La pêche n,est pas la passion de tout un chacun, et cependant Ôta Pavel parvient à nous faire pénétrer dans son univers ou l les poissons ont un rôle majeur.a travers les quelque 20 chapitres de son livre, c'est l'enfance d'un enfant juif en tschekoslovaquie, durant la guerre, l'occupation par les nazis puis sous le communisme qu'il dépeint. l'auteur de la postface qualifie le livre de »bouquin le plus antidépresseur du monde ». On rit en effet beaucoup l'un plutôt on sourit mais on pleure aussi beaucoup.
Le père d'OTA, Leo
Popper vit en effet la vie avec l'énergie, la volonté, l'optimisme et l'enthousiasme à tout crin d'un êtreà l'énergie vitale énorme, et à la gaénérosité totale. Mais il se heurte à l'adversité dont la moindre n'est pas l'antisémitisme . le livre n'est pas un pamphlet antisémite, il se contente d'esquisser assez discrètement les ignobles coups auxquels est confrontée la famille : envoi ,des fils en camp de concentration, du père en travailleur forcé à la mine, privation de son bien, l'étang et ses poissons, malveillance révélée par l'épisode ds cochons et celui des lapins. de nombreuses petites notations révèlent le climat antisémite de l'époque, y compris après la guerre, à l'époque du communisme, auquel LEo a cru de toutes ses forces.
D'un épisode à l'autre, Leo rebondit après ces coups du sort, jusqu'à l'épisode final des lapins, qui le mène à l'hôpital d'où il ne revient pas.
Leo est le véritable héros du livre, c'est un père dépeint à travers les yeux de son fils, une figure protectrice bien qu'un aventurier : un aventurier qui guide sa famille à travers les diverses aventures qu'il lui fait vivre.Endossant un métier après l'autre avec des succès divers, mais toujours soutenu par Herma sa femme, qui le rappelle à la réalité des placards vides lorsque l'argent vient à manquer, en raison de ses initiatives malheureuses.
Le ton est toujours celui de l'humour , qui fait remporter la victoire à l'esprit, par exemple après l'épisode des cochons qui précipite la ruine de Leo « ce slogan « il n'y aura plus de cochon » devint à jamais pour notre famille le slogan qui annonçait à la fois notre victoire et notre défaite et que le triomphe l'emportait toujours sur l'échec; »
Un autre aspect du livre est la poésie qui émane des descriptions de la nature, des riviéres et des poissons. Avec concision, un sens de l'observation poussé . Nous vivons la nature , la pêche, braconnée ou légale, à la truite au barbeaux, à l'anguille comme si nous y étions.
Une grande sagesse humaine se dévoile dans ce livre de souvenirs, au goût inoubliable d'enfance, une enfance qui a pu se dérouler dans la nature et lui a donné le goût de la vie libre « la pêche, c'est surtout la liberté……liberé de la télévision, des journaux,, de la radio, de la civilisation… »
Le critique polonais intitulé la postface « de la vie vécue comme une fête » mais une fête parsemée d'échecs et de réussites, pleine de mélancolie qui pour Ôta se termine dans la maladie psychique, dépression et hôpital psychiatrique.Lutte toujours recommencée contre le destin et ses écorces obscures et tragiques .