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L'homme qui parle éveille d'emblée un sentiment de compassion : les coups humiliants qu'il subit régulièrement la part du fils de son épouse lui confèrent indéniablement le statut de victime. La situation semble inextricable d'autant que la mère du trublion reste indifférente au problème.

Pourtant et malgré le son de cloche unidirectionnel, le lecteur découvre peu à peu une autre vérité, bien machiavélique. Les personnages se nimbent au fil des lignes d'une aura joliment sinistre tandis que la violence progresse !

Ce roman noir est construit de façon originale, sous forme d'une confession qui fait entrevoir lentement mais surement l'envers du décor. le discours du narrateur est savamment dissonant, alternant entre les intentions louables de préserver son entourage et les révélations étonnantes de son passé peu reluisant en matière de fidélité ! Un peu d'humour (noir, lui aussi) permet d'alléger le propos.

Le résultat est un roman addictif, chaque page et chaque chapitre donnant envie d'en savoir plus !

Un premier roman à l'ambiance très réussie !



208 pages Serge Safran 8 septembre 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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[Critique parue sur le forum du prix du roman FNAC le 29/06/2023, roman sous embargo jusqu'au 08/09/2023]

Félix a épousé Fabienne de 30 ans sa cadette, mais il ne s'entend pas du tout avec Stéphane, son fils de 15 ans. Un animosité s'installe entre eux et se traduit de différentes manières. Ainsi, régulièrement, en passant derrière lui, Stéphane donne à Félix une tape dans le cou. Fabienne n'intervient pas. Elle était l'infirmière d'Hélène, la femme de Félix, qui est morte récemment des suites d'un cancer. Fabienne est devenue la maîtresse de Félix et, malgré les ragots dans le village, malgré l'évidente opposition des deux filles de Félix et l'apparent manque d'enthousiasme de Fabienne, ils se sont mariés.
***
Hervé Paolini situe l'histoire dans les année 90. Peut-être est-ce pour cela que le machisme règne dès le début : « Si je m'étais mis avec Fabienne, c'était précisément pour profiter de mon reliquat de vie sexuelle », (p. 8). Suit une description de Fabienne : « sa beauté animale », mais aussi tous ses défauts : cicatrice à la lèvre, dents irrégulières, excès de coquetterie, cheveux noirs communs, etc. Ce qui a conquis Félix chez cette femme décidément bien imparfaite, ce sont « de douces promesses d'alcôve »… L'outrance s'insinue partout ! Quand Félix parle d'éducation, il met sur le même plan ses filles, ses chiens et ses ouvriers. On a droit à une série de clichés et à une belle collection de lieux communs sur les femmes et sur la vie en général, dans tout le roman. Si ce n'était pas dans le cadre du Prix du roman FNAC, j'aurais lâché La mort porte conseil au début du troisième chapitre. Tous les personnages sont particulièrement antipathiques, sauf peut-être Serge, beau-frère et patron de Félix, et un des gendarmes, mais ils ne sont pas assez développés pour que le lecteur puisse en juger. Toujours excessifs et réemployant les mêmes clichés à l'envi, les portraits psychologiques collent rarement aux actes des personnages. Félix se pose toujours en victime et tente vainement d'attirer la compassion du lecteur. Fabienne accumule tellement de lieux communs sur les femmes et la féminité que c'en est ridicule. J'ai trouvé l'écriture des scènes se voulant érotiques particulièrement maladroite : dans l'une des scènes, par exemple, la répétition du mot « fesses » finit par prêter à rire, et ce n'est pas l'effet recherché, je crois. L'intrigue s'alourdit et tombe dans la totale invraisemblance. le style est plat, parfois scolaire. Bref, je suis complètement passé à côté de ce roman. Je n'y ai pas trouvé d'aspect positif, au point que je suis allée vérifier si l'éditeur avait pignon sur rue. C'est bien le cas : Serge Safran est le cofondateur des géniales éditions Zulma. Sur son site, l'éditeur précise son projet pour cette collection : « un choix personnel guidé par l'originalité du sujet, la force d'émotivité et le dérangement des codes établis, qu'ils soient moraux, littéraires ou esthétiques. » À mon avis, pour les deux premières options, c'est raté ; pour la dernière c'est assurément réussi… Je suis toujours désolée de passer à ce point à côté d'un roman.
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Le beau-fils impossible

Pour son premier roman, Hervé Paolini a choisi d'explorer la relation entre un homme qui se remarie avec une femme de trente ans sa cadette, mère d'un garçon qui rejette cette union. Ici, le conflit est programmé et va être sanglant.

