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sur 180 notes
Bienvenue dans une société où la place du sexe et de la nourriture sont inversés. Si le sexe est partout et, surtout, partagé socialement – pause masturbatoire entre collègues le midi, rapport sexuel quotidien en écoutant les informations à la radio à sept heures du matin -, la nourriture, elle, relève de l'intime et de la sphère privée. Dans les magasins, les denrées sont dissimulées derrière un rideau, qui délimite un espace strictement réservé aux adultes… Il faut avouer que l'univers mis en scène par Juliette Oury désarçonne quelque peu lorsque l'on entame la lecture de son roman.

Et puis très vite, les mots deviennent limpides, les phrases résonnent. Dans ce livre on ne mange pas, on baise. Pourquoi ? Eh bien, précisément, pour briser les tabous du sexe ! Dans cette histoire, l'inversion des rôles permet une véritable quête du désir, de l'affranchissement du regard des autres et surtout de devenir pleinement soi. C'est truculent !

Il en faut de l'audace et du talent pour mener à bien une telle dystopie. Juliette Oury réussit ici un vrai tour de force. Si l'on sait depuis longtemps les similitudes entre désir et appétit, entre nourriture et sexualité, avec un lien intrinsèque entre les deux, jamais je ne les avais vus ainsi mis en évidence. C'est brillament écrit, c'est percutant et ça permet de décaler son regard, d'observer notre rapport au sexe et à la nourriture sous un oeil totalement novateur.

Une pépite à mettre entre toutes les mains et une auteure à suivre !
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Dans ce roman, l'auteure soulève avec esprit et audace des questions sur nos normes sociales. Malheureusement, le personnage principal manque parfois de profondeur émotionnelle, j'ai donc eu du mal à m'attacher à Laëtitia. Malgré tout, l'audace de l'ouvrage ne laisse pas indifférent et pousse à la réflexion sur nos habitudes. Une lecture stimulante. Une très bonne lecture !
Mon avis détaillé :
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Dès que sa bouche fut pleine, une dystopie où le bien-manger est quasi-obscène et le sexe aussi banal que de se brosser les dents. Une fois qu'on a dit cela, on a à peu près tout dit sur cette aimable et inoffensive fable étirée comme du chewing-gum sur 200 pages, là où une nouvelle de 50 aurait suffi.

L'inversion radicale où chacun se retrouve non pour dîner, mais pour baiser, où les clubs échangistes ont pignon sur rue comme des brasseries et où les cours de cuisine sont réprimés et traqués comme des maisons de passe, est trop systématique et démonstrative pour produire la stupeur et le malaise. La faute sans doute également à une époque (la nôtre) qui n'a jamais autant célébré la cuisine et la bouffe, par des dizaines d'émissions culinaires, de comptes Instagram consacrés au sujet, jusqu'à l'invention du hashtag Foodporn ; mais également où les comptes Instagram sexo/test de sex-toys/éducation sexuelle sont légion, et où le sexe est partout, décortiqué, commenté. Là où Juliette Oury touche quelque chose, c'est peut-être la notion de plaisir qui semble être le grand tabou dans cette omniprésence du sexe, et où la répression larvée sur la consommation de viande, de gras, de sucre est indéniable.

Elle n'en fait pourtant pas grand-chose et déroule une petite intrigue où son héroïne qui s'ennuie dans un couple où l'on se nourrit de barres nutritives sans saveur, et qui baise tous les matins avant de partir au boulot (bien évidemment un travail de bureau avec des open-space) va se réveiller un jour avec une faim terrible et partir à la recherche de l'interdit alimentaire. Pour pallier cette minceur narrative (ses personnages sont pour le moins génériques et sans personnalité), elle abuse de la description ad nauseam : un carré de chocolat est scanné pendant deux pages, une visite au supermarché (le « Pornoprix ») est détaillée à n'en plus finir… et ce procédé est largement répété au long du texte. Si on parlait de nourriture extravagante comme un poulet en vessie ou de plats inventés pour l'occasion, cela serait passionnant, mais la cuisson d'une ratatouille ou croquer dans une pomme (symbolisme !) nécessite-il ce délayage ? Quelques tentatives pour aborder le sujet du viol et de l'agression sexuelle sous l'angle culinaire tombent hélas à plat, même si la scène où Lætitia est nourrie de force au piment est bien vue. Roman plutôt dispensable néanmoins.
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Imaginez-vous vivre dans un monde où le rapport au sexe et à la nourriture sont inversés ! Vous couchez avec vos collègues, ne sautez jamais un rapport, surtout celui du matin, et le supermarché du coin est un PornoPrix. Par contre, vous mitonnez en couple, ne montrez jamais vos dents en public et vous contentez de vous nourrir de barres substantives insipides. La brigade des mets arrête les plus gourmands d'entre vous et des cours de cuisine clandestins fleurissent à Belleville.

