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Citations sur Manifeste incertain, tome 1 (13)

Les intellectuels ne parlent qu'aux intellectuels, et à quelques politiciens qui leur donnent l'illusion d'avoir un mot à dire. Mais le peuple n'a que faire de leurs lubies. Il est un être opaque, une pulsation sourde qui bat à son propre rythme, s'interrompt soudain pour exploser, avant de revenir à son battement. C'est toujours lui qui bat la mesure. Le peuple : cette indicible entité qui résiste à toute définition, cette masse qui s’exalte dans la guerre et agonise dans la paix, qui semble parfois réclamer la vérité, voire incarner la "sagesse populaire", juste avant de réclamer le pire. Le peuple est incompréhensible.
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A sa manière, Benjamin ramasse les rebuts de la pensée qu’il accumule en autant de citations, ce qui signifie ne plus écrire de pensum théorique, mais donner un nouveau chemin à la pensée, en la reconstruisant à partir de fragments : « Je ne vais rien dérober de précieux ni m’approprier des formules spirituelles. Mais les guenilles, le rebut : je ne veux pas en faire l’inventaire, mais leur permettre d’obtenir justice de la seule façon possible : en les utilisant ».
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Je suis enfant, dix ans peut-être. Je rêve d'un livre, mélange de mots et d'images. Des bouts d'aventure, des souvenirs ramassés, des sentences, des fantômes, des héros oubliés, des arbres, la mer furieuse. J'accumule des phrases et des dessins, le soir, le jeudi après-midi, mais surtout les jours d'angine ou de bronchite, seul dans l'appartement familial, libre. J'en fais un échafaudage que je détruis très vite. Le livre meurt chaque jour.
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Walter Benjamin n’a jamais travaillé de ses mains. Il est l’archétype de « l’enfant bourgeois de bonne famille » qui s’éprend niaisement de la classe ouvrière. Mieux : il pense que sa libération à lui ne peut s’accomplir que par la libération du prolétariat. Mais Benjamin ne connaît rien aux prolétaires. Il parle le jargon des intellectuels marxistes et trahit sa propre classe sociale en l’agressant idéologiquement, par le biais de l’écriture.
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On peut aimer le travail, la raideur des gestes obligatoires. On peut aussi aimer le chaos, l'hésitation, la maladresse, l'erreur. On peut aimer ne pas choisir, ou même choisir de ne pas choisir.
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Le marxisme, c’est-à-dire la croyance en une société sans classes, est sans doute une arme qui encourage Benjamin à renier ses parents bourgeois. Mais son esprit de contradiction n’est jamais assouvi : devenu marxiste, il lui faut contester les marxistes.
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Paris, - Dans le métro puant du matin s'amène une grande blonde maigre, très jeune, très belle, des yeux translucides immenses sous de longs cils noirs retroussés. Une fille faite pour les adjectifs.
Elle s'assied en face de moi, perdue dans ses pensées, les pieds rentrés, comme une trop longue poupée de chiffon.
Sa beauté enveloppe la rame et tout se fait silence.
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L'âcre odeur de la mer expirée par le vent. La mer est un souvenir, une compagne, un assassin. Les vagues, comme des doigts étincelants s'agrippent au sable dévoré par les galets. Cet effort toujours renouvelé.
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L’Italie est frappée par des attentats attribués aux anarchistes. En réalité, ils sont exécutés par des groupuscules néofascistes manipulés par les services secrets. Les commanditaires ? On parle de hauts responsables de la Démocratie chrétienne, de la Loge P2, et même de la CIA. La confusion est totale. Dans les usines, l’autogestion généralisée est à l’ordre du jour. Tous les partis politiques s’inquiètent. Comment faire taire la classe ouvrière ? Le terrorisme s’avère le meilleur remède contre l’utopie.
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[Walter Benjamin :] « Pourquoi l’art de raconter des histoires est-il en train de se perdre ? Je me le suis souvent demandé lors de soirées passées à m’ennuyer à table en compagnie d’un groupe de convives. »
Cet après-midi-là, debout sur le point du bateau, il tient presque la réponse. Il se remémore les interminables heures passés auprès du capitaine, à faire les cent pas sur la plate-forme, les yeux délavés dans l’horizon. Soudain, il comprend que « celui qui ne s’ennuie pas, jamais ne saurait être conteur. Mais l’ennui n’a plus sa place dans e monde. Les activités qui lui sont secrètement et intimement liées sont tombées en désuétude ».
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