Patron d'entreprise respecté, Félix Bernardini se laisse pourtant violenter par Stéphane, le fils de sa nouvelle compagne. Ce petit rituel, qui avait commencé comme un jeu, un petit coup dans le dos lorsqu'il était attablé, est vite devenu une habitude malsaine.
Tout en se disant que son beau-fils allait cesser son manège, il se rendait bien compte qu'il aurait dû réagir. Mais en attendant, il mettait sa lâcheté sur le dos de son attachement à Fabienne. Il ne voulait pas faire de peine à sa maîtresse pour laquelle il vouait une passion brûlante. de 30 ans sa cadette – a peu de choses près l'âge de ses filles Ghislaine et Odile – elle lui avait permis de trouver du réconfort lorsque son épouse Hélène luttait contre le cancer qui a fini par l'emporter.
Si ses filles décident de couper les ponts après l'esclandre provoqué par leur belle-mère lors des obsèques, il se sent désormais libre de refaire sa vie, de se remarier et de partager son foyer avec Fabienne. Étonné par les réticences de Fabienne à venir vivre sous son toit, il va très vite comprendre la raison cachée de ses hésitations: «c'était son fils. Elle savait pertinemment qu'il était violent, qu'il allait nous poser des problèmes, mais elle se gardait bien de m'en avertir.»
On l'a vu, après son mariage, ses relations avec son beau-fils ont très vite empiré, Fabienne se contentant d'éluder la gravité de la situation.
Le point de bascule a sans doute été le jour où il lui a écrasé sa cigarette sur le front. D'autant qu'il a coïncidé avec les difficiles tractations avec les Italiens candidats au rachat de son entreprise et la confirmation des rumeurs qui circulaient sur Fabienne. Elle était souvent aperçue avec un notaire et on la soupçonnait d'être une chasseuse d'héritages.
À partir de ce moment, Félix a compris sa douleur. Une expression – malheureusement pour lui – à prendre au pied de la lettre. «Tout ce qui touche à Stéphane me retournait les tripes. Il n'était pas un jour où ce gamin ne m'apportait un nouveau problème.»
De nombreux rebondissements et une dramaturgie habilement mise en scène donnent un goût de thriller psychologique à ce premier roman qui nous ramène au cinéma de Chabrol, à cette bourgeoisie de province avide de promotion et soucieuse de discrétion. Ajoutons-y un style nerveux et efficace, bien en phase avec l'intensité croissante du récit.
Hervé Paolini y montre avec beaucoup de finesse les tourments du beau-père, tiraillé entre l'envie de plaire à sa maîtresse et celle de châtier un beau-fils qui dépasse les limites. Des scrupules qui vont mener à la catastrophe. Si on la voit bien arriver, on ne se doute pas des ressources insoupçonnées d'une bête blessée. le pleutre va se transformer en Machiavel, ruminer sa vengeance et nous offrir un épilogue de haute volée.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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* Rentrée littéraire 2023 #1 *

Allez, nous sommes le 23 août... c'est parti pour la rentrée littéraire 2023 avec ce 1er titre lu en juin dans le cadre du jury du Prix du Roman Fnac. Voici la critique réalisée à l'époque: 

"La mort porte conseil" est le premier roman d'Hervé Paolini. Il a choisi de situer son récit dans les années 1990, en province (française), et de le raconter à la première personne. Il nous plonge donc directement dans la tête et plus précisément dans les souvenirs de son "héros" Félix.

Félix Bernardini était un homme respecté dans son petit village de Normandie, dans lequel il dirige une usine. Il était marié et avait deux filles. Lorsqu'il perd sa femme d'un cancer, il épouse en deuxième noces l'infirmière de celle-ci, une femme beaucoup plus jeune que lui. Il coule une vie plus ou moins paisible, avec sa nouvelle épouse et le fils de cette dernière, avec lequel il a souvent du fil à retordre. Il espère bientôt prendre une retraite bien méritée. Mais un jour, tout dérape. 