Laetitia, petite amie de Bertrand, vit dans ce monde. Son compagnon est consciencieux et s'applique à faire l'amour comme il faut. Par contre, leur vie culinaire est depuis longtemps en berne et ils partagent un quotidien routinier mais réconfortant.

Un jour, Juliette se réveille avec un gros mal de ventre, un vide en elle à combler et elle comprend qu'elle a fin et que son appétit la titille. Dans cette société où les plaisirs de la bouche sont considérés comme une perversion, comment va-t-elle vivre cette situation ? Va-t-elle aller au bout de sa faim ? Va-t-elle manger avec Bertrand, ou pire, avec quelqu'un d'autre ?

Loin d'être anecdotique, le premier roman de Juliette Oury tient ses promesses jusqu'au bout. Ecrit dans un style simple, il suit le parcours initiatique de Juliette, en nous divertissant et en nous mettant l'eau à la bouche. Un texte qui étonne et questionne sur notre rapport à la cuisine et à la sensualité. Car la faim et le désir ne sont-ils pas finalement entremêlés, en atteste le fameux hashtag #foodporn ?

Original et fluide, je conseille cette lecture. Un bon premier roman.
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Imaginez un monde où les rôles du sexe et de la nourriture sont inversés : le soir on s'invite à « baiser » entre amis, le midi on fait des pauses masturbatoires entre collègues, mais les ébats culinaires eux sont réservés à la sphère intime…
Dans ce roman, nous suivons Laëtitia, une trentaine d'années en couple avec Bertrand, qui n'est pas comblée dans sa vie et qui va repousser ses limites. C'est l'histoire de l'émancipation de Laëtitia.
Juliette Oury intervertit les rôles pour dénoncer des tabous.
Une dystopie osée et surprenante.
Ce roman d'apprentissage est drôle et original qui amène le lecteur à réfléchir sur la place de l'un comme de l'autre. Juliette Oury nous livre une fable initiatique tout en finesse.
Quant à la plume, elle est d'une telle fluidité et emplie d'imagination que je me suis laissée envoûter.
Des jeux de mots et des situations cocasses sont au rendez-vous.
J'ai trouvé ce roman divertissant et audacieux d'ailleurs j'ai redécouvert l'art culinaire.

Et vous, tentés ? L'avez-vous lu ?
Lien : http://juliechronique.fr/202..
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Le postulat de ce livre est hilarant (et très intéressant aussi). Et si c'était plutôt le fait de manger qui était tabou plutôt que la sexualité ?

Et dans cette société où tout le monde vit son alimentation caché – voir honteux – en ne se nourrissant que de barres anaromatiques, tout le monde baise et se touche, se retrouve pour une partie entre amis, partage une banquette entre collègues…

Mais petit à petit, Laetitia (qui s'emmerde quand même un peu dans son couple) sent monter le désir, celui de l'interdit, l'envie de goûter, de cuisiner, de manger, du gras, du goûteux, salé, épicé, sucré, des saveurs et des textures… Croquer dans cette irrésistible pomme !

