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sur 783 notes
Tenir sa langue, de Polina Panassenko publié aux éditions de l'Olivier, c'est avant tout l'histoire déracinée d'une enfant arrachée à sa Russie natale et qui s'habitue à la France et à Saint-Étienne, à son langage, ses coutumes et ses différences. L'étendard de cette intégration ? Son prénom.

Polina se fait appeler Pauline depuis son jeune âge. Adulte, c'est ce prénom qui apparaît sur sa carte d'identité, c'est celui auquel on attend qu'elle s'identifie. Mais une fois adulte, Polina entame le combat fastidueux d'un retour à son prénom de naissance. le roman s'ouvre sur le refus de l'état de lui accorder ce droit.

Dans un entrechat bouleversant entre présent et passé, Polina Panassenko tisse son identité déchirée entre deux pays. Elle donne à voir au lecteur ses premiers pas dans une cour d'école où les sons des autres enfants lui sont étrangers, parle de la chute de l'URSS, du retour au pays chez les grands-parents, des choses qu'on tait et de celles qu'on veut porter pour les autres. C'est une histoire où la famille a une importance primordiale et dont le portrait est presque aussi important que celui de Polina lui-même.

C'est un roman qui m'a emportée par moments et m'a laissée hermétique par d'autres. Malgré tout, la démarche d'écriture reste passionnante, notamment sur le langage et les différences par le langage. Une belle quête d'identité, une jolie réflexion sur le devoir de mémoire, l'immigration, et la famille.
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Polina Panasssenko est née à Moscou et y a passé une partie de son enfance. Arrivée en France avec ses parents, elle est devenue « Pauline » pour l'État Civil : son père a cru bien faire en francisant son prénom ! (Comme ce fut le cas pour la mère de celui-ci, dont le prénom (juif) Pessah, devint Polina, par mesure de précaution …)

Quand adulte, l'auteure insiste pour reprendre l'orthographe de son prénom (russe) qui est celui de sa naissance (par le truchement du Tribunal de Bobigny) l'administration française ne l'entend pas de cette oreille !!! Et on se demande bien pourquoi – d'ailleurs – puisque nombre de français « de souche » choisissent de donner à leurs propres enfants des prénoms de toutes origines, voire totalement inusités ou sortis tout droit d'un film de SF !!!…

L'auteure nous livre, dans ce petit livre de 175 pages, des souvenirs de son enfance russe et française (par exemple, comment elle a vécu la chute de l'URSS en 1991, situation qu'elle ne comprenait pas très bien à l'époque …) Ou encore son arrivée à Saint-Étienne (en 1993) où il lui faudra apprendre à être russe à la maison et française à l'école …

Des moments de bonheur, des moments de douleur … Tendresse, humour et émotion … Une écriture sobre, un style enlevé, ce court roman est une petit perle, un gros bonbon !
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Polina Panassenko nous raconte ses souvenirs russes et français, souvent truffés d'humour, et sa découverte de la vie en France, en particulier de la scolarité dans un pays où tout le monde parle un langage qu'elle ne comprend pas. Son récit alterne d'un pays à l'autre, car à chaque période de vacances sa famille retourne à la « Datcha » voir les grands parents dans l'appartement communautaire.
J'ai apprécié tous les souvenirs familiaux de Polina Panassenko, et sa façon de décortiquer son appartenance à deux langues. Roman agréable à lire, mais pas inoubliable.
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Un livre autobiographique, conté avec humour et dont la narration alterne entre la vision actuelle de la jeune adulte et celle de l'enfant immigrée. Cette construction reflète les nombreux allers-retours que l'auteur a connu entre la France et la Russie.

