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Critique de Petitebijou


Le tome 2 est encore plus virevoltant que le premier.
Dans le Montmartre de 1905, Picasso et sa bande sont les mal-aimés, s'adonnent à l'opium et aux sciences occultes sous les auspices du fidèle Max Jacob. Fernande est désormais le témoin privilégié des frasques des catalans, puisqu'elle vit en couple avec le jaloux et possessif Pablo, dans une relation passionnelle et érotique. Elle lui sert de modèle, et va pouvoir assister à l'évolution du style Picasso en découvrant avec dégoût son visage et son corps déformés, enlaidis (selon elle) par le peintre, alors qu'elle est encore jeune, ce qui pour elle est une humiliation insupportable. le caractère invivable de Pablo et la misère de leur quotidien l'amènent à rompre avec celui-ci.
Les tableaux infiniment vivants de la BD nous font croiser entre autres le clown/toréador Grock, Alfred Jarry, mais surtout Guillaume Apollinaire, rencontré à Saint-Lazare, décisif pour la carrière de Picasso puisqu'il le met en relation avec le frère et la soeur Léo et Gertrude Stein qui vont devenir ses mécènes. Picasso développe avec Gertrude, beaucoup plus vieille que lui, une relation intense de muse/créateur, d'autant qu'elle l'encourage dans son évolution « destructrice » des formes classiques. Picasso subsiste grâce à la vente sous le manteau de dessins érotiques.
Le 3ème salon d'automne au Grand Palais s'ouvre et tout le monde s'extasie devant les Fauves, tandis que Pablo n'a d'yeux que pour « le bain turc » d'Ingres.
Matisse remporte tous les suffrages, se fait appeler « CM » (Cher Maître), et la rivalité qui va l'opposer durant des années à Picasso prend racine ce jour-là.
Le tome 2 s'achève avec le départ de Picasso qui emmène Fernande retrouvée dans sa ville de Barcelone.
Les couleurs des planches sont plus diversifiées que dans le premier tome. Les teintes sont plus vives tout en demeurant majoritairement dans les tons marron bleu. Certaines pages allégoriques illustrent les rêves de Picasso, ses délires créatifs, essentiellement dans les bleus pour annoncer je suppose sa prochaine période dite du même nom.
L'ensemble se lit avec plaisir. le scénario, très vivant, concentré sur l'humain, ludique aussi par tous les aspects qu'il propose, est d'un intérêt égal tout au long du récit. Même si Picasso est au centre de l'oeuvre, les auteurs décrivent avec autant de relief les autres personnages qui gravitent autour de lui.
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