lui nulle part, qui ne désire rien vraiment et que personne ne désire vraiment, qui ne peut jamais être part de rien, et doit toujours un peu aimer la mort !
Acte IV.