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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mario Conde, ce flic cubain désabusé est de retour.
Dans un pays tiraillé entre des hommes fidèles à une dictature, source des espoirs les plus fous mais aussi les désillusions les plus vives, et d'autres cherchant les astuces pour survivre ou s'enfuir; notre lieutenant voit tous ses fidèles amis et supports tomber.

Les politiques ont raison de la droiture de certains policiers de haut rang poussant par là même Conde vers la sortie. Pourtant on lui demande avant de partir en "retraite" de résoudre une affaire sensible. le fils d'un ambassadeur cubain est retrouvé mort alors qu'il était travesti en femme.

Au travers de ce meurtre notre policier va découvrir comment le monde homosexuel cubain survit malgré les mesures répressives que la dictature castriste a instauré pour ces hommes aux actes perversifs, vis à vis de la doctrine socialiste.

Au final, un roman original, riche en retours dans le passé qui décrit avec subtilité la psychologie d'hommes d'honneur, de laches, de nantis, ou encore d'artistes qui tracent leur chemin malgré les obstacles.

Mais aussi un livre répétitif sur les critiques de Conde vis à vis de ce système répressif et clairement corrompu.
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Un corps vêtu d'une longue robe rouge dans le Bois de la Havane, un visage d'homme maquillé. Il s'agit de celui d'Alexis Arayán, le fils d'un diplomate, étranglé par le ruban de soie passé autour de son cou. L'affaire s'annonce délicate et le major Rangel décide de mettre fin au purgatoire de Mario Conde, sanctionné à la suite de sa précédente enquête et confiné dans des tâches administratives.
Tome 3 du cycle Les Quatre Saisons, ce roman a pris quelques rides. L'approche de la question homosexuelle dans un pays latin, et à Cuba où elle était source d'opprobre, est traitée d'une manière très conventionnelle, Conde incarnant un mâle toujours sur ses gardes confronté au milieu de la pédérastie et des invertis. Déjà le vocabulaire peut paraître désuet. Par ailleurs, de longues digressions sur le théâtre et ses missions, en regard de l'engagement sartrien ou camusien, alourdissent une intrigue qui s'étire dans une chaleur de four.
Il reste le style de Padura, la mélancolie profonde de son héros et la cuisine roborative de Josefina, la mère du Flaco.
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On découvre, dans le bois de la Havane, le corps d'un jeune homosexuel assassiné par strangulation. Au moment de sa mort Alexis Arayàn était vêtu d'une belle robe rouge, conçue en 1971 par le metteur en scène Alberto Marquès pour la pièce Electra Garrigó de Virgilio Piňera (laquelle mise en scène n'a jamais été jouée, Marquès ayant été envoyé en rééducation peu avant). Chassé de chez lui par son père, Alexis s'était réfugié chez Marquès, homosexuel également.

Voilà Mario Conde obligé d'enquêter dans le milieu homosexuel de la Havane. Et cela lui pose un vrai problème car, il le reconnaît lui-même, il a des préjugés contre les homosexuels. Cependant, à force de fréquenter le Marquès, le Conde fini par apprécier en lui l'homme intelligent et cultivé, au point de lui faire lire une nouvelle qu'il a rédigée. Si l'homophobie affichée du héros me dérange, j'apprécie qu'il soit capable d'évoluer sur ce point. Par contre les choses restent très confuses dans sa tête : entre homosexuel, travesti et transgenre, il ne fait pas bien la différence.

De plus, si Conde se pose des questions sur ce qu'il peut ressentir vis à vis des homosexuels, il n'a par contre aucun recul quant à son racisme et son sexisme. Voici ce qui lui vient à l'esprit alors qu'il mate une femme dans la rue :

"... le pas prodigieux de cette femme non moins prodigieuse qui combinait brutalement tous les attraits : les très longs cheveux blonds, lourds et langoureux, retombaient sur des fesses chevauchables d'esclave affranchie, un cul au profil strictement africain, dont les rondeurs aux muscles bien dessinés redescendaient à travers deux cuisses compactes vers des chevilles d'animal sauvage. le visage -le Conde était de plus en plus étonné- n'était pas inférieur à cette arrière-garde invincible : des lèvres de papaye mûre prenaient le dessus sur deux petits yeux asiatiques délurés, définitivement mauvais, avec lesquels, à la hauteur du théâtre où s'acheva la poursuite et la fouille optique, elle regarda un instant le Conde avec une arrogance orientale avant de le rejeter sans appel. La grande salope, elle sait qu'elle est drôlement bien foutue et elle y prend du plaisir. Elle est tellement bien foutue que moi je serais capable de la tuer..."