Je dois dire d'emblée que je n'ai pas été convaincue par cet ouvrage.

J'ai trouvé les personnages assez caricaturaux et pas du tout attachants, et en particulier Félix, avec son attitude "vieille France" - il est vrai que l'intrigue se passe dans les années 90 - et plaintive. Malgré les épreuves qu'il subit, je n'ai éprouvé aucune empathie pour lui - mais peut-être est-ce volontaire de la part de l'auteur ? 
J'ai donc trouvé que la psychologie des personnages manquait de profondeur et même de cohérence. 

Au départ, j'ai été intriguée par l'histoire et j'ai eu envie de connaître le dénouement. Mais assez vite, j'ai trouvé que l'intrigue devenait à la fois prévisible pour certains aspects et peu vraisemblable pour d'autres. Plus je tournais les pages et moins j'y croyais. Et je n'ai pas apprécié la fin - mais je suis assez difficile à ce niveau-là.

Ce livre se lit très vite, l'écriture est directe et simple. Etant plongé dans les pensées et souvenirs du personnage principal, le lecteur n'a qu'un seul point de vue sur les évènements. J'aurais préféré que l'auteur alterne les points de vue, pour connaître notamment l'avis de Fabienne, de son fils et du détective, sur la situation. Cela aurait été plus attrayant pour moi.

Bref, vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas vraiment emballée...

#PrixRomanFnac #fnac_officiel #rentréelittéraire2023 
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Premier roman d'Hervé Paolini qui parvient sans violence dans son texte à décrire des situations dures, tendues. Finalement assez lent, ce livre installe une tension qu'il fait monter crescendo : "Quelle mouche avait pu piquer Stéphane ? Je ne me souvenais pas lui avoir sorti quoi que ce soit de blessant, d'avoir eu la moindre attitude déplacée. Pourquoi s'était-il mis à me détester d'emblée ? Et surtout, comment rectifier le tir maintenant ? Plus que de l'insolence gratuite, il m'arrivait de percevoir ses enfantillages comme l'expression d'une volonté délibérée de me détruire. [...] Il niait mon humanité et faisait rejaillir des incertitudes en moi que j'espérais enfouies depuis des lustres." (p.13)

J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous fait entrer profondément dans l'esprit de Félix, dans ses interrogations, ses doutes, ses réflexions sur la vie, sur sa vie pourtant bien commencée et qui tourne mal avec ce beau-fils qui lui en veut et une femme qui défend son fils aveuglément. A quoi tient de réussir sa vie ? Hervé Paolini avance doucement mais sûrement dans la personnalité de son héros, il donne parfois une information et explique dans les lignes qui suivent comment Félix s'est retrouvé dans telle situation et quelles furent ses réactions. C'est bien fait, on a très envie de connaître la fin de l'histoire et c'est également très joliment écrit. Un langage certes oral, mais un oral châtié, d'un homme habitué aux discours et aux réunions importantes dans lesquelles ils faut trouver le mot juste. Inattendu et original. Une histoire percutante et sordide dans laquelle on rencontre des gens infréquentables et d'autres qui, devant des situations inédites et difficiles à vivre et après la sidération se décident à agir.

Un roman fort de la rentrée littéraire qui ne laissera aucun de ses lecteurs indifférents. On pourra aimer ou détester Félix, se laisser émouvoir ou être agacé par son comportement, mais aucunement indifférent.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Un livre que j'ai commencé en fin d'après-midi et qui m'a tenu jusqu'à 2h du matin. Je n'ai pas pu le lâcher avant le mot fin et c'est suffisamment rare pour être mentionné. Je recommande.
La fin est incroyable. Je m'attendais à un polar quand j'ai vu la couverture, ce fond noir, cette femme en rouge et j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir un roman très bien écrit, certes dur, rugueux même, mais qui va au fond de ses personnages et de sa narration.
L'histoire se passe en Normandie dans les années 90, il y a une atmosphère un peu désuète, pas désagréable. L'auteur installe une tension qui devient insoutenable, l'horrible beau-fils rend la vie impossible à Félix (qui le mérite bien un peu... il faut bien le dire).

