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4,42

sur 1443 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'auteur rapporte deux histoires, celle de son oncle Désiré, mort en 1985 d'un SIDA contracté par l'usage de drogues injectables, et celle des premiers temps de l'épidémie.

L'histoire familiale est tragique. le titre fait allusion à une série de surdoses (« Les enfants endormis » avec une seringue dans le bras) qui entraine la stupéfaction dans un village reculé, la honte et le chagrin d'une famille difficilement parvenue à la notoriété, honte et déni alimentés par les mensonges et les vols qu'entraine la dépendance, chagrin augmenté par la mort de l'oncle et de sa compagne, puis dix ans plus tard de leur fille.

L'histoire des premières étapes de l'épidémie est clinique, épidémiologique et biologique : l'horreur des surinfections et la mortalité massive ; « le mal mystérieux des homosexuels américains », l'extension aux transfusés et utilisateurs de drogues injectables, puis le constat d'une transmission sexuelle dans la population générale ; la mise en évidence de l'immunodéficience, la recherche d'un test, la découverte du virus ; enfin l'émergence des trithérapies. Cette histoire est précise quant aux intervenants français (de très nombreux noms sont cités), beaucoup moins sur le plan international, et quasiment aveugle sur le plan associatif et politique (une mention d'ActUp p 209). Elle est par ailleurs bien connue par la presse, les sites d'information, le cinéma et le roman, et donc hypertrophiée, sinon inutile.

L'alternance d'un chapitre narratif et d'un chapitre « scientifique », poursuivie jusque dans l'épilogue, devient alors pesante, d'autant que la « science » est de seconde main : il s'agit d'évènements des années 82-85 rapportés par un auteur né en 1983. le livre aurait gagné à se limiter au drame familial avec ses nombreuses facettes, parfaitement restituées : le chagrin, le déni des proches, la méfiance des voisins, la destruction d'une image sociale chèrement acquise, l'attente désespérée d'une solution médicale.
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Le roman ou plutôt une autobiographie + une enquête est construite en 2 temps.
Un champ ; le récit singulier du vécu d'une famille des années 80 avec le récit de l'auteur alors petit garçon et ses souvenirs du secret de famille : la maladie du sida dont est atteint un oncle drogué et son périple …. la découverte et l'identification de la maladie , la honte, les traitements…Le contexte sociologique et historico -médical.
Contre champ ; enquête ou reportage sur la genèse et le développement des recherches sur le virus du sida et les antagonismes entre français et américains causant les retards sur la mise à disposition des traitements.
Cette partie est assez froide et distante puisqu'elle est présentée à la manière d'un article dans une revue scientifique… le problème c'est que cela rejaillit sur l'autre partie du récit personnel qui pour moi manque de chaleur humaine et d'émotions…paradoxalement ; tout cela amplifié par une seconde partie qui vient carrément plomber la fin du livre…
Je me demande encore ce que ce roman m'a apporté ?!
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Le titre de ce livre est très juste, au vu du contenu. Les romans autobiographiques sont vraiment ma tasse de thé, alors j'ai plongé dans "Les enfants endormis" la tête la première.

L'auteur a fait un travail de recherche énorme sur le SIDA et la recherche qui l'a entouré. La chronologie de celle-ci est racontée, un chapitre sur deux. le chapitre qui alterne porte sur la vie de sa famille, suspendue à la vie de son oncle, devenu héroïnomane et séropositif.

Rarement un récit a si bien fait état de la folie de l'héroïne qui a envahi les jeunes en France dans cette fin de vingtième siècle. Comment un jeune homme à qui tout semblait promis et radieux, a-t-il pu plonger tant ? L'auteur abordé timidement l'amour qui dans sa famille s'exprimait à travers l'argent et la nourriture, de nulle autre manière. Son oncle, dit-il, a pillé ses parents, se servant dans la caisse sans discontinuer. Les références qui sont les miennes, winnicotiennes, ne peuvent passer à côté de l'aspect d'équilibre du vol ; "L'amour m'est insuffisant, alors je l'arrache, je le vole, je le pille". Difficile de condenser les raisons de la consommation de drogues dures à un seul facteur, impossible même. Mais c'est cette tragédie qui nous est présentée, déroulée, comme un fil.
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LES ENFANTS ENDORMIS de Anthony Passeron

Le parallèle entre la vie d'une famille de bouchers et celui de la recherche médicale sur le SIDA est intéressant mais, l'écriture est sage et pas très littéraire. On perçoit chez l'auteur, le désir d'adapter son texte au goût du jour avec des termes à la mode. Quelques phrases m'ont fait sourire, ce qui est au moins ça de gagné.

Au plafond, des rails étaient parcourus de crochets sur lesquels on crucifiait le bétail. p43

Dans cet établissement ressemblant à un hôpital qui ne disait pas son nom [...] p148