Alors là, c'est la totale ! Rapide analyse : préjugés racistes : Noire = esclave = animal sauvage ; Asiatique = mauvaise = arrogance. Préjugés sexistes : femme = grande salope. Et cette scène de harcèlement de rue sans parole nous mène au féminicide.

A la fin notre héros se demande, au sujet du meurtre sur lequel il enquête, "pourquoi il pouvait se passer dans le monde des événements aussi terribles". Eh, sans doute parce qu'il y en a d'autres qui ont les mêmes préjugés que toi mais que tous n'ont pas le cadre moral qui les empêche de passer à l'acte !

Je dois dire que je supporte de moins en moins cette vision de l'homme blanc hétérosexuel comme norme de l'humanité qui m'a vraiment gênée ici alors que j'ai retrouvé aussi ce qui me plaît habituellement chez Leonardo Padura, la critique très claire du régime cubain et la belle écriture.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Je suis sans doute un capitaliste petit bourgeois, ennemi de la grandeur de la Révolution, mais cet autre roman de Padura se déroule dans une société étouffée par la dictature et correspond plus à ce que j'imagine de Cuba.

Au début de ce 3e roman de la série, Mario Conde est mis sur la touche et l'ambiance au commissariat n'est pas géniale, sur fond d'enquête interne. Un homme est découvert assassiné et l'enquête lui est confiée.

Cet homme est le fils d'un diplomate mais a été découvert déguisé en femme et Conde va enquêter dans le milieu homosexuel de la Havane. L'homosexualité est considérée comme une déviation par le régime, un perversion impérialiste, mais elle est encore moins appréciée par l'enquêteur qui nous offre la palette complète des poncifs du macho homophobe.

Il va rencontrer Marquès, vieil homme de théâtre qui a été banni et rééduqué dans les années 70 à cause de ses moeurs. Son histoire va résonner étrangement chez Conde qui revit ses premières expériences de censure et qui se remet à écrire.
La pourriture du système est liée aux technocrates privilégiés, comme dans les premiers romans, et touche aussi la police. Pour le reste, Conde est moins dépressif que dans le précédent livre et toujours fidèle à ses amis d'enfance.

En fait, ce livre ne m'a pas fait vibrer, la 3e équipe de traduction ne rend pas le style plus fluide. Je crois que Marquès est le premier personnage vraiment attachant de cette série un peu plate. Padura a beau nous dire que son personnage n'existe pas et qu'il est une métaphore, j'ai plutôt l'impression d'une illusion.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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C'était sans doute une mauvaise idée que de lire ce roman en plein épisode de canicule... l'atmosphère étouffante était carrément irrespirable.
J'ai bien aimé la description du contexte et certains personnages (dont el flaco et sa mère ou le chef de la police). J'ai bien aimé aussi les évocations des souvenirs du Conde ou, mieux,ceux de Marques.
Pour autant je n'ai pas été emballée par l'histoire, ni par l'enquête, ni par les états d'âme de l'enquêteur, fussent - ils sexuels et racontés par le menu (aussi détaillés que la recette de cuisine de Jose...)
Pas totalement convaincue par cette première lecture de Padura.
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Une enquête de Mario Conde, flic à la Havane, fumeur et buveur de Rhum, écrivain à ces heures qui va rechercher l'assassin d'un travesti dans le monde caché de la nuit et dans les sphères que le pouvoir rejette. Nous allons croiser des lettrés bannis, des nantis, toute une faune hétéroclite.
Souvent trop érudit pour moi, beaucoup de références littéraires, sans doute très recherchées.
Un policier trop ardu pour moi.
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