La fille du roi araignée

Le roman est bien écrit malgré quelques lourdeurs narratives. Cependant, ce qui m'a gêné, à la lecture c'est l'argument du livre, complétement à l'eau de rose. L'auteur avait dix-sept ans lors de l'écriture. Ceci expliquant peut-être cela. Il n'y a pas de profondeur ni sur le fond ni dans la forme. Mais, cet écrit reste agréable à lire malgré son côté roman sentimental à deux balles ou télénovela (simple opinion).

C'est le premier livre de Chibundu Onuzo, qu'elle a écrit à 17 ans. C'est un exploit dont peu de gens peuvent se vanter, l'inconvénient est que certaines parties du livre ressemblent à de la littérature pour adolescents. C'est un genre que je ne pratique plus depuis pas mal de décennies, j'ai donc eu du mal à aller au bout.
C'est un récit à deux voix, puisque chacun des deux principaux protagonistes de l'histoire s'exprime à son tour. A peu près tout est repris deux fois, au cas où une subtilité nous aurait échappé. Un garçon pauvre remarqué par une jeune fille riche, on se doute bien que ça va poser problème. D'autant plus qu'au Nigeria riche et honnête vont rarement ensemble ...
La fin est tout bonnement ridicule, on se croirait dans la série Harlequin. Elle est même pénible à lire car à chaque paragraphe on change de narrateur, ça ajoute une lourdeur à une intrigue tarabiscotée.

Grosse déception pour moi, alors que j'étais sûre d'adorer ce roman - étant fan d'autres romancières nigérianes comme Chimamanda Ngozi Adichie ou Sefi Atta. J'ai eu énormément de mal à comprendre les actions des personnages, embourbés dans une relation si toxique et dysfontionnante que chacun ferait mieux de ne plus adresser la parole à l'autre.

C'est une écriture à deux voix, où tout est dit deux fois et de deux points de vue. Pourquoi pas. Mais encore une fois, ça ne fonctionne pas : déjà, on n'apprend pas grand-chose de plus la deuxième fois, et surtout les visions sont si différentes, et les hypothèses tellement farfelues qu'on en vient à douter du premier point de vue, etc.

Sinon, j'ai aimé retrouver la ville de Lagos, et la critique des inégalités au Nigéria est intéressante.

Peut-être ai-je lu ce livre au mauvais moment... Je ne perds pas espoir, et lirai son 2e roman lorsqu'il sera traduit ! :)