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Citations sur Le calme retrouvé (12)

Sans attendre, le Dr Wide élevait un obstacle. Le paradoxe, dans "relaxation paradoxale", ne tardait pas à être expliqué : une fois allongé sur le lit, et calme, vous vous concentrez sur un point de tension dans votre corps sans chercher à le relâcher. Vous vous concentrez simplement dessus. Et vous l'acceptez. De cette façon, il finira par se relâcher tout seul. Mais seulement si vous n'essayez pas de le relâcher. Paradoxe.
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J'étais ébahi. Vous allez voir trois ou quatre urologues, vous déboursez des sommes considérables, et le premier conseil utile, la première indication qui change un petit quelque chose, c'est un manuel de développement personnel qui vous le donne. Et cela faisait vraiment du bien.
Votre réaction de défense face à la douleur, poursuivait le Dr Wise, c'est de vous en éloigner. C'est particulièrement vrai dans la région abdominale, où les muscles remontent pour défendre les organes génitaux et s'éloigner de la douleur. Ne le faites pas. Allez vers elle.
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Silence.
Plus ou moins.
Comme c'est étrange, ai-je songé, après la quatrième ou cinquième respiration spectaculairement profonde, cette façon de s'enfermer dans son corps, non pas pour dormir ni piquer un roupillon, mais pour faire attention.
Attention à quoi ? Les yeux fermés, j'étais désorienté.
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(...) la plupart des gens éprouvent de la honte si on leur dit que leurs ennuis sont psychosomatiques. Ils se sentent accusés, coupables. Il est acceptable d'avoir un corps malade, ce n'est pas votre faute, mais pas un esprit malade. L'esprit, c'est vous, le corps est simplement à vous. Choisir d'aller voir un psychanalyste parce que vous êtes malheureux est une autre affaire. Il y a une certaine respectabilité à être malheureux de façon compliquée, et la plupart des gens en conviendraient, reconnaître que l'on a besoin d'aide professionnelle est une preuve d'humilité et de bon sens. Mais quelqu'un qui rend son corps malade parce qu'il refuse d'admettre que son esprit ne va pas bien, parce qu'il refoule ses peurs, ses désirs et ses conflits, n'est qu'un perdant.
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(...) Seule une culture qui s'efforçait de maintenir le corps et l'esprit séparés pouvait avoir besoin d'employer un mot tel que psychosomatique. Pour recoller les morceaux. Et ce mot était toujours associé à la maladie, en particulier le genre de maladie sournoise et opiniâtre que la médecine occidentale ne sait pas guérir. Ainsi le corps et l'esprit ne font qu'un seulement lorsque l'esprit angoissé rend malade la machine corporelle. Ou lui fait croire qu'elle est malade. Quand, en réalité, elle ne l'est pas. Et parce qu'elle n'est pas réellement malade, le médecin peut s'en laver les mains, ou vous envoyer chez un psychiatre.
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Quand je voyais un tableau, ou un film, je m'efforçais aussitôt d'ordonner ses plaisirs et ses défauts en mots. Mon cerveau débitait à toute allure un petit compte rendu, un essai critique. La majeure partie du plaisir des films et des tableaux, c'était précisément cette activité verbale, après. Et même pendant. J'écrivais le compte rendu pendant le film, tout en regardant le tableau. Tout devait être vécu à travers le langage, sinon ce n'était pas vécu du tout; au point que je n'avais pas réellement vu un tableau ou un film (ou un match de football, d'ailleurs) tant que je n'y avais pas pensé en mots, ou mieux que je n'en avais pas parlé, ou mieux encore que je n'avais pas écrit dessus, en mots voulus, respectueux d'eux-mêmes, soigneusement organisés. Alors je possédais le film ou le tableau. En ceci, j'imagine, j'étais assez proche de ces pauvres gens qui n'ont pas véritablement été en vacances s'ils ne peuvent pas s'en montrer les photos. (p. 172)
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Par ailleurs, c'est la réalité, et dans mon cas l'heureuse vérité, à savoir qu'au moment même où le corps médical avait fini par renoncer, et moi par ne plus rien attendre de lui, alors même que je semblais être condamné à vie à la douleur chronique, quelqu'un a proposé un recours insolite : Restez tranquille, et respirez. Je suis resté tranquille. J'ai respiré. Un exercice qui a commencé par me paraître assommant, passablement douloureux, sans efficacité immédiate. En fin de compte, il s'est révélé tellement enthousiasmant, tellement transformateur, sur un plan à la fois physique et mental, que j'ai commencé à penser que ma maladie avait été un coup de chance. Si je n'étais pas le plus grand des sceptiques, je dirais qu'elle m'avait été envoyée d'en haut pour m'inviter à changer mes habitudes.
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Les vampires cérébraux que nous sommes devenus se nourrissent de leur propre sang. Même au club de gym, ou encore lorsque nous courons, notre vie est entièrement concentrée dans la tête, aux dépens de notre corps.
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Il n'y a rien de mystique là-dedans... Mais au fur et à mesure qu'on fait sortir en douceur les mots et les pensées de l'esprit, le moi faiblit. Il n'y a pas de récit pour l'alimenter.... Les mots créent le sens, le sens le but, le but le récit. Mais ici, pendant un petit moment, il n'y a pas d'histoire, pas de rhétorique, pas de tromperie. Ici, il y a le silence et l'acceptation...
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La maladie, ai-je compris, à l'instar de l'amour, ou de la haine, ramène tout à elle, métamorphose tout en ce qu'elle est. N'importe laquelle de mes pensées revenait inéluctablement à ceci: ma condition physique.
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