AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 71 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ces treize nouvelles ne se passent pas toutes à Cuba. Les héros sont parfois exilés car le plus souvent les décisions politiques les ont contraints à partir (comme la guerre en Angola et l'obligation d'y participer) mais ils ont leur pays dans la peau. Quelquefois, une épouse attend le retour de son mari qui lui a trouvé d'autres bras. Rentrer ou rester ?
Des amours souvent impossibles comme dans la superbe nouvelle Neuf nuits avec Violeta del Rio où le boléro est décrit de façon merveilleusement sensuel. Les regrets et les souvenirs hantent les personnages sur fond de rhum et de musique mais aussi de pauvreté. Des rencontres ou des choix à opérer, ou juste décrire un moment précis en invitant le passé comme quand une vielle dame à un atelier d'écriture fait ressurgir par l'écriture sa fille décédée et que dire de Rafaela, la joueuse désabusée de piano dans un restaurant.
Tous les personnages sont terriblement humains et l'ambiance de Cuba se distille à travers ces nouvelles : la chaleur et la moiteur, la volupté ou plus, la mélancolie ou la nostalgie. L'écriture de Leonardo Padura varie, épouse chaque récit en se faisant poétique ou plus crue.
Mais malgré toutes ces qualités, j'ai trouvé l'ensemble assez inégal. Au vu de tous les avis élogieux, j'en attendais peut-être plus.


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          40
Leonardo Padura, un auteur que mon voyage à Cuba m'a fait découvrir.
"Ce qui désirait arriver" un recueil de nouvelles, certaines comme des brouillons de ce qui deviendra plus tard un roman, d'autres comme des tentatives de faire surgir l'émotion ... des fois ça marche ... d'autres fois c'est raté ... un sentiment de frustration pour un livre qui n'est qu'une ébauche pas vraiment indispensable pour découvrir l'oeuvre de Leonardo !

La porte d'Alcalá ... première pierre de l'édifice pour reconstituer La Havane dans mes souvenirs ... il ne faut pas oublier que Cuba a envoyé en punition certains individus, punis de ne pas avoir fait ou d'avoir dit ... qu'importe, punis, ils ont passé de longues années à avoir peur à l'autre bout du monde ... il ne faut pas oublier que Cuba a laissé partir des individus pour l'autre monde avec comme seule condition ne jamais revenir au pays ... alors que deux amis d'enfance, se retrouvent ailleurs et savent que plus jamais ils ne se reverront.

Neuf nuits avec Violeta del Rio ... comme un rappel "des brumes du passé", la musique des boléros qui envoûtent, qui prennent la tête et nous mettent tout en émoi, ces paroles parfois insipides, ces notes faciles mais qui restent envoûtantes ... alors imaginez passer neuf nuits avec une muse du boléro.

Adelaida et le poète ... début de la nouvelle ... écrire est une chose, lire ses écrits en est une autre ... adelaida a osé se mettre à nu devant ce cercle littéraire ... elle est très fière de ce qu'elle a fait ... peut être qu'un jour le poète viendra boire un café chez elle ... fin de la nouvelle ... et alors ai je envie de dire !

Sonatine pour Rafaela ... j'entends le piano vieillissant libérer ses notes sous les doigts vieillissants d'une pianiste vieillissante ... je pense à la vie qui passe, à ce qui fut beau un jour et qui devient avec le temps vieillissant ... une nouvelle pleine de nostalgie sur les rêves qui ne deviennent pas réalité et il faut accepter de faire avec.

Au fil du temps ... je t'aimais je ne t'ai rien dit. ... tu m'aimais tu ne m'as rien dit ... le temps à passe .. il est trop tard .. tu feras parti de mes souvenirs.

