D'emblée je dois vous avouer que ce dernier tome est celui qui m'a le moins convaincu. L'effondrement décrit dans les deux premiers tomes est la conséquence directe du laxisme et du renoncement porté par la politique du très-bien-vivre-ensemble ; le sauveur providentiel, Victor Escard, propose un retour à la normale dans la droite ligne de son prédécesseur… à la puissance 10 ! J'ai du mal à croire que le français moyen puisse accepter cette idée et se laisser berner à nouveau. J'espère ne pas me tromper…
Suite directe de ma remarque précédente, j'ai été franchement dérangé par les passages relatifs aux prétendus dédommagements dûs aux prétendues victimes d'exclusion (ethnique, religieuse ou sexuelle). À force de pousser le bouchon, ça devient franchement too much et pas du tout crédible.
Je tiens toutefois à souligner qu'il y a quelques bonnes idées qui évitent le naufrage, ainsi je n'ai eu aucun mal à croire en la manipulation des foules par les médias – d'autant que seuls les médias officiels ont le droit d'émettre – ; il en va de même pour les dérives des milices mises en place par Escard et ses sbires pour restaurer l'ordre et la confiance.
J'ai tout particulièrement apprécié de retrouver des personnages déjà croisés dans les précédents opus et de découvrir la suite de leur parcours (souvent chaotique).
Parmi les nouveaux venus j'ai bien aimé le personnage de Laurent Buvard, un enquêteur mandaté par Escard pour trouver et neutraliser Vincent Gite. Marcel et ses élans éthyliques apporteront quelques touches d'humour bienvenues pour détendre l'atmosphère.
Heureusement la bataille de Paris vient redistribuer les cartes et donne au roman un second souffle bienvenu. Dommage qu'il faille attendre le chapitre 38 pour voir jaillir l'étincelle qui va sortir la France moyenne de sa torpeur.
Pour la suite des évènements,
Laurent Obertone ne se laisse pas emporter par l'euphorie et l'optimisme ambiant. Il porte un regard plutôt juste sur la nature humaine face au pouvoir. On aimerait y voir un certain cynisme mais ne nous berçons pas d'illusions, le Pays des Bisounours n'existe pas !
Si ce troisième opus m'a moins convaincu que les précédents, il n'en reste pas moins nécessaire pour clore une intrigue qui s'étalera qui nous fera découvrir sur sept jours (du vingt-huitième au trente-quatrième jours). Une trilogie qui mérite d'être découverte même si son propos heurtera la bien-pensance de certains lecteurs.
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