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Critique de daniel_dz


Une vingtaine de courts tableaux liés au travail. J'y ai trouvé quelques pépites qui me poussent à continuer à découvrir cet auteur atypique, mais dans l'ensemble, je n'ai pas trop accroché à ce recueil-ci.

Après une thèse consacrée à Louis-Ferdinand Céline, Yves Pagès s'est exercé à plusieurs genres : textes courts, romans, fictions radiophoniques, théâtre,... Je l'avais découvert lorsqu'il avait édité « Sorbonne 68 », qui reprend les slogans de Mai 68 que ses parents avaient méticuleusement retranscrits des murs de la Sorbonne, où ils travaillaient à l'époque. Yves Pagès reste visiblement intéressé par le sujet car il a récemment fait paraître « Tiens, ils ont repeint ! 50 ans d'aphorismes urbains de 1968 à aujourd'hui ».

D'après les quelques livres que j'ai lus de lui jusqu'à présent, il me semble prendre plaisir à observer la société dans laquelle il évolue et à la dépeindre en mode de croquis. C'est du moins le cas dans ce recueil-ci, qui pousse le réel aux frontières de l'imaginaire ou qui compose des tableaux surréalistes en créant des associations inattendues. Je citerai par exemple «  Les camelots du moi » où l'auteur commence par présenter un mendiant dans une rame de métro. En quelques phrases, il se présente aux voyageurs, espérant gagner leur compassion pour récolter quelques pièces. L'auteur compare ensuite cette situation à un entretien d'embauche, dans lequel certains voyageurs ne manqueront pas de se reconnaître. «  Cadres supérieurs ou petits intérimaires, venus mendier un emploi, tous ont dû résumer leur curriculum vitae en deux cents mots piégés et justifier leur passage à vide entre deux dates d'activité. »

Dans «  Police de caractères », le narrateur fait passer une dictée lors d'un examen d'entrée à la police. Il rapproche le texte de la dictée avec les graffitis qu'il trouve dans les toilettes du centre d'examen: « ‘Nike ta grammaire', ‘pd de ta rasse', ‘bande de cus nuls', ‘toi-m'aime'... Et tant d'autres interpellations qu'aspirant policiers et cancres suspects s'étaient échangés dans l'anonymat ».

A priori, ce recueil avait tout pour me plaire : de l'imagination, parfois un peu de surréalisme, parfois de la poésie et de l'émotion, souvent de l'humour. Néanmoins, à part pour quelques textes, j'ai eu du mal à accrocher. Je ne sais pas trop pourquoi... Un manque de fluidité dans la langue et les idées, je pense. Ma lecture précédente d'Yves Pagès, «  Encore heureux », m'avait beaucoup plus enthousiasmé, tant par la forme que par le fond. Malgré ma déception pour ce recueil-ci, je vais continuer à suivre cet auteur atypique. J'ai réservé « Le Théoriste » à la bibliothèque, je vous en donnerai des nouvelles...
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