Les limites de l'amour ... un thème peu abordé par l'auteur et pourtant cela a dû traumatisé beaucoup de jeunes cubains ... partir servir la révolution en Afrique ... abandonner la construction de sa vie à La Havane ... tout laisser ... essayer de survivre là bas ... se reconstruire peut être .. un jour arrive le temps du retour .. est on resté le même ou la même ... peut on reprendre le cours de sa vie en oubliant ce que l'on a péniblement reconstruit ... où sont les limites ?

La mort heureuse d Alborada Almanza ... qu'elle est douloureuse cette nouvelle, accepter la mort pour que les petits plaisirs du quotidien qui avaient disparu dans le cadre de l'Offensive Révolutionnaire puissent revenir ... les petits gâteux croustillants à la goyave, la poudre odorante du café, la boîte de lait condensé, le savon Palmolive, le dentifrice Gravy et la lotion Avon ... quand la mort amène le bonheur !

Destin(ation) : Milan-Venise (via Vérone) ... rien compris ... un rêve découvrir Venise qui se transforme en découvrir Padoue ... une trêve dans ce voyage qui fera au narrateur une pause amoureuse qui lui permet d'entamer un nouveau voyage et un nouveau rêve ... découvrir venise !

Le mur ... rien compris ... ça parle d'un entraînement de base ball ... jamais rien compris même si je n'ai jamais eu le désir d'y comprendre quelque chose à ce jeu d'outre atlantique.

Le soleil dans les yeux ... une histoire de cavale ... où voulez vous que partent des cubains ? À Miami bien sûr, le soleil dans les yeux !

La mort pendulaire de Raimundo Manzanero ... une description minutieuse de l'interprétation de la mort d'un individu ... suicide ou pas ... condamnation par le système ... par les autorités.

De la neige à Noël ... une soirée de Noël ou un réveillon comme jamais vous ne pouvez l'imaginer ... même si tout se passe avant la naissance du divin enfant ... vivre le rêve absolu avec l'héroïne de ses rêves ... quel plus bel hommage à Cuba, avec comme héros le rhum et son corollaire le plus important le sexe.

Le chasseur ... une soirée comme une autre où l'homme ou la folle se décide de partir à la chasse pour ne pas à avoir encore une nuit à passer à se retrouver seul au fond d'un lit que l'on aurait tant voulu partager avec l'amour ... un récit poignant sur la solitude, l'incompréhension ....
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes à Cuba, par la terre ou par le coeur, et nous suivons les histoires de personnages mélancoliques.
De bonnes petites nouvelles sans prétention.
Commenter  J’apprécie          20
Dans ce recueil de nouvelles, écrites dans les années 90, le lecteur qui apprécie l'oeuvre de Léonardo Padura retrouve tout ce qui en fait le charme et la force. Des personnages résignés qui survivent dans la désillusion post-révolutionnaire. Ceux qui se sont exilés, abandonnant des êtres aimés, qui se demandent toute leur vie s'ils ont bien fait de partir. Ceux qui ont dû se battre, contre leur gré, en Angola, y perdant des amis et des illusions. Ceux qui sont restés dans l'île subissant les contraintes, les privations, les réglementations. Ceux qui ont abandonné leurs rêves. Ceux à qui le régime a tout donné, qui sont devenus des fonctionnaires désoeuvrés, mais qui se rendent compte que leur vie sans créativité n'est pas la vie. Ceux que la lassitude pousse au suicide. Ceux qui trouvent dans le rhum une dérisoire consolation. Ceux qui deviennent des voyous et qui doivent fuir pour survivre. Ceux qui n'ont plus le droit de prier. Ceux qui sont marginalisés pour leur orientation sexuelle. Mais, beaucoup résistent à la morosité en étant passionnés par leur pays, sa beauté, sa jeunesse, par sa musique, le boléro, ils séduisent, ils aiment, ils font l'amour, ils retrouvent dans l'amitié, dans l'évocation des souvenirs, dans l'art, des réconforts. Tous les personnages de Léonardo Padura sont profondément humains et terriblement attachant.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (165) Voir plus




{* *}