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Critique de fanfanouche24


Un texte coup de poing sur les solitudes humaines, le rapport au corps, à la sexualité des hommes et des femmes, et plus particulièrement lorsque l'âge avance pour les uns et pour les autres !

Encore sous l'émotion de la lecture de l'ouvrage-hommage de Yaël Pachet à son père [ « le peuple de mon père » ], je furetais à la médiathèque et suis tombée sur ce texte du « Papa »…qui m'a interpellée, car analysant les solitudes humaines et plus spécifiquement celles des femmes, vieillissantes… Très étonnante sensibilité que celle d'un homme-écrivain- intellectuel, qui parle des femmes, de l'âge progressant… et , en filigrane, de sa propre solitude…Il raconte les femmes qu'il a croisées, estimées, aimées, séduites, admirées au fil de sa vie ! de l'enfance à la vieillesse !

« Ces pensées touchent à la solitude, aux façons dont on l'habite, dont on s'y loge, quand solitude ne semble pouvoir rien dire d'autre que le temps, le temps nu, le temps sans occupations ni distractions. Et, entre autres à cause de la dissymétrie encore forte entre hommes et femmes, même dans nos sociétés, j'ai pensé à la solitude des femmes atteintes par l'âge, par le veuvage, l'abandon d'un compagnon ou d'un époux, par une disgrâce réelle ou seulement ressentie. Elles vivent un temps déserté par l'amour, évidé par l'absence d'amour. « (p. 14)

Un ouvrage qui au fil de portraits de femmes connues de l'écrivain, nous fait parcourir sa jeunesse, sa vie adulte jusqu'aux années de solitude après son veuvage…Chasteté choisie, chasteté subie…Le besoin d'être regardé, touché… quelque soit l'âge de chacun. Pierre Pachet raconte, et analyse fort bien l'inégalité des femmes par rapport aux hommes face aux rapports de séduction…

Des allusions littéraires accompagnent ce récit ; allusions à « La Princesse de Clèves » ainsi qu' à « La Nuit de l'iguane »…à l'histoire des exilés russes, de la judaïcité de sa famille…Un texte très fort sur le temps qui passe, sur les renoncements successifs qu'induit l'avancée dans la vieillesse…Renoncements plus violents pour les femmes…

Très beau texte sur le très dur « métier de vivre » !

« Il faudrait s'occuper de soi, répondre à ce que la vie attend : à ce qui est nécessaire si l'on veut vivre.
Mais veut-on vivre ? Jusqu'à quel point le veut-on ? (p. 84) “
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