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sur 181 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Dès que sa bouche fut pleine, une dystopie où le bien-manger est quasi-obscène et le sexe aussi banal que de se brosser les dents. Une fois qu'on a dit cela, on a à peu près tout dit sur cette aimable et inoffensive fable étirée comme du chewing-gum sur 200 pages, là où une nouvelle de 50 aurait suffi.

L'inversion radicale où chacun se retrouve non pour dîner, mais pour baiser, où les clubs échangistes ont pignon sur rue comme des brasseries et où les cours de cuisine sont réprimés et traqués comme des maisons de passe, est trop systématique et démonstrative pour produire la stupeur et le malaise. La faute sans doute également à une époque (la nôtre) qui n'a jamais autant célébré la cuisine et la bouffe, par des dizaines d'émissions culinaires, de comptes Instagram consacrés au sujet, jusqu'à l'invention du hashtag Foodporn ; mais également où les comptes Instagram sexo/test de sex-toys/éducation sexuelle sont légion, et où le sexe est partout, décortiqué, commenté. Là où Juliette Oury touche quelque chose, c'est peut-être la notion de plaisir qui semble être le grand tabou dans cette omniprésence du sexe, et où la répression larvée sur la consommation de viande, de gras, de sucre est indéniable.

Elle n'en fait pourtant pas grand-chose et déroule une petite intrigue où son héroïne qui s'ennuie dans un couple où l'on se nourrit de barres nutritives sans saveur, et qui baise tous les matins avant de partir au boulot (bien évidemment un travail de bureau avec des open-space) va se réveiller un jour avec une faim terrible et partir à la recherche de l'interdit alimentaire. Pour pallier cette minceur narrative (ses personnages sont pour le moins génériques et sans personnalité), elle abuse de la description ad nauseam : un carré de chocolat est scanné pendant deux pages, une visite au supermarché (le « Pornoprix ») est détaillée à n'en plus finir… et ce procédé est largement répété au long du texte. Si on parlait de nourriture extravagante comme un poulet en vessie ou de plats inventés pour l'occasion, cela serait passionnant, mais la cuisson d'une ratatouille ou croquer dans une pomme (symbolisme !) nécessite-il ce délayage ? Quelques tentatives pour aborder le sujet du viol et de l'agression sexuelle sous l'angle culinaire tombent hélas à plat, même si la scène où Lætitia est nourrie de force au piment est bien vue. Roman plutôt dispensable néanmoins.
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Imaginez un monde dans lequel notre rapport à la sexualité et alimentation serait inversé. Un monde dans lequel on invite ses collègues à partager les plaisirs de la chair, mais où manger se fait dans la plus stricte intimité, à l'abri des regards… Que reste-t-il, alors, de notre rapport à nos plaisirs de la vie, à nos désirs ?

Pourtant, si le postulat de départ portait en lui, selon moi, un grand potentiel au regard des immenses problématiques dans nos sociétés face à ces deux sujets, je suis restée sur ma faim (sans jeu de mots) et me suis vite ennuyée. Car passé le postulat de départ, j'ai trouvé que l'on tournait en rond et que tout avait été dit.

C'est dommage, je l'attendais depuis le début de l'été ce roman, après en avoir entendu parler de façon si élogieuse par ici. L'idée de départ est chouette et prometteuse… mais à mon sens, malheureusement, le roman ne tient pas ses promesses et étire sur un peu plus de 200 pages ce qui est annoncé dans les 30 premières, sans vraiment l'étoffer.

(Et oui, je sais que nombreux sont les lecteurs l'ayant aimé et que je suis bien à contre-courant des retours que l'on peut lire ici …mais voila, avec moi, la mayonnaise n'est pas montée !)
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Lorsqu'on lit la quatrième de couverture, on a immédiatement envie de lire ce livre pour ce qu'il peut convoquer, à savoir de la drôlerie, la découverte d'un monde complètement refondé et une émancipation tendre et curieuse.

Dés les premières pages, Juliette Oury dépose goutte à goutte les pierres à son édifice civilisationnel basé sur la baise au petit-déjeuner et les caresses entre collègues à la pause "café" /!\. Cette représentation radicale, qui fait écho à certaines de nos réalités actuelles, offre de prime abord un contraste provocateur. Toutefois, l'exécution manque parfois de subtilité. D'emblée cela perturbe, cela étonne et on a plus envie de connaitre l'environnement qui entoure les personnages que les aventures du personnage principal, Laetitia.

La trame narrative se concentre sur elle, lassée de sa routine fade, qui se lance dans une quête de la jouissance interdite. Malheureusement, l'histoire s'essouffle rapidement, en partie à cause des descriptions redondantes. Celle-ci s'ennuie, elle ne fait que baiser avec son mari, Bertrand, narcissique et insupportable au plus haut point et qui a une ascendance incroyable sur elle, et cherche à cacher ses pulsions culinaires qui ne font que s'intensifier. L'idée est en soi intéressante : un monde où manger est un acte honteux, et le sexe, banalisé à outrance. Toutefois, la mise en scène semble trop appuyée, presque caricaturale, ce qui limite la profondeur du choc espéré. Ce que cherche à mon sens à dénoncer Oury dans cette transposition, c'est bien sûr le tabou de notre société à discuter et affirmer la place du sex et du désir dans nos rapports inter-personnels, mais à mon sens elle touche son sujet comme un orteil dans de l'eau tiède.

Là où le roman aurait pu brillamment se distinguer, c'est dans l'exploration de la notion de plaisir. Entre l'érosion du désir dans un monde hypersexualisé et le tabou autour des plaisirs gustatifs, il y avait matière à une riche introspection. Mais cette opportunité est, en grande partie, manquée.
Les personnages trop peu caractérisés semblent être autant spectateurs que le lecteur dans cette dystopie qui manque cruellement d'épices. En revanche, la scène du piment sur la fin du récit réussit un peu à sauver l'ensemble.

En bref, une promesse décevante et qui débande rapidement.
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Le sujet est original et m'a tout de suite donné envie de le lire. Mais... l'écriture n'est pas terrible (c'est un premier roman me direz vous) et finalement le sujet s'essouffle vite. On est lassé assez rapidement. Dommage. Attendons son prochain livre.
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