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3.71/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1937
Mort(e) à : Paris , le 21/06/2016
Biographie :

Pierre Pachet, né en 1937 , professeur des universités, est un écrivain et essayiste français d'origine russe. Il s’est fait connaître comme critique littéraire et traducteur (La République de Platon), et comme l’auteur de livres singuliers comme Nuits étroitement surveillées (Gallimard, 1981), Autobiographie de mon père (Autrement, 1994), Conversation à Jassy (Maurice Nadeau, 1997), L’œuvre des jours (Circé, 1999) l’Amour dans le temps (Calmann-Lévy, 2005), Loin de Paris (Denoël, 2006) et Devant ma mère (Gallimard, 2007). Une partie de son œuvre est autobiographique (Autobiographie de mon père, Adieu).

Il est par ailleurs, depuis les années 1970, membre du comité de rédaction de La Quinzaine littéraire, bimensuel au format tabloïd fondé par Maurice Nadeau.

Outre des compte-rendus de livres, il y publie une chronique mensuelle intitulée Loin de Paris.
L'écrivain Colombe Schneck est sa nièce.
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Pierre Pachet - Autobiographie de mon père

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Un panneau pédagogique donne les chiffres de la population juive de Jassy. J’ai pris quelques secondes, avant de sortir, pour les noter au passage, pour moi, pour vous : 1803 : 2420 chefs de famille. 1831:17570 personnes. 1899 : 39 400 personnes. 1921 : 43 500 personnes. 1941 : 35 400 personnes. 1947 : 30 000 personnes. 1980 : 1800. 1996 : 600 personnes. Forte expansion entre 1803 et 1831, et surtout à la fin du siècle vers 1870–1880 (c’est l’époque de l’urbanisation) ; forte émigration vers l’Occident en 1899, puis vers Israël dans les années 1960, aboutissant à la situation actuelle.
(p. 73)
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(...) Vous [singulier-moi son fils?-ou pluriel-le médecin et moi ?] m'avez transformée en quelqu'un qui ne sait plus rien.
(...)
Comment l'aurions-nous transformée ? Je réponds à sa place : en nous occupant d'elle, en faisant à sa place ce qu'elle ne parvenait plus à faire: les courses, la préparation des repas, le change des couches, si humiliant, en lui imposant la présence chez elle d'une dame qui y passait la nuit et tenait la maison. Plus généralement en nous interposant entre elle et le monde, en la privant de cette vigilance, de ce sens des responsabilités autour duquel elle avait construit sa vie (p.47)
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Pour remercier nos amis de ces promenades et de ces conversations, après qu'ils nous ont régalés de fromages parfumés et de vin rouge de Moldavie, je leur offre ma traduction de "La République" de Platon, dont je suis naïvement fier. Le médecin accepte volontiers, tout en s'empressant de me dire –j'en suis d'abord un peu désappointé– qu'il a déjà lu ce dialogue : il a été traduit en roumain par un grand philosophe, persécuté sous le régime communiste, qui avait été contraint de faire paraître cette traduction sous le nom d'un de ses étudiants. J'ai compris plus tard : il s'agissait de Constantin Noica, qui avait été disciple de Heidegger, et était en effet nourri de philosophie grecque. Pour certains intellectuels roumains, sous le règne de Ceaușescu, comme pour cet ami médecin aujourd'hui, Noica représentait un espoir, le surgissement contemporain d'une pensée authentiquement nationale, développée dans une solitude hautaine et rompant avec la dégradation spirituelle de l'Occident. Il proposait des fondements philosophiques, "ontologiques", au nationalisme. Notre ami ne voulait pas que j'ignore cela, que je méconnaisse cette actualité –pour lui en tout cas, pour les Roumains cultivés– de Platon. Face à ces perspectives grandioses, ma traduction pouvait lui paraître frivole, facultative. Je n'avais rien à proposer au lecteur, sinon de partager le plaisir que j'avais pris à lire le philosophe grec. L'ami roumain, vivant là où il vivait, voulait que je sache de quoi le dialogue de Platon était pour lui le signe. J'espère qu'à présent il acceptera de lire le texte pour lui-même.
(page 43-44)
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un exemple parlant de ce que la solitude a changé en elle ces dernières années: elle pose une question, n'attend pas la réponse, mais répond elle-même (comme jouant le rôle de l'interlocuteur espéré, insespéré, définitivement absent). J'ai le sentiment qu'en se laissant aller de plus en plus à ce jeu dangereux, elle s'est dépersonnalisée, ou a cessé d'habiter personnellement sa parole. (p.66)
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C'est à Jassy, selon une note de bas de page du livre des souvenirs d'Alexandre Safran, qui fut grand rabbin de Roumanie de 1940 à 1947, que fut écrit par Naftali Herz Imber, en 1878 le poème en hébreu, « Hatikvah », « L'espoir », qui fut mis en musique en 1882 par Samuel Cohen sur une mélodie moldave, et devint un chant sioniste connu, puis l’hymne national Israël.
(p.56-57)
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Je n'aimais pas poser les questions qui poussaient mes interlocuteurs à se moquer en soupirant de notre crédulité d'Occidentaux survitaminés et sous-informés.
(p. 18)
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On rencontre de telles vies, de tels personnages, dont le maintien et le débit de parole suggèrent que l'amour n'est pas venu leur donner la grâce des gestes et de la pensée. On peut devenir ou rester tel. On dirait qu'une partie de leur corps et de leur âme est restée brute, ne connaissant des relations entre humains, par lesquelles les comportements se polissent et s'adoucissent, que l'affrontement, l'agression ou le maintien à distance. (p. 18)
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Ce que la conversation avec les autres vous donne (peut-être le donne-t-elle même s'ils restent silencieux, même si ce sont des animaux? ) , c'est de maintenir, enrichir, ranimer la possibilité même de parler, qui n'est pas installée en soi une fois pour toutes comme un appareil inusable. (p.74)
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Que devient le corps intouché ?
il essaie de s'oublier lui-même, dans la bonne santé, qui par définition est silencieuse et ne tourmente pas, ou dans les afflictions et les maladies , qui l'occupent. (p. 67)
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26 avril (1996). {Les lieux, les dates et les personnages évoqués dans les pages qui suivent sont aussi authentiques que possible.} Les souvenirs sont encore là, les impressions plutôt (les chiens la nuit, les trottoirs et la chaussée crevée après l'hiver, les sons de la langue roumaine…) qui ne sont pas encore des souvenirs, mais semblent disponibles, mobilisées, présentes. Ce n'est pas que je me souviens : je sais comment faire pour descendre au rez-de-chaussée après le réveil, traverser le terrain qui sépare la Casa de Oaspeți [la Maison d'hôtes de l'Université] de la rue, entre les voitures abandonnées (un car allemand immobilisé là sans doute depuis longtemps) ou en cours de réparation sur un pont rudimentaire, passer devant l'Academia de Arte devant laquelle de bon matin sont déjà rassemblés des étudiants en musique, à côté du robinet vissé à un simple tuyau planté dans le sol, et qui coule toujours (les chiens viennent périodiquement y boire). Tout cela m'est présent. Mais je sens aussi comment ces diverses sensations s'écartent les unes des autres, se désolidarisent déjà : certaines prennent de l'importance aux dépens des autres, forment de petits groupes, s'organisent en "souvenirs" aptes à entrer dans la mémoire profonde.
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