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Critique de Eric75


Ce recueil de nouvelles est l'oeuvre de l'un des plus éminents spécialistes français de l'holmésologie, Bernard Oudin, vice-président de la Société Sherlock Holmes de France, membre de la Sherlock Holmes Society of London et également membre de la Société des Baker Street Irregulars de New-York. Inutile de préciser que la barre est ici placée très haut, et que ce recueil de sept nouvelles est en mesure de satisfaire les amateurs de polars aguerris mais aussi les lecteurs les plus exigeants en matière de pastiches holmésiens. le ton général des nouvelles imite à la perfection les enquêtes du canon doylien, en empruntant le style du Dr Watson et en brossant des intrigues à la mesure des colocataires de Baker Street.
Signalons au passage les toujours excellentes publications de Mycroft's brother, éditeur spécialisé comme son nom l'indique dans les écrits se rapportant au petit frère de Mycroft.
Il est de bon ton dans les pastiches holmésiens de faire référence à des personnages réels de l'époque, ou à des citations tirées de l'oeuvre de Conan Doyle, nous n'échapperons pas à cette règle.
Dans L'Aventure de la suffragette amoureuse, Holmes et Watson soupçonnent George-Bernard Shaw et évoquent la féministe britannique Emmeline Pankhurst, mais sans que ceux-ci ne soient réellement intégrés à l'histoire. Dans L'Aventure de l'usurier sentimental, il est fait allusion aux frères Wright, pionniers américains de l'aviation.
Dans L'Aventure du tombeau du Pharaon, les noms ont curieusement été changés, mais on reconnaît facilement, dans cette aventure qui s'inspire de la malédiction de Toutankhamon, l'égyptologue Howard Carter (Howard Carson), le commanditaire des fouilles Lord Carnarvon (Lord Glenarvan), et sa fille Lady Evelyn Herbert (Lady Emily Stephen). C'est cette dernière qui vient solliciter Sherlock Holmes dans l'appartement de Baker Street, craignant pour sa vie après le mystérieux décès de son père. L'épisode initial de la mort du canari d'Howard Carter-Carson avalé par un cobra, n'est pas oublié. Les changements de noms sont aussi farfelus que des postiches de clown dans ce pastiche, puisque les fouilles en question concernent la tombe de Toutankhamon (dont le nom n'a pas été changé). Ultime clin d'oeil, sir Arthur Conan Doyle, agent littéraire du Dr Watson (faux) et fervent adepte du spiritisme et de l'idée d'une malédiction (vrai), est cité comme responsable de la propagation de cette rumeur qui défraya la chronique (vrai).
Dans L'Aventure du jardon clos, Bernard Oudin ne résiste pas à la tentation d'introduire un protagoniste innovant dans une construction littéraire que n'aurait pas reniée Agatha Christie (qui avait pourtant exploré toutes les possibilités, mais pas celle-ci, à ma connaissance) : le lecteur lui-même. A la croisée des chemins entre le nouveau roman et le polar à énigmes, Oudin émet l'hypothèse d'un lecteur dont l'intelligence se situe entre celle de Sherlock Holmes et celle du Dr Watson, et invite celui-ci à participer à l'aventure.
Compte tenu de la qualité des nouvelles proposées ici (c'est loin d'être le cas de toutes les compilations de nouvelles holmésiennes, souvent inégales), il ne fait aucun doute que Sherlock Holmes et la suffragette amoureuse saura remporter tous vos suffrages.
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