Si mes souvenirs sont justes, l'enfance se résume à avoir envie de choses qu'on ne peut pas obtenir (...) (p. 125)
J'apprécie plus que jamais le super avantage de ne pas avoir d'enfant. Les garçons [ados] ont une vilaine peau, il faut prendre rendez-vous chez le dermato six mois à l'avance, leur procurer de la crème aux stéroïdes qui amplifiera encore leur esprit contestataire.
(p. 50)
C'est comme si tu ne voulais pas grandir, tu agis souvent comme une gamine malgré tes trente-trois ans, tu fais des trucs bizarres, irréfléchis. Pour prendre un raccourci, tu traverses le jardin de parfaits inconnus, en enjambant le grillage ou en passant pour ainsi dire à travers les groseilliers. Quand tu es invitée, tu débarques par la porte de derrière, ou même par celle de la terrasse (...) (p. 38)
Je me moque bien que l'appartement soit moche et incolore ; cela m'est pareillement égal qu'il orthographie 'hyper' avec un 'i', ou 'hidrodinamique des fluides', que son langage soit un tantinet grossier, et parfois même déplacé, parce que sa poigne est ferme et sans détour. Sans avoir beaucoup de références en la matière, je sais pourtant qu'il n'y a pas de rapport entre sexe et linguistique - j'aurai du moins appris ça. (p. 20)
Je le vois passer avec le costume de Père Noël plié sur le bras. Il avait eu beaucoup de succés au bal de Noël du personnel l'an dernier, lui, le seul employé sans enfant, comme il le souligna ce soir là, avec des reproches dans la voix, à son retour à la maison. "Si tu en avais eu, tu n'aurais sûrement pas été choisi", fut tout ce que j'avais alors trouvé à lui répondre.
Mais gardons à l'esprit que les apparences sont parfois trompeuses et que contrairement à 1 photo, la réalité, elle, grouille de sens.