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Critique de Sachka


Avec ce court récit de 112 pages, Yôko Ogawa nous fait l'éloge de la solitude, de ces moments où elle apparaît comme nécessaire pour mieux se libérer de ses angoisses, de ses peurs car tous autant que nous sommes nous faisons tout pour y échapper.

Dans ce récit l'auteure ne cultive pas le "beau", "l'esthète" comme à son habitude mais plutôt l'art du détail, de la minutie, frôlant même parfois le ridicule dans la description de ses personnages... Mais après tout la beauté aussi subjective soit-elle n'est-elle pas faite de petits défauts et d'imperfections ?

La narratrice qui est aussi le personnage principal de ce récit est une jeune femme dont nous ne savons presque rien si ce n'est qu'elle travaille comme secrétaire médicale, qu'elle sort d'une relation de deux ans, sans grand intérêt à ses yeux, avec le dénommé Michio et qu'elle a des problèmes de lombalgie auxquels elle tente de remédier en subissant des massages et des étirements (dignes des pires tortures ceci dit en passant) et en pratiquant la natation à la piscine de son club de sport où elle fait la rencontre de l'énigmatique Midori.

Hasard d'une rencontre qui vire à l'obsession et va permettre à la narratrice de découvrir l'étrange petite pièce à raconter que Midori et son fils Yuzuru montent et démontent au gré de leurs voyages.
Mais dans quel but ? Et quelle est donc l'utilité de cette petite pièce hexagonale dans laquelle finit par entrer la narratrice comme poussée par une force mystérieuse et où seul subsiste l'écho de sa voix ?

J'ai énormément apprécié la lecture de ce récit, j'y ai même retrouvé un peu de "Murakami". Yôko Ogawa titille notre curiosité avec sa petite pièce à raconter qui bien qu'étant un élément réel, un objet tangible, nous apparaît comme étant complètement irrationnelle et c'est ce qui a le mérite de nous tenir en haleine jusqu'à la dernière page. Elle a aussi indéniablement ce talent d'écriture pour distiller une atmosphère floue et ambigüe sans avoir recours à des effets relevant du fanstastique et finalement libre à chacun de l'interpréter à sa façon.

Vous vous en doutez, je me suis imaginé entrant dans la petite pièce à raconter.
Qu'aurais-je fait ? Me serais-je parlé à moi-même ? Sûrement... Car peut-être est-il plus facile de se parler en son coeur quand on est seul(e) face à sa conscience car l'on s'oblige d'une certaine manière à affronter ses petits démons intérieurs et que dans un certain sens la solitude amène inéluctablement à la réflexion.

Je remercie chaleureusement Tretrizoustan sans qui la lecture de ce récit n'aurait pu être possible.
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