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Citations sur Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (203)

Dans ce tohu-bohu, je n'ai que trois convictions.
La première est la plus simple et la plus lumineuse :: rien n'est plus beau que ce monde passager, si cruel et si gai, éclairé et réchauffé - quelle chance ! - par une étoile que nous appelons le Soleil et où - quelle chance ! - il y a de l'eau, des chèvres, des montagnes, des histoires de guerre et des chagrins d'amour, des chiffres, des livres, des secrets, ces oliviers et ces éléphants dont j'ai déjà trop parlé, des ambitions, des passions, des idées soudain nouvelles qui éclatent comme des grenades et des rêves de jeunes filles. En dépit de tant de malheurs et de tant de chagrins, c'est un bonheur d'être né.
Apparemment opposée à la première, la deuxième a quelque chose de plus sombre : naître, c'est commencer à mourir et la vie que j'ai tant aimée est une espèce d'illusion appelée avec évidence à se dissiper au plus vite et à périr à jamais. Cette deuxième conviction l'emporte de loin sur la première. Avec ses bonheurs et sa tristesse, avec ses drames et ses enchantements, l'existence sur cette terre m'apparaît comme un sas, une sorte de stage, une épreuve, un examen de passage - mais vers quoi, et vers où ?
Ma troisième conviction est la moins assurée et la plus contestable. Elle prend la forme d'un pari : je ne crois pas à un hasard qui aurait organisé, avec une rigueur et un génie surprenants, le monde autour de moi, et moi-même par-dessus le marché.
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Ce n'est pas la mort qui est importante mais l'état d'esprit dans lequel elle nous surprend.
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Mais ce qui sépare surtout le journaliste de l'écrivain, c'est le mystère du temps. Le temps passe et il dure. Le journaliste est tout entier du côté du temps qui passe. L'écrivain est tout entier du côté du temps qui dure. Il est interdit au journaliste de réclamer si peu de temps que ce soit pour donner à l'article qui doit paraître le soir même plus de force et de tenue. Il est recommandé à l'écrivain de prendre tout son temps - de longues soirées d'hiver, des semaines entières de printemps, parfois des mois et des mois - pour effacer de ses textes la moindre faiblesse et la moindre imperfection. Le journalisme tient en un mot : urgent. L'écrivain vise l'essentiel.
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Jeté dans la vie sans avoir rien demandé, je m'interroge sans fin sur ce que je suis venu faire à bord de cette galère, toujours en train de sombrer et de renaître sous d'autres formes. Venue de l'expérience des autres et d'une sorte d'évidence intérieure, il n'y a qu'une chose de sûre : à la fin, la mort l'emporte. Je vais mourir. Et vous aussi.
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[...] avec François Mauriac, ils étaient tombés sur une grande figure du journal qui s'était cassé le pied et qui boitait vers eux.
- Ah ! le pauvre ! avait murmuré Mauriac à Gautier avec une compassion toute chrétienne et de sa voix inimitable et cassée. Ah ! le pauvre ! ça va le gêner pour écrire.
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Nous nous imaginons toujours être le centre du monde. Mais la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, des émirats improbables, hier encore regardés de très haut, se mettent avec férocité à nous manger des pâtés sur la tête. L'histoire se détourne de la terre des grands rois et des grands capitaines, de tant de peintres et de poètes, aux confiseurs de génie et aux femmes de légende. La fête est finie. On ferme. Les salons, les jardins, les calembours, la gaieté, la puissance et l'élégance, la hauteur et la grandeur sont tombés dans l'oubli. Il n'y a plus que l'argent pour faire encore le malin et tenir le haut du pavé. La crainte de l'avenir a remplacé l'insouciance et un air de chagrin se respire dans les rues.
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Toute vie quotidienne avec ses routines et ses obligations, est guettée par la médiocrité.
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L'amour !... L'amour !... Le seul ennui est que les chansons, les films, les mauvais romans l'ont usé jusqu'à la corde. Un jour, peut-être, l'amour ne sera plus nécessaire à la propagation de l'espèce. Le clonage, les robots, les progrès de la science le rendront presque inutile. Peut-être aussi le pouvoir, inquiet de ses ravages, le mettra-t-il, qui sait ? au ban de la société et interdira-t-il sa pratique. Alors, il sera temps de nouveau de le célébrer et de le chanter.
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Je commençais, cher illustre sur moi, à deviner mes forts qui étaient minces et mes faibles qui étaient nombreux (...) je me disais que le plus important était d'aller avec audace dans le sens de ses faiblesses pour tenter, peut être en vain, de les changer en forces.
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On peut très bien mourir, rien de plus honorable, pour sa patrie, pour ses idées, pour ceux qu'on aime. Mais seul ce qui est éternel mérite un attachement sans réserve ni restriction.
Qu'est-ce qui est éternel ? Nous le savons très bien. L'éternité, c'est ce qui nous attend. Nous sommes destinés à l'éternité parce que nous sommes nés et parce que nous mourrons. La vie n'est que le vestibule et la préface de la mort. Naître n'est rien d'autre que commencer à mourir. Les choses sérieuses commencent avec la mort. Nous vivons peu de temps et nous serons morts pour toujours. Que nous croyions ou non à quelque chose après la mort, nous entrerons tous dans l'éternité au moment même où nous sortirons du temps - c'est-à-dire à l'instant de notre mort.
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