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Citations sur L'air était tout en feu (56)

Dès avant la fin du siècle précédent, la vieille guenipe [Mme de Maintenon] s'était employée à barbouiller de bâtardise le sang si pur des Bourbon, et tous y étaient passés les uns à la suite des autres. Les Conti, les premiers, avaient inauguré la litanie de ces mariages affreux. Les Condé, car ils avaient beaucoup à se faire pardonner, les avaient suivis aussitôt, et Monsieur le Prince avait ravalé son immense orgueil de famille en acceptant les noces de son fils avec Mlle de Nantes, fille de Louis XIV et de la Montespan. Ensuite vint son tour, car son propre père, Monsieur, frère du roi, circonvenu par ses mignons, ne s'était pas opposé à son mariage avec Mlle de Blois, sœur de la précédente. Philippe se souvenait encore de la gifle retentissante que sa mère lui avait assenée publiquement à l'heure de la messe du roi pour prix de son accord à ce mariage honteux.
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Le bel abbé de Portocarrero avait le plaisir pour seule ambition, et elle le dévorait d’un feu que rien ne parvenait jamais à éteindre. Il alimentait cette fournaise avec la rage d’un inquisiteur de son pays, mais à cette différence qu’il ne tuait personne sinon de cette petite mort dont on ressuscite malheureusement trop vite. Les femmes restaient son gibier de prédilection, mais il ne dédaignait pas les hommes pourvu qu’ils soient d’aussi bonne race que ses chevaux, deux magnifiques alezans ramenés de Madrid et qu’il montait alternativement pour parcourir le cours de la Reine à la grande joie des putains et des badauds. 
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Philippe d’Orléans n’ignorait pas le torrent de calomnies que l’on versait quotidiennement sur sa tête, depuis bien avant le nouveau règne. Il avait plus souvent qu’à son tour fait les frais du petit ragoût merdeux dont la Maintenon administrait tous les jours une bonne cuillerée au vieux roi Louis XIV, son mari de pénitence. Cette vieille putain qui se donnait maintenant des airs de sainte au milieu des demoiselles de Saint-Cyr avait toujours voulu l’abattre au profit de ses pupilles, car ce ventre fripé et stérile aimait à la folie les enfants adultérins que son vieux galant avait plantés dans celui de ses autres maîtresses. 
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" Il était à peine sept heures du soir lorsque toutes les fenêtres des immeubles construits sur le pont et serrés depuis des siècles contre le Petit Châtelet se mirent à vomir du feu au moment où les malades de l'Hôtel Dieu crachaient leur sang."
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Joignant le geste à la parole, l'ambassadeur furieux fit tomber une petite figurine de porcelaine de Chine qui éclata à ses pieds en mille morceaux. Dubois, contemplant les débris éparpillés au sol, commenta sobrement mais non sans malice :
- Eh bien, j'aime mieux ça que si c'était moi...
- Chacun son tour, riposta le prince espagnol, car le Ciel est juste.
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Lorsqu'il comprit que la flotte espagnole venait d'être coulée par le fond au large de la Sicile, Philippe d'Orléans crut l'espace d'un instant à l'existence de Dieu mais, en prince habitué à toujours dissimuler, ses premiers mots furent pour plaindre sincèrement son cousin, le roi d'Espagne. Une fois l'ambassadeur raccompagné et chargé de ses remerciements, il se tourna vers son vieux complice à rabat en riant aux éclats.
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C’est la tête farcie et l’esprit congestionné par la colère bien davantage que par les vapeurs du vin de Champagne que le Régent venait de paraître au lever du petit roi. Il n’en laissait rien deviner, car Philippe d’Orléans maitrisait à merveille cet art de la dissimulation qui permet de gazer la bêtise des princes ou de protéger leur intelligence, selon les qualités dont la Providence les a dotés.
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C'est à cet instant, dans l'éblouissement de la lumière extérieure, qu'il réalisa l'étendue de sa disgrace, car en dehors de l'Arsenal, dont rien ne l'assurait de conseryer l'usage, il ne savait pas où aller et n'avait pas un lit où dormir à Paris. Son frère, qui l'avait abandonné mais ne le quittait pas pour autant, le fît aussitôt monter dans sa propre voiture et l'entraîna chez lui, à l’hôtel de Toulouse, où il mettrait un appartement à sa disposition.

Durant le trajet qui va des Tuileries à la place des Victoires, où il fallut bien longer les façades du Palais-Royal illuminé comme pour la fête-Dieu, la phrase de leur père, le roi Louis XIV, prononcée sur son lit de douleur, résonnait à ses oreilles comme l'accomplissement d'une prophétie : « Pour grand que je vous fasse de mon vivant, vous ne serez plus rien après ma mort... »
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Le roi d'Angleterre promettait de s'entremettre pour obtenir de l'empereur Charles VI qu'il garantisse les droits du Régent à la couronne de France et reconnaisse enfin Philippe V comme roi d'Espagne. En échange de quoi l'Autriche se voyait gratifiée de la Sicile et de quelques duchés italiens qui allaient lui assurer cette présence en mer Méditerranée perdue depuis son renoncement aux prétentions espagnoles. Par ailleurs, et de façon à se gagner les bonnes grâces d'Èlisabeth Farnèse, la redoutable épouse de Philippe V, l'abbé et Stanhope avaient imaginé l'amadouer en prévoyant au bas du traité que son fils don Carlos, dont elle était folle, hériterait de la Toscane à la mort du grand-duc régnant.
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Dans la cour Royale, réservée aux voitures ayant les honneurs du Louvre, la princesse attendit que le premier gendlhomme du duc d'Orléans vienne l'accueillir à la portière et la mène jusqu'au cabinet du Régent à travers les grands appartements. Chacun s'écartait sur le passage de cette furie haute comme une enfant de huit ans, maquillée aussi violemment qu'une porcelaine de Saxe et vêtue, par pure provocation, d'une robe de visite taillée dans une de ces toiles peintes des Indes dont la vente était normalement proscrite. Les lois, les arrêts, les décrets, tout cela était bon pour les gens du commun mais certainement pas pour la petite-fflle du Grand Condé.
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