Un essai sur un sujet presque tabou mais qui commence à émerger. Qui sont ces "petits Blancs", "White trash" (terme beaucoup plus choquant bien sûr) aux Etats-Unis : des Blancs pauvres, déclassés, qui prennent conscience de leur couleur dans un contexte de métissage, une population invisible, vivant en marge, peu éduquée, méprisée avec une parfaite bonne conscience par la bourgeoisie blanche.
Cette population accusée de racisme, d'inculture subit bien davantage que la bourgeoisie le libéralisme économique. Abandonnée par la gauche avec un certain cynisme, elle écoute parfois, c'est vrai, les sirènes du Font National qui parait les flatter.
La classe ouvrière est fragilisée, atomisée, les structures collectives de la société sont en perte de vitesse et la gauche a mis sur le devant de la scène les questions sociétales et raciales au détriment des problèmes sociaux à travers une opposition manichéenne conservatisme/ progressisme.
Cette dimension raciale est amenée selon l'auteur à se développer encore plus dans un contexte de métissage, d'aggravation de la pauvreté.
Essai fort bien écrit mais qui ne se prétend pas sociologique agrémenté de témoignages et d'exemples culturels, artistiques, plus présents aux Etats-Unis dont l'auteur est familier.
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Ce livre vient de faire tomber mes illusions en matière de protection sociale.
En effet, je ne m'étais jamais imaginé la souffrance de cette population blanche,
à laquelle les politiques et les services sociaux ne s' intéressent pas du fait de leur grande discrétion. Ils sont vraiment les oubliés de la France .
Jamais, je n'aurais jamais pensé que les lois sociales avaient laissé de côté tout une partie des citoyens.
Certes, il est indispensable de renouveler la population par l'immigration mais pas au détriment des habitants déjà installés.
Cela explique bien la croissance des partis extrémistes.
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L'auteur, professeur en région parisienne, veut dresser un tableau de l'existence menée par ce qu'il appelle les « petits blancs », à savoir les blancs pauvres. Il décrit de manière implacable la vie des déclassés habitant dans les cités, leur voiture, les campagnes profondes... Il fait le portrait de personnes qui ne se reconnaissent plus dans la société française actuelle et ne s'en sortent pas. Il transcrit aussi les témoignages d'êtres humains qui sombrent dans la violence, la haine, mais aussi de gens solidaires qui se battent pour mener une vie meilleure. Tout cela sonne très juste.
Mais l'auteur a choisi de l'analyser sous l'angle de la « perception raciale », un point de vue auquel je n'ai pas adhéré, ce qui a rendu ma lecture très pénible même si j'étais intéressée par les faits qu'il exposait.
À vous de voir si cette façon de voir les choses vous intéresse.
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