Un livre sur le désir et la sensualité débordant d'érotisme culinaire
Lien : https://www.noid.ch/des-que-..
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Une société dans laquelle, les valeurs accordées à la sexualité et aux plaisirs de la table seraient inversées, voilà l'idée originale développée par l'autrice, Mme « Reine Claude » y est proscrite pour ses activités subversives de gastronomie, le standard de nourriture est la barre sustentive anaromatique ayant éloigné la notion de nourriture différenciée et les pratiques sexuelles sont banalisées, plus de retenue, plus de mystère. Une trame romanesque drôlissime mettant en boite et pointant avec humour des comportements guidés par des règles tacites de vivre ensemble d'un conformisme confondant. Mais la résistance existe et s'organise et laetitia y souscrit pleinement. La redécouverte de la confection de la ratatouille sous la baguette de la cheffe Jenni est passage particulièrement réjouissant ! Excellent premier roman qui réhabilite l'art de la cuisine !
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Un roman qui part son titre promettait de sortir des sentiers battus. Et en effet, quelle idée ! Juliette Oury nous propose un monde où la sexualité et la nourriture sont inversées. Ainsi faire l'amour est devenu un acte du quotidien habituel et routinier tandis que manger se révèle être plus sulfureux.

Des jeux de mots et des situations cocasses qui font sourire mais qui ne peuvent à eux seuls tenir un roman. On ressent rapidement la limite du sujet.
Les similitudes sont nombreuses entre l'acte de se sustenter et le coït si bien que l'auteure développe autour du plaisir, du consentement et de la dépendance.
J'attendais une rencontre avec la famille ou la belle-famille pour voir comment Juliette Oury s'en serait sortie…la scène n'existe pas.
C'est une lecture divertissante.

Petit conseil : N'offrez pas ce livre à vos collègues à moins que vous n'ayez un message à faire passer !
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Un coup de coeur pour ce roman profondément gourmand ! La couverture nous l'annonce : la sensualité de la Vénus de Botticelli est liée à la gourmandise et à cette alléchante pomme d'amour qu'elle serre contre elle.
Dans ce roman utopique (dystopique ?) la place du sexe et celle de la nourriture sont inversées … Comment est-ce possible me direz-vous ? Et bien, imaginez-vous en train de faire l'éloge de votre dernière réunion de travail, si réussie et si fructueuse, que vous avez terminé par une grande orgie.
Ceci est tout à fait habituel dans la société de Laetitia et Bertrand … En revanche, n'allez surtout pas dire que vous avez dégusté une excellente salade hier soir car vous en choqueriez plus d'un !
Mais Laetitia n'est pas épanouie et ne se satisfait plus des barres anaromatiques. Elle trouve sa vie terne et sans relief. « Laetitia voyait bien que son amoureux mettait un point d'honneur à suivre les recommandations officielles et qu'il baisait donc équilibré, ne s'autorisant que peu d'écarts. »
Critique sans y toucher de notre société si calibrée, normée, structurée par des normes innombrables ou simple liberté créatrice de l'autrice ? Chaque lecteur pourra se faire son idée …
En ce qui me concerne, c'est une autrice que je suivrai sans doute possible !
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Imaginez un monde dans lequel notre rapport à la sexualité et alimentation serait inversé. Un monde dans lequel on invite ses collègues à partager les plaisirs de la chair, mais où manger se fait dans la plus stricte intimité, à l'abri des regards… Que reste-t-il, alors, de notre rapport à nos plaisirs de la vie, à nos désirs ?

Pourtant, si le postulat de départ portait en lui, selon moi, un grand potentiel au regard des immenses problématiques dans nos sociétés face à ces deux sujets, je suis restée sur ma faim (sans jeu de mots) et me suis vite ennuyée. Car passé le postulat de départ, j'ai trouvé que l'on tournait en rond et que tout avait été dit.

C'est dommage, je l'attendais depuis le début de l'été ce roman, après en avoir entendu parler de façon si élogieuse par ici. L'idée de départ est chouette et prometteuse… mais à mon sens, malheureusement, le roman ne tient pas ses promesses et étire sur un peu plus de 200 pages ce qui est annoncé dans les 30 premières, sans vraiment l'étoffer.

(Et oui, je sais que nombreux sont les lecteurs l'ayant aimé et que je suis bien à contre-courant des retours que l'on peut lire ici …mais voila, avec moi, la mayonnaise n'est pas montée !)
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