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Citations sur Le Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison (25)

Généralités. En conclusion, je voudrais souligner qye l'on semble respecter dans le Grand Nord un principe bien établi, et dont la validité a été maintes fois vérifiée en pratique, qui est qu'on ne livre pas publiquement d'informations superflues sur les affaires des gens. Cela vient sans doute de ce que les timides divinités lapones, qui ne savent pas non plus écrire, préfèrent en général se taire et que l'on souhaite éviter que le battement des tambours chamaniques n'atteinge les oreilles de tous les brailleurs imbéciles.
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L'inspecteur principal songea qu'il n'y avait rien de plus facile, dans ce monde, que d'élaborer des règles et des programmes théoriques. C'était une autre paire de manches que de mettre en pratique ces nobles idéaux. N'importe qui pouvait rédiger des lois et pondre des directives au ton grandiloquent, c'était bien pour ça qu'on ne manquait jamais de candidats avides de siéger au parlement. Mais qui appliquait et exécutait la législation ?
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Après le déjeuner, Ilona Kärmeskallio distribua à son équipe quelques livres en savolais qu'elle avait commandés à l'avance dans un but pédagogique à la bibliothèque municipale de Turtola, qui les avait fait venir de la médiathèque régionale de Kuopio. Il y avait parmi eux quelques recueils de poèmes de Kalle Väänänen, tels que "Carabistouyes et parlotâjes, " Chë nous-ötes à Peräkorpi" et "Escrèpaje de chignons" ainsi qu'un ou deux ouvrages d'Ernst Lampèn et un florilège de proverbes... La patronne ajouta que tous devraient savoir parler le savolais de manière convaincante avant l'arrivée des dirigeants économiques finlandais. Toute personne en contact avec eux devait s'exprimer en patois... Juuso Hihna-aapa se plaignit d'être trop vieux pour y arriver sans efforts surhumains :
"Crénom de nom, je vous y dis, merde !"
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Jyllänketo regarda le paysage qui s'étendait devant lui. De sombres sapinières arctiques encadraient une immense plaine cultivée. Dans le ciel serein voguaient de légers nuages d'altitude. L'air était saturé du chant ininterrompu de milliers d'oiseaux migrateurs. Juin commençait à peine, mais les champs verdoyaient déjà et le vent était chargé d'effluves parfumés. L'inspecteur principal estima la superficie de l'exploitation à plusieurs centaines d'hectares. À l'orée des noirs sapins, deux tracteurs labouraient la terre, laissant sur leur passage des sillons brun foncé d'où montait de la vapeur. Derrière les machines agricoles, une nuée de travailleurs s'affairaient, sûrement à repiquer des plants.
Jyllänketo s'assit sur le perron du bâtiment principal, sortit son ordinateur portable de sa valise, l'alluma et, quand l'écran s'éclaira, se mit à écrire :
« Turtola, mardi 3 juin.
« Je suis arrivé en Laponie ce matin vers onze heures, après avoir passé la nuit à Oulu. Le temps est sec, la température d'environ dix degrés. L'endroit semble paisible. Les gens sont aux champs pour les travaux de printemps. Je n'ai encore parlé à personne d'ici. »
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L'horticultrice glissa son bras sous celui de l'inspecteur principal. Ce dernier trouva le geste un peu étrange, mais après tout il avait souvent marché main dans la main avec ses clients, menotté à eux par le poignet.
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L’inspecteur principal ajouta sans s’émouvoir qu’il avait l’attention d’arrêter encore une quinzaine de conseillers aux mines finlandais, avec leurs secrétaires, et d’obliger tout ce beau monde à cultiver des champignons bio dans des galeries souterraines… L’idéal écolo s’étendait dans le monde, et dans le cas présent jusqu’à des kilomètres de profondeur au cœur de la roche.
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Jalmari Jyllänketo était un homme de terrain, âgé d'une quarantaine d'années. Avec son mètre soixante-dix-huit, ses quatre-vingt-dix kilos et ses cheveux blonds, il avait tout du Finlandais moyen - avantage utile quand il s'agissait de mener de discrètes investigations dans le pays. Pour un policier, il était d'un caractère plutôt accommodant et observait volontiers les gens, les choses et la vie. Il procédait sans états d'âme aux arrestations et prenait même un certain plaisir, proche de l'ivresse de la chasse, à dire « suivez-mo i» aux individus suspectés de haute trahison.
Jyllänketo était venu de Helsinki pour enquêter sur le domaine de l'Étang aux Rennes, où l'on pratiquait la culture biologique d'herbes aromatiques. Au fil des ans, toutes sortes de rumeurs étaient parvenues aux oreilles de la Sécurité nationale. Les dénonciateurs prétendaient que des gens avaient disparu sur les terres de l'exploitation.
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Belle bâtisse ! L'inspecteur principal de la Sécurité nationale finlandaise Jalmari Jyllänketo laissa courir son regard sur le fier kolkhoze de l'Étang aux Rennes, construit dans les années cinquante dans le canton lapon de Turtola. Le bâtiment principal, haut de deux étages, long de trente mètres et large de près de quinze, était peint en rouge comme toute Maison du Prolétariat. Les cornières et les encadrements de fenêtre étaient blancs, les portes noires.
La construction se dressait sur une petite éminence sablonneuse plantée de grands pins. La cour, à l'arrière, était entourée de plusieurs autres bâtiments, dont de vastes hangars et une rangée de logements de plain-pied, en partie dissimulée par un bosquet. Un peu à l'écart, un chien de chasse à l'ours au pelage noir aboyait furieusement, perché sur le toit de sa niche rouge. Il sauta de son observatoire et fit mine d'attaquer le visiteur, ne s'arrêtant, l'air féroce, que juste avant d'être étranglé par sa laisse.
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Tous les hommes, policiers compris, sont en fin de compte des pécheurs qui méritent leur sort. L'inspecteur principal avait lui aussi quelques squelettes dans son placard, à quoi bon le nier. Il n'aimait pas y repenser. Dans son enfance, il avait martyrisé le chat de sa grand-mère, qui était mort d'une inflammation de la prostate après qu'il lui avait passé les couilles au goudron. C'était horrible et il le payait maintenant.
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Le cimetière se trouvait à six cents mètres de son extrémité, mais le bruit des avions ne dérangerait guère les défunts - pour ce que peuvent en savoir des vivants n'ayant encore aucune expérience personnelle de la question.
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