Surprenant voyage dans l'espace et le temps de Jacques, tantôt partageant les affres d'une guerre en Russies, ou bien dans son appartement de Marseille dans les années 80. le lecteur est transporté dans ses mondes, les cinq sens sollicités. Mais pour protéger quel secret ?
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Déjà le titre est surprenant... et la lecture ne dément pas cette première impression !
L'originalité de ce roman tient à son caractère paradoxal : il est à la fois déjanté et cohérent.
Pas toujours facile à suivre, par exemple dans la méthode de construction du bunker ou de la statue, le récit pas-à-pas, parfois un peu lent, crée une atmosphère surprenante pour le lecteur (la lectrice ?) qui ne s'est jamais intéressé à la chute de Stalingrad et plus généralement aux horreurs de la guerre. Certes le trait est forcé (pouvait-on vraiment survivre dans ces conditions ?), mais cette stylisation nécessaire ne tombe pas dans la caricature. En tout cas l'auteur évite le défaut de certains auteurs américains (fort populaires) qui nous infligent parfois de longues pages sorties directement de manuels d'histoire ou de documentations techniques.
L'intrigue est déroutante : une première partie pendant la 2e guerre mondiale du côté de Stalingrad, la deuxième vers 1985 à Marseille puis au Kazakhstan, ou en Afghanistan, enfin, quelque part par là... L'auteur se fait un plaisir de dérouter le lecteur qui au début de la 2e partie a l'impression d'avoir terminé un livre pour en commencer un autre, totalement différent par sa date, son cadre et même... ses personnages !
L'écriture malicieuse et habile implique le lecteur dans l'enquête qui va peu à peu réunir ces deux intrigues au premier abord totalement distinctes mais qui se rejoignent pour n'en former qu'une seule, parfaitement cohérente.
Si l'évocation de la guerre repose sur une documentation approfondie (mais qui reste discrète), celle de Marseille est de toute évidence nourrie d'une expérience directe de deux des problèmes essentiels de la ville : la gestion du patrimoine immobilier et l'emprise de la drogue. Livre d'actualité donc : pensez à l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne en 2018 et aux révélations de l'enquête sur les responsabilités municipales...
Bien d'autres thèmes sont présents, simplement esquissés ou davantage développés (par exemple sur l'art contemporain ou l'art "brut", le "mur" de Berlin, la chute de l'empire soviétique...) Mais surtout l'auteur parvient à faire ressentir -et à créer chez le lecteur- une vraie empathie avec les personnages, aussi surprenants et étranges soient-ils.
La possibilité d'une adaptation filmique est évidente : tous les éléments indispensables (portraits, caractères, ambiances, paysages...) sont là. L'exotisme et les changements de rythme aussi.
En conclusion : la découverte d'une vraie plume.
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De l'essence, de la fumée, de la folie... Bref : "de la Bombe"
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Une livre que je n'ai pas pu lâcher du début à la fin, presque sans pause. Une écriture fine et documentée, on y croit, on se perd, on s'y retrouve, on n'en revient pas.
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