Entre non-dits, jeux de mots, interdits, quête d'identité, incompréhensions, tendresse et insolence, ce roman a un style très particulier et original !
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Polina est russe, Pauline est française, et Pauline est Polina. Quand Pauline veut redevenir Polina, les complications surviennent. Tenir sa langue, c'est cette histoire, l'histoire de Polina, son enfance en Russie, un joyeux retour aux sources entouré de ses grands parents bienveillants, son intégration (difficile) en France, à force de ténacité et de persévérance. Et ce lien qui a du mal à se faire, qui ne se fait pas. Ou uniquement si on le force.
Tout cela est raconté à fleur de peau, à vif. On sent une hâte pour raconter ce qui était ce qui n'est plus. Une impatience de retrouver ces paysages d'enfance et ses souvenirs avant qu'ils ne s'éteignent, c'est un peu çà qui est raconté dans la rencontre des deux noms, Pauline a peur d'oublier Polina, on ressent cette peur dans le récit. C'est une très belle rencontre, un très beau roman.
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Étant étudiante en droit j'ai trouve ce livre très intéressant. Pas d'inquiétude ce n'est pas un « manuel de cours » ou un livre compliqué a comprendre sans connaissance juridique. C'est une histoire, un parcours de vie raconté par une autrice souhaitant apporter un témoignage sur le changement de prénom. Un combat contre les juridictions françaises et une quête identitaire. le style d'écriture rend le personnage attachant, on a envie de savoir ou se terminera sa quête. C'est un livre relativement facile a lire.
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Polina "est autorisée" à s'appeler Pauline. Mais Polina voudrait surtout avoir le droit de s'appeler Polina, son prénom de naissance, celui de sa grand-mère.
Née Polina en URSS, la narratrice est devenue Pauline lors de la naturalisation française de ses parents. Dans ce récit, elle nous raconte les va-et-vient entre deux cultures, entre deux langues, entre deux villes, entre deux vies. Moscou et Saint-Étienne, les lieux de son enfance et de ses questions, perd-on sa langue si on en parle une autre, comment faire cohabiter celle du dedans et celle du dehors, comment grandir en France avec ses parents sans oublier la Russie et ses grands-parents ?
Dans ses démêlés administratifs, Polina nous entraîne dans l'intimité de sa langue, de ses langues qui voudraient s'unir et qu'elle essaie de tenir à distance. Elle façonne ainsi sa propre histoire, bâtissant son propre nid sur sa branche d'arbre généalogique. C'est à la fois vif et émouvant, drôle et cru parfois, comme un échantillon des divers usages d'une langue bien vivante.
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Encore un livre offert. Et donc pas forcément dans la lignée habituelle.
Un livre qui se lit vite, fait de phrases courtes, très factuelles. Pas vraiment une belle écriture, pas vraiment de la grande littérature mais le sujet (autobiographique ?) est prenant, interpellant. Comment garder le lien avec sa langue quand on vous en impose une autre lors de votre expatriation ? Comment garder sa culture d'origine tout en s'intégrant. Comment ne pas se perdre dans l'exil ?
Un témoignage (?) sensible.
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Récit autobiographique sur la quête d'identité d'une femme déchirée entre 2 cultures, 2 langues, 2 pays : la France et la Russie.
L'autrice nous dévoile les affres de l'administration française lorsqu'il s'agit de retrouver son prénom de naissance (façon "maison qui rend fou" dans les "12 travaux d'Asterix" !) et sa nostalgie de la culture russe.
On rit, on se révolte... On aime le premier roman de Polina Panassenko !
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Retrouver ses racines, son prénom, Pauline ? Polina ?
« Russe à l'intérieur, français à l'extérieur. C'est pas compliqué. Quand on sort, on met son français. Quand on rentre à la maison, on l'enlève. » « La paroi entre le français et le russe est devenue étanche. »
Beaucoup d'émotion, de tendresse, de naïveté, d'humour, d'amour dans les souvenirs de l'enfant, de l'adolescente, de la jeune femme.
Et puis les mots,
Les « rubans de mots »,
Ceux qu'on dit à la place de quelqu'un, ceux que « la langue évite »
Le silence qui suit les mots, comme un chant de Schrödinger
Les mots qu'on perd avec sa mémoire, « La chasse au mot est ouverte. Je me fais lévrier de sa langue »
L'accent « c'est ma langue maternelle. »
Oui, tenir sa langue au sens propre, aux sens figurés,
Une autobiographie tenue par une langue superbe.
5 vraies étoiles.
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