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Critique de Lune


Lune
04 février 2015
Ce volume du Journal hédoniste tenu par Michel Onfray, intitulé « Le Magnétisme des Solstices » agacera (voire plus) les héritiers de l'idéalisme (Platon...) et solidifiera les défenseurs du matérialisme (Démocrite...).
L'auteur déplore d'ailleurs que ne soit pas donné à l'université un cours d'historiographie de la discipline mais « Contente-toi du monde donné » sent encore le soufre.
A travers plusieurs chapitres, l'auteur nous en explique la genèse, les causes et les conséquences qui
perdurent au grand dam de l'esprit libertaire.
Mais ce « bouffeur de curé » sait reconnaître l'apport de certaines soutanes.
Parmi eux, si soutane n'en a plus que le nom, il rapporte dans « Le chant guerrier d'un curé athée » l'extraordinaire lucidité et l'esprit révolutionnaire de Jean Meslier (1664-1729) dont le « Testament » malmené par Voltaire (!) devra attendre 1864 pour nous être donné dans sa forme originelle.
Après la lecture de « Fixer des oxymorons argentiques », Michel Onfray transforme notre regard sur la peinture et la photographie .
Ses analyses philosophiques et psychologiques du monde de Bettina Rheims, de l'art noir et si vivant de Jan Fabre, de la lumière des impressionnistes à "l'anartiste"Marcel Duchamp et dans le chapitre « L'art, pour ne pas mourir » consacré à Gérard Garouste (douloureuse symbolique), nous mènent à un art contemporain débarrassé des scories du consumérisme et du n'importe quoi.
Le chapitre sur l'architecture en est aussi la démonstration.
« Mener une vie philosophique ».
L'auteur nous parle à de nombreuses reprises de cette philosophie brûlante.
De Diogène, Démocrite, Epicure, Platon à Niestzche souvent évoqué, sans oublier Montaigne jusqu'à Deleuze, Derrida, Foucault, l'opposition entre « Fils de la Terre » et « Amis des Idées » est un fil conducteur de ce que défend l'auteur.
L'opposition entre le désir (Deleuze) et le plaisir (Foucault) dans le chapitre à la chantante allitération : « Le totem n'est pas tabou » contribue à enlever toute gêne à l'incompréhension de notions obscures...
Le christianisme et les religions coupables de tant d'incohérences et de manipulations politiques, coupables de tant de mots et de maux, sont disséquées depuis l'origine jusqu'à nos jours, rassurant l'angoisse des uns, amenant la révolte des autres.
Le chapitre 30 : « Dialectique de la laïcité » est superbe, qui retrace brièvement et clairement l'histoire de la laïcité d'Avant-hier, d'Hier, d'Aujourd'hui et de Demain.
Le cheminement de la laïcité depuis l'animisme jusqu'à l'athéisme est raconté par l'auteur se présentant « un homme libre, sans Dieu, un laïc qui effectue son travail en pointant les affabulations, les mythes, les superstitions et autres histoires pour enfants ».
En cela, il fait appel à notre raison et nous avertit des écueils futurs avec une vision pessimiste et justifiée de notre civilisation qu'il annonce en voie de disparition.
Le chapitre « La parapsychologie freudienne » relancera la querelle entre les défenseurs et les détracteurs de Freud.
Un deuxième mythe (après celui des religions) est déboulonné.
Amener à réfléchir aux dangers de divulguer poncifs et autres certitudes sans y avoir porté la plus vive attention est la première leçon à retenir.
Voici quelques exemples parmi trente-huit chapitres passionnants, aux sujets divers qui pourraient chacun faire l'objet de commentaires et d'échanges.
Certains se donnent aisément à la lecture, d'autres aux termes plus abscons demandent une relecture et/ou une recherche.
Certaines idées confortent ce qui semble évident, d'autres paraîtront un brulot.
Un bouillonnement se dégage de cette lecture. On ne peut rester indifférent devant la somme des vérités exposées.
La raison est sollicitée et les interrogations foisonnent dans notre siècle en mutation profonde.
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