« Son nom de guerre est Douch. Nous étions tous impurs et nus l'avons payé. »
« La mémoire est un repère. Ce que je cherche, c'est la compréhension de la nature de ce crime et non le culte de la mémoire. »
Je tiens avant tout à préciser que ce que je vais formuler à propos de ce livre ne concerne en rien les propos, mais la forme, et les sensations qui ont été les miennes lorsque je l'ai lu. Les massacres perpétrés au Cambodge sont une abomination, comme l'ont été tous les génocides. Seulement, il y a certaines manière de les dire, qui ne génèrent en moi ni émotions, ni les révoltes légitimes.
Rithy Panh, cinéaste, mêle ici ses souvenirs, atroces, de cette période, et la confrontation qu'il a eue avec Douch, le grand ordonnateur de tout cela. C'est le point de vue du bourreau qui a davantage retenu mon attention, mais, avec le regret d'un grand désordre, d'un manque de clarté. le livre se déroule d'un seul tenant : pas de chapitres, pas de parties, une sorte de magma dans lequel la mémoire du cinéaste se confond avec travail de recherche avec Douch. Cela m'a quelque peu gênée.
En ce qui concerne le contenu, je n'ai pas été surprise. Pour avoir lu
le portail, et
le silence du bourreau de
François Bizot, et en avoir conservé un souvenir intact, et pour avoir lu
Une odyssée cambodgienne de
Haing Ngor et en avoir été profondément touchée, je n'ai malheureusement pas été conquise par
L'élimination. L'ouvrage n'a pas les qualités littéraires de ceux de
François Bizot, ni a force émotionnelle de celui de
Haing Ngor. Je l'ai traversé sans passion sans pincement à l'estomac ; je l'ai lu détachée, en attendant vainement ce petit quelque chose qui allait me surprendre, me tenir.
La comparaison avec Si c'est un homme, et La nuit, me parait quelque peu disproportionnée. Ces deux ouvrages m'avaient marquée infiniment plus.
Ceci étant dit, je suis curieuse de découvrir les oeuvres cinégraphiques de
Rithy Panh
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