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Citations sur Bienvenue au paradis (20)

Je traverse en évitant les voitures pour essayer d'apercevoir le Mapocho. Il coule toujours en entrainant tout ce qu'il trouve sur son passage. Branches, cadavres de chiens, épluchures et surtout beaucoup de merde. A une certaine époque, c'était des corps humains criblés de balles, je n'ai pas oublié.
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L'histoire récente a confié de novelles responsabilités aux femmes de ce pays. Aller au tribunal, trouver un avocat, solliciter un habeas corpus, chercher, enquêter, supplier. Faire libérer les prisonniers, dénoncer les coupables, préparer des soupes populaires. Nourrir les enfants d'autres femmes qui ne sont plus. Elles arpentent, perdues, les interminables couloirs des bureaux gouvernementaux pour y faire des démarches, elles veulent savoir où se trouvent leurs hommes.
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Je n'ai pas oublié Salvador Allende, ses discours adressés à son peuple, simples comme du pain tout juste sorti du four. Je suis Allendiste depuis l'âge de dix ans. Ça me suffit.
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Nous avons tous été victimes de la dictature, pas une famille dans ce pays qui n'ai senti le poids et la douleur d'un deuil. J'ai beau vouloir ne pas politiser ce récit, notre histoire récente me rattrape. Quel que soit le sujet, celui des droits de l'homme vient flotter comme les cadavres charriés par les rivières du Chili.
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Diverses reproductions en cuivre repoussé de nos héros populaires ornent les murs du salon de ma tante. Pablo Neruda, Salvador Allende, Victor Jara et Clotario Blest.
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Armando, son mari, est l'un des nombreux disparus, enlevés, assassinés, volatilisés, martyrisés par la violence exercée par le pouvoir. Nous avons tous été victimes de la dictature, pas une famille dans ce pays qui n'ait senti le poids et la douleur d'un deuil. J'ai beau vouloir ne pas politiser ce récit, notre histoire récente me rattrape. Quel que soit le sujet, celui des droits de l'homme vient flotter comme les cadavres charriés par les rivières du Chili.
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C'est le lot d'un pays sous dictature, on entend des coups de feu dans le noir, des autos qui accélèrent, des cris étouffés ou déchirants. Cela se termine presque toujours en veillées funèbres.
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J'oublie que, dans cette guerre, les morts étaient de notre côté. Ils ne sont nulle part, seulement dans notre souvenir, c'est pourquoi j'aime m'asseoir pour essayer de les retrouver dans la foule. La guerre qu'ils ont inventée pour justifier leurs crimes, le fameux plan Z, ils l'ont gagnée en abattant un peuple désarmé. Pour fêter ça, ils se sont distribué des médailles rutilantes, assistent au Te Deum dans la cathédrale. Ces salauds sont bien vivants, à l'aise comme de poissons dans l'eau. Est-il normal de croiser un bourreau en retraite dans l'ascenseur de tel ou tel ministère ? Non. (…) Ils soutiennent les partis de droite et sont même maires et hauts responsables dans l'administration. Dans leurs repaires, les Clubs de la Unión, de Polo, de Golf, ils discutent avec véhémence du prix de leurs chevaux de race, du montant en dollars du dernier modèle de Rolls Royce, Lamborghini, Porsche. Ils nous ignorent, nous méprisent. Sous les terres et les parquets qu'ils foulent se trouvent les ossements des travailleurs. Ceux qui ont fusillé, torturé, kidnappé sont aujourd'hui de paisibles vieillards, jardiniers ou agents municipaux. Les plus jeunes, chauffeurs de députés ou gardes du corps. Ils vivent de leur pension et autres bénéfices obtenus pour services rendus. De leurs mains ensanglantées pour l'éternité mais légèrement tremblantes, ils caressent leurs petits-enfants.
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Je suis revenu au Chili. Les gens pressés ne s'intéressent pas aux détails, ils veulent des faits et non des mots, comme disait un vieux politicien. Depuis mon arrivée, il n'y a pas longtemps, je me rends compte qu'on ne se parle pas beaucoup. Si on dialogue, c'est avec la télévision, on approuve ou on discute telle ou telle situation, « elle montre beaucoup ses nichons ou pas assez son cul ». Télé-réalité, feuilletons, concours de jeunes chanteurs imitant des chanteurs étrangers. J'ai l'impression qu'il manque une génération de vieux pour raconter la guerre, comme c'est le cas en Europe. (…)
Notre passé immédiat reste sous le tapis. Il faut ouvrir les fenêtres pour laisser entrer l'air frais. On manque d'oxygène. Il faudra s'y habituer. L'horreur de la dictature a étouffé les voix dissidentes, elle les a littéralement jetées à la mer ou dans le cratères des volcans.Ensuite, les temps démocratiques n'ont pas fait grand-chose pour analyser à fond le passé.
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Je retrouve mes compagnons de route qui n'existent plus que dans mon souvenir. (…) On leur a refusé d'exister. Ils ont été assassinés à cause de leurs convictions, de leurs idéaux. Leur passion pour la justice les a conduits à la mort. On les a jetés à la mort, les pieds lestés de pierres chiliennes pour mieux faire sombrer le précieux chargement. Pendant leur dernier vol, on les abandonnés dans le cratère d'un quelconque volcan, enfermés dans des sacs et ligotés avec des fils barbelés. Par pure cruauté.
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