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Citations sur Manifeste incertain, tome 2 (20)

La sensibilité, l'étonnement, la frayeur devant les choses et les gens ne s'enfouissent plus dans le langage obéissant ; ils s'échappent dans les mots de l'ironie, afin que plus rien ne soit jugé sérieux.
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Éteindre la télévision. Suspendre l'activité de son ordinateur. Quitter le petit écran, le journal télévisé, la boîte aux lettres virtuelle où se déverse le "courriel" réel.
Retrouver les êtres en chair et en os, la rue qui sent et fait du bruit, le paysage éclatant ou dévasté, le ciel immense.
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S[i Walter Benjamin] se trouve isolé à Paris, c’est, entre autres raisons, du fait de sa détermination à ne pas céder à la démagogie du militantisme. Il ne s’agit pas, sous prétexte de s’opposer au fascisme, de prendre une posture antifasciste et de prostituer sa pensée au nom d’une cause, si juste soit-elle. […]
Son message, marqué par le messianisme, est intransigeant : le langage qui combat la barbarie ne doit en rien emprunter au langage barbare, celui de la propagande –de toutes les propagandes. Sauver le monde, c’est sauver le langage.
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Nous pleurons pour nous désaltérer de nos larmes.
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Il est douloureux de revenir à Venise. Sa splendeur ostentatoire nous laisse à notre temps disgracieux. Nous errons entre ses canaux, dans l'entrelacement indéchiffrable de ses couloirs au bout desquels surgissent des places sobres et dépeuplées. Venise a été bâtie pour punir les temps futurs - et les voilà punis. Les voyageurs ont fait place aux visiteurs qui ont fait place aux touristes. Nous ne seront jamais plus des voyageurs.
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Il est douloureux de revenir à Venise. Sa splendeur ostentatoire nous laisse à notre temps disgracieux. Nous errons entre ses canaux, dans l'enlacement indéchiffrable de ses couloirs au bout desquels surgissent des places sobres et dépeuplées. Venise a été bâtie pour punir les temps futurs - et les voilà punis.
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Le monde qui vient n'est pas prêt à faire monde : l'humanité est devenue accessoire.
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Les larmes de l’enfance s’essuient à une strophe trop bien apprise. Sur l’estrade, je récite ma poésie sans fourcher, debout sur une seule jambe. La classe est hilare, tout le monde crie : « Marabout ! Marabout ! »
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Personne, dit le poète Leonardo Sinisgalli, ne sait si le temps vient à nous ou s'il s'en va de nous. Faut-il se laisser aller au temps qui surgit ? S'en affoler ? S'attrister de ce qui disparaît ?
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Il y a comme une brume de bruit dans l'air de la rue. Feulement des autos, hoquet des deux-roues, cliquetis des bicyclettes. C'est la fin de l'après-midi. Les héros nagent sur le trottoir qui recrache son épaisse moiteur. Ici, Paris n'est pas tout à fait Paris. La morne élégance des beaux quartiers n'a rien à y faire.
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