Faut-il à tout prix imposer aux autres une vérité dont ils ne veulent pas ?
Mieux vaut parfois aimer les autres que de leur dire notre vérité.
Dans le rien, tout est confondu.
À nous, les égarés, l’univers, le temps, l’histoire, le sens de notre vie apparaissent comme un secret.
Depuis deux millénaires – un temps si long, un temps si court –, l’amour est au cœur d’une religion qui fait descendre Dieu parmi les hommes. Le christianisme va assez loin dans le culte de l’amour – de l’amour de Dieu et de l’amour des hommes : « Aimez-vous les uns les autres » et « Ama et fac quod vis. Aime et fais ce que tu veux » et « Ce que vous aurez fait aux plus petits de nos frères, c’est à moi que vous l’aurez fait » et « Le royaume de Dieu est parmi vous ». Dans la religion du Christ, l’amour des hommes traduit et reflète l’amour de Dieu. Il est un autre nom de l’amour de Dieu.
Au lieu de considérer le mal comme la rupture scandaleuse d’un ordre universel dominé par le bien, peut-être devrions-nous inverser la perspective. Et voir le bien comme une exception lumineuse dans un monde où règne le mal.
Le bonheur n’est pas un exercice narcissique et solitaire. Il tombe, comme par hasard, sur la tête et dans le cœur de ceux qui, loin de s’occuper d’eux-mêmes, s’occupent plutôt d’autre chose - et des autres.
« La beauté est trompeuse, menteuse parfois décevante, toujours discutable et toujours équivoque. Elle entretient des liens étroits, chacun le sait, avec les entraînements d’une mode qui ne cesse de se démoder. Elle change avec le temps. Elle varie selon les individus. Elle divise autant qu'elle rapproche. Elle est une promesse de bonheur et souvent de malheur. Les sirenes sont belles et leur chant est très beau. Méduse a une espèce de beauté. Et Lucifer est beau.
La beauté est éphémère et inconstante comme le temps. Ce qui paraissait beau hier -I art. les mœurs, le langage, toutes Ies formes d’expression, la manière d'etre et de sentir, les vêtements, les visages.. semble risible aujourd’hui. Et ce qui nous plaît aujourdhui sera ridicule demain.
Ce ne sont pas seulement les modalités de a beauté qui ne cessent d’être contestées et menacées par le temps qui passe- mais l’idée même de beauté. »
« Ce qu’il y a de plus étrange dans la mort, c’est cette barrière infranchissable qui la sépare de la vie. On dirait un fait exprès. Très loin dans le passé, il y a des millions et des millions de siècle un mur s'elève tout au debut pour nous empêcher de connaître notre origine. Tres près dans I'avenir, dans quelques années, dans quelques mois, ou peut être demain, un mur s’élève tout à la fin pour nous empêcher de connaître notre destin.
Nous ignorons d’où nous venons, nous ignorons ou nous allons. Nous sommes tous des égarés. »
« Vivre, c’est d'abord essayer d'éviter le pire. Et le pire n’est pas toujours la mort. »
« Ce n’est pas le mal qui vient bousculer et contrarier le bien dans ce que nous appelons -a tort -la marche du temps, c’est à-dire dans I'histoire et dans notre vie privée.
C’est notre condition misérable de morts en sursis, condamnés d'avance dès notre premiere apparition dans ce monde éphémère, qui est éclairée, à de brefs intervalles, par la lumière fragile du bonheur et du bien. »