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EAN : 978B01N8Y0ZV9
Hodder & Stoughton Ltd (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
" As David Cameron's Director of Politics and Communication, Craig Oliver was in the room at every key moment during the EU referendum - the biggest political event in the UK since World War Two. "


(4ème page de couverture).
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LIBÉRER LES DÉMONS : L'INSIDE STORY DU BREXIT
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Le Brexit est qualifié par le très solide hebdomadaire "The Economist" comme la plus grosse erreur britannique depuis la deuxième guerre mondiale. C'est avant tout la chronique d'egos démesurés. À commencer par l'ancien Premier Ministre, David Cameron, en passant par l'ex-maire de Londres, Boris Johnson, qui ambiait son poste, pour arriver au petit rigolo qui s'en est fait l'avocat peu scrupuleux, Nigel Farage.
Un événement qui, en plus, a coûté la vie à une jeune députée de 41 ans, Jo Cox, mère de 2 enfants (de 5 et 3 ans), lâchement assassinée par un illuminé d'extrême droite, le 16-6-2016.

L'ouvrage "Unleashing Demons" ou 'Libérer les démons' est l'oeuvre du directeur des communications de l'ex-premier britannique, Craig Oliver, qui était ainsi présent aux moments-clés de ce référendum peu inspiré, mais aux conséquences énormes pas seulement pour les Britanniques, mais pour nous tous. L'auteur peut être considéré comme un témoin privilégié de cette saga, qui est loin d'être terminée.
Bien que le livre ne soit pas (encore) disponible en français, j'ai pensé que ma critique pourrait peut-être servir à mes amis et lecteurs de Babelio comme toile de fond, maintenant que ce dossier est si souvent à la une des informations.

Plusieurs ouvrages ont été consacrés à cette affaire, parmi lesquels je cite : de Claire Leclerc "What is Brexit ?" ; de David Allen Green "Brexit : What Everyone Needs to Know" ; de Ian Dunt " Brexit : What the Hell Happens Now ?" ; et d'Elena Remigi "In Limbo : Brexit Testimonies from EU Citizens in the UK". Il y a même 2 BD : de Bruno Vincent "Five on Brexit Island" et de Lucien Young "Alice in Brexitland" ; et le tout récent pamphlet de la jeune Madeleina Kay "Theresa Maybe in Brexitland".

Craig Oliver ne m'a pas convaincu lorsqu'il affirme que le référendum était "nécessaire et inévitable". Personnellement, je reste persuadé qu'il s'est agi d'un calcul de cuisine interne, le renforcement de la position des conservateurs aux prochaines élections, après la négociation de toutes sortes de dérogations aux règles communautaires en faveur exclusive de Londres. Un très mauvais calcul qui plus est. Car si Cameron a eu raison sur un point, c'est bien qu'il a réussi à "libérer les démons" - l'expression vient de lui - en organisant un référendum sur l'appartenance de son pays à l'UE.

Quels étaient au juste ces "démons" ? Essentiellement, les mensonges invraisemblables et répétés "ad nauseam" des tabloïds xénophobes ("gutter press" ou la presse de caniveau) et des charlatans comme "l'honorable" député européen Nigel Farage qui faisait acchrocher des pancartes géantes anti-immigration et promettait que la contribution du Royaume-Uni au budget de l'UE irait intégralement au Conseil National de la Santé, promesse dont il savait parfaitement bien qu'elle était impossible. Ce sont surtout des arguments populistes contre les étrangers (les ouvriers polonais par exemple), les bureaucrates ignares de Bruxelles, des mesures européennes pour l'environnement, la santé, des règles de concurrence loyale, l'euro et sa menace pour la livre sterling etc. qui ont incité des gens, qui le plus souvent s'abstiennent aux élections, d'aller voter. Comme l'a judicieusement résumé le Baron Andrew Cooper "Nous nous efforcions de faire passer une réalité complexe face à des mensonges simplistes".

Si je peux me permettre une courte parenthèse sur le référendum comme moyen démocratique. Je n'en suis pas partisan pour 4 raisons : 1) Dans une démocratie représentative, il convient aux députés d'assumer leurs responsabilités, quitte à ne pas être réélus en cas d'insatisfaction de la population. 2) Des sujets complexes ne se prêtent pas à des questions lapidaires. 3) Certains référendums prennent l'allure de plébiscites pour approuver la politique du gouvernement (de Gaulle en 1969). 4) Très souvent ce procédé contribue à envenimer et exacerber le débat public et est utilisé comme arme avant tout par une extrême droite, ravie de pouvoir semer la zizanie sur la base d'un discours populiste et xénophobe.

Le Royaume-Uni s'est depuis le début montré un partenaire souvent problématique au sein de l'UE. Probablement que la nostalgie de la grandeur de l'Empire britannique y est pour une part et le désir de certains politiciens anglais de vouloir jouer au grand intermédiaire entre les États-Unis et l'Europe, tel Tony Blair avec fiston Bush lors de l'invasion de l'Irak ? Ainsi ce Nigel Farage, qui a été un des premiers Européens à aller féliciter le Trump pour sa victoire aux élections et de proposer ses services comme ambassadeur des États-Unis auprès de l'UE !

Quels ont été les résultats de cet exercice démocrato-populaire ?

David Cameron, qui a dû rêver de devenir le William Gladstone ou Benjamin Disraeli du XXIe siècle, a remis, en juillet 2016, sa démission, pour être remplacé par une hésitante Theresa May. Un nouveau premier, aussi mauvais en math que son prédécesseur, comme l'ont illustré ses élections anticipées qui lui ont fait perdre sa majorité au Parlement. Un Boris Johnson qui n'est pas devenu premier, mais promu aux affaires étrangères, où il passe le plus clair de son temps à nuire à May. Un David Davis, secrétaire d'État et négociateur en chef britannique du dossier Brexit, qui ne fait visiblement pas le poids contre son numéro opposé, le Français Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE et grand maître de dossiers. Des négociations qui en sont d'ailleurs nulle part, à cause de directives contradictoires et fluctuantes émanant du gouvernement de sa Gracieuse Majesté. Les ressortissants de l'UE résidents outre-Manche qui s'inquiètent de plus en plus de leur sort et le milieu économique et financier qui devient de plus en plus nerveux.

À part un compte-rendu de comment les protagonistes ont vécu le drame, et pour certains d'entre eux, le cauchemar du Brexit, l'ouvrage de Craig Oliver ne contient pas d'informations fracassantes, l'auteur restant trop fidèle à la position de ceux qui ont décidé ce mauvais référendum. Une attitude qui l'honore évidemment, mais qui n'est pas précisément source de renseignements.


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