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EAN : 9782080690494
149 pages
Flammarion (07/08/2006)
3.17/5   3 notes
Résumé :
«Quand mon frère m'a donné la gifle, ma tête a fait pop. Sur le coup je n'ai pas su si j'avais touché le mur. En tout cas je n'ai rien perçu. Juste un écho, quelque chose qui bourdonnait, comme une mouche occupant mon crâne. Puis la mouche a cessé de battre des ailes. Elle s'est posée quelque part en moi. J'ai regardé mon frère. Et je ne le détestais pas.

Il n'a plus jamais eu besoin de me frapper. J'avais compris. Je ne peux pas dire que je sois d'ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Enfin un livre où la banlieue n'est pas caricaturée ! de vrais personnages, sensibles, intelligents, drôles, attachants, faibles parfois, dangereux par moments...

une histoire terrible, cinq voix tour à tour délicates, fantaisistes ou brutales. Beaucoup de sensibilité pour ce roman qui aurait pu tomber dans le cliché.

Loin des clichés de la cité, les personnages sont vus de l'intérieur, dans la complexité de leurs émotions, avec leurs défauts et leurs qualités. L'introspection fait poindre l'horreur, et la folie n'est jamais loin dans un texte ciselé, où chaque phrase sonne juste.
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Chronique à plusieurs voix dans un lycée de la banlieue nord parisienne. Autour d'Azima, la lycéenne française d'origine maghrébine qui doit bientôt rencontrer son mari, s'expriment un prof, le caissier de la supérette de la cité, une surveillante, et un paria surnommé Cloporte que tous les jeunes détestent. Où il est question des rapports violents entre Azima et son frère, des élèves qui prostituent des filles au dernier étage du lycée alors que l'administration ferme les yeux, du désespoir ambiant, des mecs qui insultent, ceux qui défient leurs parents… le seul qui ne s'exprime pas, c'est le frère d'Azima et paradoxalement c'est sa voix qui manque le plus dans ce roman, car il est un personnage essentiel au déroulement du texte. Trop éparpillé dans sa construction – quelle nécessité de faire parler tous ces personnages et parfois de façon trop superficielle, quand focaliser sur deux ou trois aurait suffi ? – Azima la rouge (pourquoi ce titre ?) dresse l'exact portrait de la banlieue qu'on suppose : qui existe certainement, mais qui apparait trop souvent ici sous forme de stéréotypes attendus. Dommage de ne pas avoir poussé ces personnages dans leurs retranchements au lieu de les observer prudemment.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je suis allée dans la cuisine. Mes pieds sur le carrelage. Ma mère lavait des pommes de terre. Elle a toujours des gestes lents quand elle lave des pommes de terre. Elle rêve. Peut-être qu'elle les trouve belles, et que la texture évoque quelque chose pour elle. Elle laisse venir en elle la même lenteur que moi le matin sur la vitre chaude.
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Quand je pense à ma mère, je fais toujours trente pompes. Ca m’aide à réfléchir. Pour moi réfléchir c’est surtout clarifier les choses. Du genre : voilà ce qu’il faut retenir, voilà ce qu’il faut oublier. Mon corps est impeccable, j’aime l’idée que son contenu soit net. Vous imaginez la pub avec un fond vert : y’a une forme qui se détache et c’est pas possible de la louper. Ils l’ont dessinée par ordinateur. Pas un grain qui dépasse. Mon corps, c’est ça. »
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Ce matin rien n'annonçait la gifle. Je me suis levée de bonne heure, le soleil qui se faufilait entre les tours avait chauffé la fenêtre. J'ai laissé la main sur la vitre, un instant, sans réfléchir. J'entendais les cris d'enfants dans la cour, des rires de femmes, et je me suis souvenue qu'il y avait aussi le ronronnement de l'autoroute, là-bas, qui n'arrêtait jamais vraiment.
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A ce propos, le prof de français nous a lu de beaux textes sur l'affairement des villes. Les autoroutes c'est aussi de l'affairement. Des gens qui partent au travail, d'autres qui reviennent. Certains vont en vacances. Je suppose qu'il y en a même qui ne savent pas ce qu'ils font. Alors les autoroutes il n'y a vraiment pas à s'en plaindre.
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« De retour à Paris, le soleil des rues ne m’a pas soulagée. La légèreté des passants n’a rien éclairci. Une part en moi fermait douloureusement les yeux. Ce jour-là j’ai découvert qu’il existait des ombres. »
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Suite 3/3 des portraits et de l'interview des Vies enchantées et suite sur les Petits Blancs.
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