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Critique de Andromeda06


Joséphine Bakhita, dite la "Madre moretta", dont la date de naissance est estimée à 1869 au Soudan, province du Darfour, à Olgossa, et morte le 8 février 1947 à Schio en Italie, est une ancienne esclave devenue religieuse canossienne. Elle est canonisée en l'an 2000 par le pape Jean-Paul II, et fêtée le 8 février. 

Véronique Olmi, dans cette biographie romancée, nous relate la vie de Bakhita, de son enlèvement à l'âge de 7 ans au Soudan jusqu'à son décès en 1947 en Italie. Elle nous raconte comment d'esclave elle est devenue une sainte. Ce livre se découpe en deux parties : de l'esclavage à la liberté, et de la liberté à la sainteté.

Deux parties bien distinctes, la première bien plus rude que la seconde. Tout ce qui se déroule au Soudan relate l'histoire de Bakhita en tant qu'esclave. L'autrice, de sa plume coup de poing, qui nous pèle à vif, ne ménage pas son lecteur. Certains passages sont difficiles, parfois même choquants. C'est poignant, bouleversant autant qu'immersif, malgré la dureté des événements et des mots choisis pour les raconter.

La seconde partie, parce que Bakhita a désormais une vie un peu plus paisible et non violente, est clairement plus facile à lire. Je l'ai trouvée moins prenante, sans doute parce qu'il y est essentiellement question de religion. Bakhita est ici exploitée d'une autre manière (à mon sens), qui rentre ici dans la "normalité". Souvent, j'y ai vu plus un endoctrinement qu'un choix de vie intime et personnel, ou du moins un peu influencé par les personnes qui l'entourent. Mais cette seconde partie se lit tout aussi bien et est tout autant immersive.

Il n'en aurait pas pu être autrement avec cette plume puissante, franche, sachant se mettre à la place de Bakhita. Il faut évidemment savoir faire la part du vrai et du faux dans cette biographie romancée, il n'empêche que ça finit par nous être complètement égal tellement c'est fort, émotionnellement et psychologiquement parlant.

Un mot sur le contexte historique, au Soudan comme en Italie (traite des Noirs et esclavagisme, Grande Guerre, Mussolini), et sur l'atmosphère qui en découle : dépeint justement pour l'un, éprouvante puis plus contemplative pour l'autre.

"Bakhita" est le second roman de Véronique Olmi que je lis, après "Le gosse" qui m'avait également marquée. Pourtant incomparables, j'en ressors aussi affectée, si ce n'est plus. C'est un roman puissant, qui ne laisse pas indifférent et que je ne suis pas près d'oublier.

C'est décidé, je rajoute tous les livres de l'autrice à mon "pense-nouille", je ne peux faire autrement : je viens de tomber amoureuse de cette plume intensément terrible et remarquable, qui marque les esprits et trouve les mots justes quels que soient les circonstances et les événements à dépeindre.
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