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Critique de Amnezik666


Je remercie chaleureusement les éditions Belfond et Net Galley pour leur confiance renouvelée.

Si vous pensez avoir tout lu, tout vu en matière de thriller et que vous vous sentez blasé, je vous invite à vous plonger dans régressions. Vous aurez entre les mains un roman qui ne ressemble à nul autre, un cocktail aussi efficace que détonnant entre thriller scientifique, thriller historique et thriller fantastique, le tout mâtiné d'une pointe de thriller psychologique.

Au vu du titre et la couverture je craignais une intrigue proche du roman Erectus de Xavier Müller, non que ce dernier m'ait déçu, bien au contraire, mais j'espérais vraiment une intrigue totalement nouvelle. Et j'ai été plus que servi, les deux romans sont totalement différents, tant par leur intrigue que par leur approche.

Si le personnage de Marc Brunier était déjà au centre du précédent roman de l'auteur, celui-ci peut parfaitement se lire indépendamment du Dernier Hyver. Sachez toutefois que si vous optez pour ce choix (qui a été le mien), vous aurez quelques spoilers majeurs quant au dénouement de l'intrigue du Dernier Hyver.

Dans le présent roman le personnage de Marc Brunier, bien qu'essentiel au déroulé de l'intrigue, est plutôt relégué au second plan au profit de Vannina Aquaviva (si, si vous avez bien lu, Vannina… comme la Vanina chantée par Dave, mais avec deux n), une jeune gendarme corse tout aussi tourmentée que son aîné… quoique… peut-être pas quand même !

Une enquête conjointe menée à la fois par la police et la gendarmerie, avec toujours un zeste de méfiance (voire de défiance) de part et d'autre. Une enquête corse (impossible de ne pas placer ce clin d'oeil à la BD de Pétillon, adaptée au cinéma par Alain Berbérian) qui va rapidement s'internationaliser avec l'apparition de nouvelles scènes de crimes…

L'auteur nous concocte une galerie de personnages particulièrement soignée, ne serait-ce qu'au travers du groupe d'enquête (gendarmes, policiers et consultants). Chaque personnage bénéficie d'une personnalité qui lui est propre.

Je reconnais avoir un faible pour le major Carlier, un gendarme que ses collègues surnomment affectueusement Pierre Richard. Personnellement j'aurai plutôt opté pour François Pignon, l'archétype du gaffeur, maladroit ou distrait (voire les trois à la fois), cher à Francis Veber (incarné notamment par Pierre Richard dans Les Compères et Les Fugitifs mais immortalisé par Jacques Villeret dans le Dîner de Cons).

Le plus mystérieux restant incontestablement Laurent Marceau ou Zim (pour Zero Impact Man), un anthropologue qui semble en savoir bien plus qu'il ne veut bien le montrer.

Au fil des chapitres on replonge dans le passé de l'humanité, de – 36000 av. J.C. (au cas où il serait utile de le préciser il s'agit de Jésus Christ et non de Jacques Chirac) à 1975, l'occasion de croiser de nombreux personnages historiques, tels que Homère, Socrate, Jésus, Michel-Ange, Rabelais, Lamarck ou encore Himmler, et de les mettre en scène dans des situations fictives permettant de faire évoluer l'intrigue dans le sens voulu par Fabrice Papillon.

Un choix certes audacieux, mais totalement maîtrisé par l'auteur qui parvient à nous convaincre de la véracité des faits exposés (à condition bien sûr de vouloir se laisser convaincre… un esprit réfractaire et très bien documenté aurait sûrement maintes objections à opposer).

L'intrigue contemporaine, et donc l'enquête de police, se déroule dans un futur proche puisqu'elle débute en février 2020. Malgré une situation des plus improbables, l'auteur réussit à nous tenir en haleine avec une intrigue riche en rebondissements. Une fois encore le résultat est d'une redoutable efficacité, on a du mal à lâcher prise tant on veut connaître la suite.

Une intrigue fortement teintée d'écologie, mais au sens noble du terme, à l'opposé de sa forme pervertie par les affres de la politique et les ambitions personnelles des uns et des autres (sauf peut-être dans certains propos discutables tenus par Zim).

Un (tout) petit bémol personnel concernant les (trop) nombreuses références à la foi chrétienne, pour l'indécrottable athée que je suis ça devenait parfois irritant. Heureusement une phrase prononcée par Nietzsche (dans le roman), vient contrebalancer le propos :

Jésus était l'homme le plus noble que la Terre eût jamais porté ! Il était aussi le seul vrai chrétien. Tous les autres n'ont fait que dénaturer son message. Les Évangiles sont une falsification de sa parole ! le christianisme n'est qu'une énorme mystification, un mensonge éhonté !

J'ai été touché par le discret et émouvant hommage rendu à Arnaud Beltrame, le lieutenant-colonel de la gendarmerie qui, en mars 2018, s'est substitué à une otage avant d'être lâchement assassiné par un terroriste (qui ne mérite même pas d'être nommé) se réclamant de l'État Islamiste.

Un roman passionnant et palpitant de bout en bout et, cerise sur le gâteau, très bien écrit. Fabrice Papillon a su tirer le meilleur de l'impressionnant travail de recherche et de documentation auquel il a dû se livrer pour nous offrir un roman unique en son genre. Pour vous dire, j'ai même trouvé les démonstrations scientifiques intéressantes alors que généralement c'est le genre de truc qui me fait bailler d'ennui.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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