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Critique de candlemas


150 pages de lutte vaine... j'avais pourtant apprécié Onfray dans les médias, sa démarche d'université populaire et ses prise de position sur tous les sujets... mais quelle déception ! Michel Onfray a en effet des avis sur tout, mais cela manque de profondeur et de rigueur. le titre même de Cosmos place la barre très haut... la chute n'en est que plus douloureuse... Bien sûr on sent parfois que ce professeur de philo, devenu essayiste populaire, s'appuie sur des connaissances réelles des thèse d'Epicure et de Nietzche, mais il ne leur rend pas service en les mettant au service d'une vision de la vie digne du café du commerce. La plupart des idées défendues dans le livre sur des sujets disparates tirés de l'expérience personnelle de l'auteur -artificiellement regroupées sous les thèmes Temps, Vie, Cosmos, Anima et Sublime- restent superficielles. Des idées simples, pourquoi pas, mais, comme le savent bien les ingénieurs informatiques, et Léonard de Vinci avant eux, "la simplicité est la sophistication suprême" : démontrer ou fabriquer des concepts simples suppose une réflexion éthique profonde, retranscrite ensuite simplement pour le commun des mortels. C'est le contraire qui est proposé ici : l'élégance d'écriture et d'expression indéniables font malheureusement et irrésistiblement penser au sophiste antique (extrait de définition wikipedia : " orateur et professeur d'éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage prestigieux") ; cette définition colle, hélas, comme un gant, à Michel Onfray (en tous cas dans cet ouvrage). Enfin, ses avis sur tout sont non seulement peu étayés, mais aussi presque toujours construits sur la critique d'autrui et la certitude de la valeur a priori de sa propre opinion. La maxime socratique "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas" a été bien oubliée. On apprendra des chose essentielles à l'homme du peuple, telles que la façon de déguster des vins inaccessibles, sur la pousse du sipo matador dans la forêt amazonienne, sur laquelle Levi Strauss n'a pas jugé utile de rencarder l'auteur, sur les migrations des anguilles lucifères, sur les vers nématodes et le fumier spirituel...
autant d'ingrédients jetés en vrac, qui eussent pu former un vrai plat, avec un peu d'amour du lecteur et de technique culinaire... mais casimir ne pensait qu'à s'ébaudir, aboutissant à un gloubi-boulga indigeste destiné aux seuls "casimirus". Bien évidemment , je ne lirai pas non plus les deux volumes suivant ces 520 pages de Cosmos... et pour une réflexion éthique très accessible et néanmoins enrichissante, je renverrai pour ma part à Comte-Sponville, Alain, et bien sûr Montaigne, père de l'essai et exemple à suivre d'une réflexion critique universelle, personnelle, et néanmoins modeste...
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