Avec nos gants bleus en nitrile, nos masques blancs et nos chaussures recouvertes de sachets plastique, nous marchions sur des plaques de la médecine légale invisibles à l’œil nu. Ces plaques, transparentes, légères, Whitestone et moi les posions sur l’herbe devant chacun de nos pas avec mille précautions. Un chemin non contaminant se dessinait jusqu’au cadavre.
Mais les survivants, eux, ne peuvent plus avancer. Ils se remémorent jour après jour l'instant où leur vie a basculé, l'intensité du choc et de la douleur. Au-delà du chagrin qui ne disparaît jamais.
Lorsqu'un agent de la Metropolitan Police fait usage d'une arme à feu, il déclenche automatiquement une enquête car il est considéré comme un criminel potentiel. Il est alors en état d'arrestation. On procède à une investigation très poussée sur son compte. Le chômage et même l'incarcération peuvent être envisagés, uniquement parce qu'il a pressé la détente. Même s'il a tiré sur Ossama Ben Laden.
D’abord, la corde comprima les veines jugulaires, puis les carotides plus profondément enfouies dans la chair. Le flux sanguin qui irrigue le cerveau s’arrêta, toute activité cérébrale cessa. Le cerveau se mit à enfler, les yeux de Mahmud se révulsèrent, sa langue sortit, sa bouche s’ouvrant et se refermant tandis qu’un gargouillement étouffé provenait des profondeurs de sa gorge enserrée.
Le voyant continuait de scruter Mahmud, et la corde de se resserrer autour de son cou.
La douleur.
Mahmud ne savait pas qu’une telle douleur pouvait exister. Les minutes s’écoulèrent telles des siècles, des milliers d’années. Mahmud cessa de balancer les jambes, et ses bras pendirent mollement le long de son corps.
Il venait de pousser un dernier souffle rauque au fond de ce sous-sol aux murs de briques blanches tachées, dissimulé dans les tréfonds de la ville.
La lumière rouge s’éteignit.
Sur le mur, les jeunes filles souriaient.
Une fois le nœud coulant passé autour de votre cou, plus rien ne vous soutient, votre propre poids vous tue. La strangulation comprime les carotides situées dans le cou, stoppant ainsi l'alimentation en sang du cerveau, il se met à enfler au point d'obstruer le haut de la colonne vertébrale. Cela entraîne le réflexe vagal et l'arrêt du cœur. Par ailleurs, la compression bouche la trachée et empêche l'air extérieur d'arriver aux poumons. En résumé, il n'y a plus de sang dans le cerveau ni d'oxygène dans les poumons. C'est radical ! La victime suffoque, s'évanouit et meurt.
Par le cou passent les éléments essentiels à la vie, dit-elle. Le sang pompé depuis le cœur remonte au cerveau. L'oxygène entre dans les poumons. Si l'on comprime suffisamment fort, tout s'arrête brusquement.
Tu peux te faire de nouveaux amis, dit Jackson Rose en plongeant son regard dans le mien. Mais tu ne peux pas te faire de vieux amis.
A leurs yeux, ils ne font qu'infliger la peine capitale comme si elle avait été décidée par un tribunal. - «Capitale», du latin capitalis, bien sûr. Littéralement, ce qui concerne la tête. C'est une référence à la décapitation.
Tout crime est haineux. Tu sais ce que ce gang a infligé à ces pauvres filles ? Il les a marquées au fer rouge, Max. Comment imaginer que des adultes puissent faire subir une chose pareille à des enfants ? Certains méritent qu’on les haïsse, conclut-elle en secouant la tête.
De sales putains qui ne pensent qu’à boire et se droguer. Des salopes qui n’ont pas honte de se montrer. Des filles qui aiment baiser. Avec plein d’hommes. Des filles comme on en trouve à la pelle dans ce pays.