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Dans la catégorie « roman noir », voici peut-être la plus convaincante réussite de l'automne. Par son âpreté, sa tranquille brutalité et sa violence contenue. Si l'on ajoute que « La Mort porte conseil » est un premier roman, il y a quelque raison de s'y intéresser.
Cela se passe dans les années 1990 à Pont-sur-Risle, commune normande inventée par l'auteur, mais dont l'original est aisément reconnaissable : il s'agit évidemment de Pont-Audemer dans le Val de Risle. Au centre de l'intrigue se tient Félix Bernardini, notable respecté, industriel et gérant d'une entreprise de matériel agricole dont sa belle-famille est propriétaire. Mais les affaires battent de l'aile, un processus de vente à un groupe italien est engagé. Sa femme était morte d'un cancer. Il s'était remarié avec la séduisante infirmière de celle-ci, qui était déjà sa maîtresse. Par honnêteté intellectuelle, ou cynisme inconscient, il en avait fait l'aveu à la mourante. L'achevant certainement un peu plus. le roman s'ouvre sur une manière de scène rituelle d'humiliation : au moment de chaque repas Stéphane, le grand ado fils de cette Fabienne, lui met par derrière avant de passer à table une « taloche sur le crâne. » En fait la partie visible d'un iceberg de mépris et de haine de la part de celui qui n'a jamais accepté ce « père de substitution » et ne cesse de le lui faire savoir. Peut-être parce que Bernardini a trente ans de plus que sa mère. Sans doute aussi parce qu'il les a fait venir habiter dans la grande demeure bourgeoise que Stéphane littéralement vomit. Pour lui, il y a clairement mésalliance avec cet homme d'une autre génération, sinon d'un autre temps, représentant une classe de privilégiés. Pour sa mère, la chose est un peu plus retorse : partager l'existence de ce « vieux » lui apparaît comme le passage obligatoire, en manière de purgatoire, pour accéder à l'aisance et l'indépendance dont elle rêve.
Difficile d'imaginer exorde plus noir, sinon plus glauque. D'entrée de jeu Hervé Paolini joue à fond la carte du sordide et de la perversité sans fard. A commencer par la propre ignominie de Bernardini face à l'épouse vivant ses derniers instants. Impossible de ne pas penser ici aux ambiances poisseuses du cinéma de Claude Chabrol. Dans les tréfonds discrets de la France profonde cela bouillonne fort. Comme dans l'intimité de Félix, dont l'auteur dévoile avec une lenteur calculée les abîmes. du très grand art. Renforcé encore par la fonction de narrateur que l'écrivain lui attribue : si le personnage se présente en effet d'entrée de jeu comme falot et pleutre, incapable de s'affirmer face à ce beau-fils arrogant et brutal, lui trouvant une série d'excuses, au demeurant pas toutes infondées, ce qu'il montre par la suite peu à peu de lui-même révèle un fond autrement cauteleux, pour ne pas dire machiavélique. C'est un régal d'observer comment ses capitulations successives, devant le jeune voyou agressif comme devant sa mère qui le trompe effrontément, pour beaucoup commandées par son inextinguible appétit sexuel pour celle-ci, vont au bout du compte apparaître tels les prémices d'un incroyable retournement. A l'évidence Hervé Paolini maîtrise à la perfection les ressorts du roman noir. Comme Félix Bernardini la recette d'une vengeance sophistiquée. Capable d'endurer sans mouffeter la torture du bout incandescent d'une cigarette appliqué sur son front (« l'expression d'une volonté délibérée de me détruire »), parce qu'il prépare mentalement le coup revanchard d'après.
Dans ce formidable roman noir, à l'écriture précise et tendue, jamais relâchée, ne manque pas même l'inévitable privé, qui va mettre son nez dans la peu ragoûtante tambouille. Là encore de façon inattendue, ainsi qu'on pourra le découvrir. Si tout ici paraît se couler dans les canons du genre, c'est pour finalement mieux les subvertir. L'on ne saurait mieux réussir son début en littérature.

Lien : https://jclebrun.eu/blog/
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Ce roman noir est l'histoire d'un homme qui de respecté devient rapidement celui qu'on montre du doigt. Ses propres enfants ne lui sont d'aucune aide et les langues de vipère se délient. Il se retrouve seul face à son choix, ce remariage qui le conduira à sa perte.

