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Critique de kuroineko


Avec son histoire d'amour en noir et blanc, Joyce Carol Oates chamboule les préjugés du début des années 1910, dans l'État de New-York. Une manière bien sûr de rappeler que ces a priori et ce racisme latent ne sont toujours pas éradiqués aujourd'hui et qu'il est nécessaire de relancer sans cesse le débat et la discussion. Pourtant, elle va encore plus loin avec ce si court roman qu'elle transforme en chantre de l'altérité, du droit à la différence, du refus du conformisme et de la voie toute tracée pour les femmes.

Son héroïne, prénommée Calla par sa mère qui meurt juste après lui avoir donné naissance, est une figure féminine hors norme dans la société où elle évolue. Trop grande, trop rousse, trop exaltée ou trop renfermée, trop rousse... Elle est dans l'excès, nécessite de la part de son alcoolique de père le recours à la discipline pour la mater. Rien ne marchant, ne reste qu'une solution: la marier... La destinée féminine ne donne guère de quoi rêver sous la plume incisive de Mme Oates. Sa rebelle et vive Calla, personnage magnifique et marquant, est considérée par ses congénères comme anormale, folle... C'est tellement plus aisé que de dénoncer un système traditionnel, véritable carcan de conventions

Si son récit n'a pas l'ampleur et la profondeur de ses grandes fresques comme Blonde, Bellefleur ou Nous étions les Mulvaney, il frappe néanmoins très fort. Son tout premier chapitre attrape le lecteur à la gorge avec une intensité et une construction dramatique terriblement efficaces.
Du grand art, comme l'écrivain nous a habitués. Et toujours une écriture superbe, vibrante de la force sous-tendant cette histoire. Merveilleuse Joyce Carol Oates, enchanteresse et magicienne des mots... un grand merci à vous!
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