On a tellement pris l’habitude d’entendre dénoncer la gouvernance comme une sorte de débordement aventureux et expérimental (et donc subversif, contestable et potentiellement toxique) des modes de gouverne traditionnelle de type hiérarchique, qu’on en est arrivé à ne plus faire la distinction pourtant essentielle entre les divers terrains dans lesquels opère la gouvernance : entre la terre ferme de la gouvernance routinisée, et la haute mer de la gouvernance davantage exploratoire, entre l’exploitation de notre savoir provisoire, et l’exploration en train de se faire aux frontières.