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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre étrange, écrit en allemand. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit : il n'est pas étrange parce qu'écrit en allemand et d'ailleurs de nombreux ouvrages magnifiques, d'une facture très classique, l'ont été dans cette langue. Non, il est étrange, car il narre la vie d'une folle à travers ses propres yeux. L'héroïne, sans que ce soit précisément énoncé, semble sortir d'un séjour assez long en hôpital psychiatrique et on comprend très vite que sa réadaptation est un objectif illusoire. Même si elle paraît capable de subvenir aux plus élémentaires de ses besoins (encore qu'elle vende régulièrement ses meubles pour obtenir de l'argent qu'elle dépense ensuite sans logique), son comportement au quotidien est empreint d'une incohérence désespérée. Femme de chambre d'un grand hôtel, elle passe sa vie à traquer la saleté dans les recoins les plus incongrus, sacrifiant à cette tâche jusqu'au plus clair de son temps libre. En outre, tous les mardis soir, elle se glisse sous le lit d'une chambre au hasard pour partager pendant quelques heures l'intimité de clients ignorant tout de sa présence. Elle reste ainsi, cachée sous le matelas, à les épier et n'en sort qu'au départ définitif de l'occupant. Toute velléité qui pourrait lui être donnée par les circonstances de retourner à une sociabilité plus consensuelle est systématiquement rejetée par l'héroïne et la prise de congés obligatoire finit même par constituer un problème insoluble qui la renvoie encore plus bas qu'elle n'était déjà.
« La femme de chambre » bénéficie d'une écriture neutre, à la fois légère et précise, comme si rien de ce qui nous était raconté ne pouvait être foncièrement dramatique. le récit est court, concis et renvoie parfois à un témoignage glaçant, dénué de la moindre envie, qui peut déstabiliser un lecteur trop empathique. C'est sûrement pour cela que l'ouvrage est peu épais. Plus, ça aurait été de trop.
Un livre intéressant, écrit en allemand. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit...
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À l'heure où l'arrogance des puissants vaut tous les passe-droits, il est temps de réhabiliter une profession promise à tous les abus : femme de chambre, femme de ménage,...
Après la lettre À l'attention de la femme de ménage, voici donc la Femme de chambre de Markus Orths.
Comme pour faire écho à la pitoyable actualité du FMI, l'héroïne de ce roman, Lynn ou plus exactement Linda Maria Zapatek, est femme de chambre dans un grand hôtel allemand (Bonn ?).
Lynn est une femme de chambre hors pair, légèrement franchement accro au ménage, tendance maniaco-obsessionnelle.
Mais Lynn passe la plupart du temps dans les chambres. Et là, c'est l'existence des choses, l'importunité des choses, l'omniprésence des choses qui enveloppe Lynn tout entière comme un drap.
Parce qu'en plus de son obsession de la propreté, Lynn a aussi un autre petit travers.
Une toute petite déviance. Un très très léger défaut. Une gentille petite manie.
En fait elle aime beaucoup se glisser sous les lits des clients. Et se faire oublier.
Comme pour s'accaparer une part de leur vie, elle qui n'en a pas beaucoup.
Elle préfère même ne pas prendre de congés (ah, le vide insondable de la solitude estivale) pour mieux profiter des dessous de lit de ses clients.
Jusqu'à ce que l'on comprenne, en même temps que Lynn elle-même, quel était le lit qui lui manquait.
Sans même évoquer la triste actualité, il est un peu étrange d'avoir lu ces deux livres coup sur coup, puisque pas mal d'échos résonnent de l'un à l'autre. Bien sûr on y retrouve ces fameuses ‘femmes de chambre' qui se fondent dans le décor jusqu'à faire corps avec lui (et dans le bouquin de Markus Orths, c'est le cas de le dire), mais on y entend tout également des roucoulements saphique : est-ce là un simple hasard littéraire ou est-ce que tout cela relève de notre imaginaire collectif propre à ce ‘personnel de maison' ?
Les deux bouquins, plus proches de la nouvelle que du roman, se lisent rapidement, avec peut-être un peu plus de faclité pour l'allemand.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Ce court roman met en scène une jeune femme dont la seule occupation, obsessionnelle, est le ménage, accompli à la perfection. Si les contours de l'héroïne sont flous quant à son passé, la précision est de mise quant à son activité quotidienne. du jour où elle décide de se dissimuler sous le lit d'une chambre de l'hôtel où elle travaille, elle se remet à vivre à travers la vie des autres, la vie de n'importe quel autre. Des phrases simples, voire sèches, décrivent tout ce qui fait l'objet de l'obsession de Lynn. L'écriture est un microscope ; pas une poussière ne lui échappe. Mais la plume de l'auteur reste légère dans la description de cette folie particulière, presque douce, et qui jamais ne dévoile le mystère de Lynn, tout en exposant le piège dans lequel elle est prise. le lecteur a toutes les raisons de s'attacher à cette figure humble et désespérée, solitaire, et dont la fragilité reste dissimulée aux yeux du monde.
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