L'écriture de l'auteur est agréable même si il aurait pu décrire un peu plus certaines situations. le rythme est assez lent, insérer des dialogues auraient pu donner un peu plus de rythme à l'histoire. Ce premier roman de l'auteur est cependant bien maitrisé et l'ambiance austère, lourde et les personnages antipathiques font de cette histoire un bon roman noir.
Lien : https://pausepolars.wordpres..
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Félix est le personnage principal et le narrateur, quelqu'un dont je ne sais pas trop quoi penser au final.

Un homme respecté, marié, deux filles, qui ont pris leur indépendance depuis déjà longtemps. Tout va bien jusqu'au jour où sa femme tombe malade. Félix ne supporte pas de la voir dans cet état ; il a besoin d'autre chose. Et commence une liaison avec Fabienne, l'infirmière de sa femme, bien plus jeune que lui.
Peu avant que sa femme meure, il lui avoue sa liaison. Et se marie peu après l'enterrement.

Fabienne a un fils, alors âgé de 15 ans. Un gamin insupportable, odieux et violent envers son beau-père. Une spirale infernale dans laquelle s'enfonce Félix…

Les personnages sont vivants et ne m'ont pas laissée insensible. Fabienne est une profiteuse, elle soutient toujours son fils, quoi qu'il fasse. Même lorsqu'il a un comportement tout à fait anormal envers Félix.

Ghislaine ne parle plus à son père, la cadette un peu. Ce que je peux tout à fit comprendre. Elles ont compris qui est Fabienne.

Comme je vous le disais, je ne sais pas trop où me placer pour Félix. J'ai des ressentis assez ambigus. Par moments, je le comprends ; mais à d'autres (souvent) ; j'ai sérieusement envie de « lui remonter les bretelles ». Comment peut-il accepter le comportement de ce gamin sans réagir ? Être amoureux de sa mère n'excuse pas tout. Je me suis même demandée s'il avait vraiment aimé sa femme, s'il la respectait.

Certains de ses agissements sont assez incompréhensibles pour moi, plausibles mais…. D'emblée, il parait assez veule et peu agréable.

Je l'ai suivi dans sa descente aux enfers en me disant parfois qu'il avait bien cherché ce qui lui arrivait. Et pourtant à d'autres moments, il m'est apparu non pas « lâche » mais crédule et très naïf. Bref, je suis très partagée.

Ce récit est construit comme une confession, comme un journal intime. Un seul point de vue donc. Pourtant, la lecture n'est ni lourde ni longue. L'écriture est claire et sensible, faisant bien ressortir les pensées qui agitent Félix. Les dialogues sont absents, et j'avoue que j'aurais aimé en trouver. Pour mieux visualiser les scènes d'accrochage (si je peux dire) entre Félix et le gamin par exemple. Pour moi, cela aurait rendu les choses plus profondes, encore plus intenses, peut-être un peu plus complexes, comme le sont les relations humaines.

En résumé je dirais que la découverte a été agréable. On a une idée très nette de ce que traverse Félix. Ça se lit bien, avec un certain sentiment de malaise grandissant.

Comment auriez-vous réagi à la place de Félix ?
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Comment dire ?
J'ai ressenti un malaise indéfinissable dès les premières lignes de ce roman. Projetée dès les premières lignes dans la tête du narrateur, personnage pitoyable, abjecte même sous certains aspects, que l'auteur parvient néanmoins par je ne sais quelle magie à rendre attachant, je n'ai eu de cesse que de connaître la suite.
Félix est une belle ordure. Sa femme meure du cancer après une longue agonie (beaucoup trop longue au goût de Félix qui piaffe d'impatience à l'idée de pouvoir enfin profiter de la vie) et ce monsieur ne trouve rien de mieux que se remarier promptement avec l'infirmière de sa femme, les informations sont distillées avec parcimonie, on apprend des tas d'horreurs sur cet industriel droit dans ses bottes, sans qu'il ne soit possible de le détester tout à fait.
On voudrait tant qu'il se sorte de l'affrontement qui l'oppose à son beau-fils violent (c'est le fil rouge de la narration), de ses ennuis d'argent, de sa neurasthénie horripilante et du conflit avec ses filles... on voudrait tant que ça se termine bien.
Bref, vous l'avez compris, La mort porte conseil, un livre qui se lit d'une traite et qui ne laisse pas insensible.
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