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3,3

sur 113 notes
L'Usine m'a captivé tant par les thèmes abordés que par sa structure.
L'auteur avec beaucoup de subtilité aborde la déshumanisation des rapports humains sur le lieu de travail et l'absurdité des tâches accomplies sans finalités. Les descriptions épurées renforcent cette ambiance angoissante où rien ne fait sens. L'apparition des oiseaux est l'élément irrationnel qui nous rappelle qu'un monde ainsi construit ne peut pas fonctionner, ils viennent remettre en question cet univers lisse qui n'a pas de prise sur eux.
Nous suivons plusieurs narrateurs dans cet univers où Kafka et Orwell rodent dans les environs. Mais la construction du récit m'a un temps donné l'impression d'une narration en plusieurs nouvelles, un peu comme les chroniques martiennes de Bradburry, qui rendent compte d'un nouvel environnement.
Un ouvrage original que je ne peux me résoudre à dénommer roman car chacun des chapitres mets en scène chaque narrateur dans des situations ineptes et pourraient se suffire comme récit.
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Ce roman à l'atmosphère toute particulière croise les destins de trois nouvelles recrues de l'Usine, complexe industriel tentaculaire qui constitue presque une ville à part entière. Chômeur longue durée, jeune diplômé et victime d'un plan social, ces trois profils sur-diplômés s'estiment heureux d'avoir un salaire, même si les tâches qui leurs sont confiées semblent peu motivantes. Déchiqueter et corriger des documents sans fin, étudier les mousses pour un objectif incertain, l'absurdité du milieu professionnel semble ici la règle absolue. Après avoir tous trois postulés sans conviction leurs journées se succèdent dans un morne ennui. Trois destinées sacrifiées sur l'autel du travail, des situations grotesque et presque kafkaïennes, mais aussi trois espèces animales (ragondins, lézards du lave-linge et cormoran) qui se sont adaptées à leur environnement d'une bien étrange façon. Un texte de fiction qui filtre avec le fantastique et questionne l'aliénation professionnelle.
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Ce livre m'a laissé perplexe. Tout du long, je n'ai pas vu où l'auteur voulait aller. Et à la fin je n'ai pas compris ce qu'il y avait à comprendre. le style est simple, les faits racontés sont simples. Ce livre se lit facilement. Peut être l'ai je lu trop facilement? En tout cas j'ai manqué quelque chose !
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Inclassable ouvrage que celui-là, ce besoin que nous avons de mettre en case. Un monde inhumain, une entité productrice qui produit on ne sait pas quoi, dans laquelle on peut travailler sans obligation de résultat, dans laquelle on peut vivre puisqu'elle dispose de tous les éléments de confort nécessaire. L'aliénation par le travail, qui vous occupe, vous paie et veille à satisfaire tous vos besoins, à condition que vous respectiez les règles de retenue et de discrétion, de respect d'une hiérarchie, invisible, néanmoins présente par la séparation des bâtiments dans lesquelles elle se trouve. Nous sommes au Japon, organisation sociale très hiérarchisée avec les marqueurs que l'on reconnaît ici. L'Usine, c'est le Japon, ou le monde occidental, avec ses interdits, ses animaux grégaires, l'absurdité des tâches confiées aux employés. Ici, l'on produit tout ce qui est nécessaire au maintien d'un certain ordre, le personnel des relations publiques est au moins aussi important, il est l'interface entre un monde "extérieur", dépendant, dont il faut faciliter l'intégration des membres, trop heureux de faire partie de la grande famille. Hors l'Usine, point de sécurité ni de salut, c'est l'inconnu, au moins pour le lecteur qui suppose l'existence d'un monde du "dehors". L'autarcie est la vertu première, pourquoi s'en priver.
La métaphore terminale peut être interprétée comme une manifestation de rejet de l'entité envers des éléments trop curieux, ou mal à l'aise, trop conscient de l'inanité d'un tel système, questionnement qui n'a pas lieu d'être dans un monde sans réponses car sans interrogations, l'inertie restant le moteur dominant, machine omnisciente sans états d'âme, sans autre finalité que de s'entretenir elle-même.
Le livre devient un questionnement vertigineux sur notre monde et ses buts, l'esclavage moderne sans coercition devenant une donnée intangible et immuable.
Etrange et dérangeant.
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Roman reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique fiction, je remercie Babelio ainsi que les éditions Christian Bourgois pour cet envoi. J'ai mis un peu de temps avant de finir ce roman, pourtant court, tout simplement car sa lecture m'a quelque peu décontenancée. Dès le début, on comprend assez facilement que cette "Usine" avec un U majuscule, fait l'objet d'une sorte de fascination pour la population qui l'entoure, mais également pour ses propres employés qui découvrent ses règles au fur et à mesure, ainsi que son fonctionnement à la fois absurde et complexe. le récit s'attache à suivre trois nouveaux employés, postés à des tâches différentes dans la structure, toutefois rien n'indique le changement de narrateur dans le récit, ce qui peu décontenancer (j'y ai vu un souhait de l'auteur de perdre son lecteur puisque même l'individualité de ses personnages s'efface au profit de l'Usine). Progressivement, nos trois narrateurs vont s'enfoncer dans l'abîme de l'Usine, jusqu'à se perdre eux-même.
Une lecture dont je sors un peu mitigée, la thématique de l'aliénation par le travail est bien décrite, avec une ambiance qui progressivement se trouble et intrigue le lecteur, de mystérieux oiseaux noirs survolant l'Usine contribuent à amplifier cette atmosphère inquiétante. L'écriture, concise et clinique, ajoute à cette sensation d'aliénation, avec des ajouts particuliers déconcertants, là encore pour contribuer à cette ambiance irréelle (les passages explicatifs sur les ragondins notamment...). Toutefois, le roman m'a paru trop court, creusant assez peu ses critiques envers la société japonaise, la course à la réussite, la solitude et l'isolement. Une découverte donc, mais pas un coup de coeur !
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Premier roman traduit en français pour cette autrice japonaise qui a remporté le prestigieux prix Akutagawa en 2014. Une atmosphère dérangeante émane de ce roman aux accents dystopiques. Les personnages évoluent dans les entrailles d'un conglomérat gigantesque dont les activités restent obscures et qui se referme lentement sur eux. L'Usine est une entité à part entière, isolée et vorace, dans laquelle les humains perdent pied petit à petit. L'autrice dénonce dans ce texte l'absurdité d'un monde du travail invasif qui s'est vidé de son sens. Un roman étrange et savoureux, petite pépite de la littérature japonaise contemporaine.
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Le livre annonce l'histoire d'une aliénation au service d'une boîte gigantesque, l'Usine.

On cherche en vain à quoi se rattacher dans ce livre dont l'ambiance est très réussie, mais dont la progression dramatique est franchement ratée. Tout est suggéré, rien n'est exploité... on est aussi perdu que les personnages et on finit par avoir aussi peu d'intérêt pour cette lecture qu'il n'en ont pour leur job.

J'espérais vraiment beaucoup mieux. Il n'y a pas d'aspect thriller (ce n'était certes pas la promesse) mais il n'y a que peu de progression psychologique non plus. le fantastique s'immisce un peu par moment, mais sans qu'on ne puisse véritablement en retirer quelque chose.

L'ennui pointe et la déception l'emporte.
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