Il n'a jamais soldé sa colère. p265

La disparition de la petite Émilie est un moment très touchant. Globalement, je dirais que les personnages manquent de chair...
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L'auteur nous raconte deux histoires qui sont liées par quatre lettres : SIDA.
Il s'essaie maladroitement au tombeau pour son oncle, héroïnomane, un de ces enfants endormis camés ou en overdose qui s'écroulaient la nuit sur les trottoirs des petites villes de province dans les années 1980. Les autres chapitres décrivent pas à pas la recherche scientifique menée en France et aux Etats-Unis contre ce virus qui au départ n'a même pas de nom.
Le début du livre met en place les deux récits par une alternance de chapitres mais très vite s'installe un déséquilibre entre les deux parties. Personnellement j'ai préféré la partie sur les prémices de la recherche, les essais des médicaments, les cobayes qui reçoivent des placébos et sont voués à une mort certaine... Tout en regrettant une absence totale de style, j'ai repensé au livre de Michel Deville Peste et Choléra qui mettait lui en lumière les recherches des pasteuriens mais avec une toute autre envergure littéraire.
Ce qui manque dans ce premier roman somme toute agréable à lire c'est de l'émotion.
L'auteur veut rendre hommage à son oncle et surtout à sa cousine, victime collatérale de l'addiction de des deux parents. Mais il n'a pas connu ce couple et ni les souvenirs anciens ou rapportés ni les vieilles photos aux bords dentelés ne parviennent à leur apporter un souffle de vie.
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Pour Anthony Passeron, les enfants endormis sont ces jeunes des années 80s qu'on retrouvait, semblant dormir du sommeil du juste, dans les rues (du sud de la France ici), à ceci près qu'ils avaient une seringue plantée dans le bras.

Son oncle Désiré a fait partie de ces jeunes gens, il est présenté ici comme le produit d'une époque mais aussi d'une histoire familiale faite d'ascension sociale mais aussi d'un puissant déni que l'auteur s'attache à démonter.

Le livre obéit à un rythme régulier : un chapitre pour Désiré et l'histoire familiale reconstituée, un chapitre pour l'histoire du SIDA, depuis la découverte du virus jusqu'à la recherche d'un remède, en passant par les coups d'arrêt mis à son étude de ce côté-ci ou de ce côté-là de l'Atlantique.

Il a fallu que je m'accroche pour finir, j'ai peu adhéré à l'alternance mi-récit chronologique, mi-enquête sociologique qui constitue la trame de l'ouvrage.

Mais l'histoire des familles de malades m'a touchée : Anthony Passeron trouve les mots pour montrer, comme ce fut le cas pour celle de Désiré, combien elles pouvaient se trouver seules avec leur enfant que l'hôpital ne savait pas encore soigner, refusant parfois de le faire par peur et méconnaissance de la maladie.

Livre lu dans le cadre des 68 premières fois que je remercie pour cette belle aventure et ces premiers livres enthousiasmants (ou pas...).
Lien : https://68premieresfois.word..
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Les Enfants endormis nous invitent à faire connaissance avec Désiré, oncle de l'auteur prématurément sorti de l'histoire familiale. Sa biographie alterne avec une description froide mais rigoureuse de la pandémie la plus meurtrière de l'époque contemporaine : le SIDA. Si ce deuxième aspect de l'ouvrage ne manque pas d'intérêt pour les générations qui méconnaissent cette époque, le style peu littéraire et scolaire d'Anthony Passeron peine à nous intéresser à son histoire familiale personnelle. Nombre d'auteurs et de réalisateurs ont rendu hommage avec brio aux malades, aux morts, à leurs familles et à leurs amis en témoignant de la solitude et du mépris que les pouvoirs publics leur ont imposés en leur temps, des luttes politiques qu'il a fallu mener et des engagements dont l'étiolement actuel ne présage rien de bon quant à l'avenir des malades. Pour la première fois, peut-être, nous est offert le témoignage d'une famille percutée par le VIH en milieu rural. Soit. Mais, loin de l'enquête sociologique, la famille observée sous le point de vue subjectif du narrateur nous laisse sur notre faim devant l'impossibilité d'une réflexion plus large.
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Tout commence avec la mort, les cadavres, leur fréquentation banalisée dans une ambiance de travail acharné, d'obstination à s'enrichir, d'échanges réduits au plus sommaire. Les grands parents de l'auteur sont bouchers dans un bourg de l'arrière-pays niçois, un fils suit le modèle de ses parents et l'autre, le préféré, emprunte un chemin différent, avec la bénédiction aveugle et obtuse de ses géniteurs. Il y avait là matière à restituer de manière vivante et forte une époque, un milieu, toute une histoire particulière, dans un certain contexte géographique et social. Hélas, l'alternance des pages romanesques et des chapitres informatifs est plate, l'écriture dépourvue de style, et cela aboutit à une juxtaposition où l'émotion fait défaut. C'est un roman de chambre froide.
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L'auteur raconte le SIDA dans les années 80 sous deux angles.
Le premier est l'histoire longtemps tue de son oncle Désiré. Ce jeune homme de bonne famille préfère sortir que travailler dans la boucherie paternelle. Devenu héroïnomane et contaminé, il est banni dans son village.
Anthony Passeron met l'accent sur les conséquences familiales de ce drame : les parents sont dans le déni avant que la mère n'apporte un soutien de chaque jour, le petit frère doit endosser le costume du jeune homme responsable, la fillette est la victime innocente par excellence...
Le second récit est celui de la recherche médicale, depuis la connaissance des premiers cas de SIDA jusqu'à la mise au point de trithérapies porteuses d'espoir une quinzaine d'année plus tard. Là, la forme est plus celle d'un rapport étudiant, multipliant les noms, les dates et les faits, que celle d'un roman.
Ce roman primé et encensé par les Babelionautes m'a déçu. J'ai lu des textes beaucoup plus poignants sur cette thématique. Et puis, je suis un peu lassée de ces romans récents qui mêlent plusieurs récits en parallèle : est-ce un phénomène de mode en littérature ?
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Un ouvrage bien écrit, c'est ce qui frappe dès les premières lignes. Pas de chichis ni de formules ampoulées, l'auteur ne se contemple pas dans l.écriture, il livre un texte juste, à la fois sobre et poignant. Toutefois , la construction en parallèle de l.histoire familiale et de l.évolution des recherches sur la maladie est un procédé de plus en plus usité et qui pour ma part finit par me lasser.
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