Je me confie, parce qu'on me pose la question et que si je n'y réponds pas tout de suite, je ne suis pas sûre d'avoir la mémoire de le faire plus tard. Mes souvenirs s'effacent avec le temps, mais les émotions restent. Je peux décrire avec exactitude le désarroi dans lequel je naviguais, la peur inhérente, le désir de m'échapper, de m'étouffer moi-même pour que la douleur cesse.
Je me retiens de grogner, de cracher, de courir, de hurler, d'exploser, de tout exploser. Je me retiens de mettre l'appartement en miettes. Je me retiens.
Il ne devrait pas y avoir de dernier chapitre entre une mère et sa fille.