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Citations sur La France de Vichy : 1940-1944 (52)

« Vichy, qui incarnait la continuité de l’administration, a eu moins de mal, semble-t-il, que de Gaulle à trouver des sympathies dans le corps préfectoral. À la Libération, l’épuration est aussi sévère qu’au XIXème siècle. (…)
C’est néanmoins une impression générale de stabilité que l’on retire si l’on considère l’ensemble des hauts fonctionnaires. Elle varie certes avec le rôle professionnel et politique ; cependant, même dans le corps préfectoral, le plus fluctuant de tous, près de la moitié des préfets de carrière de 1939 sont toujours en activité en 1946. (…)
Dans le secteur privé, les ingénieurs et directeurs n’ont sans doute guère connu de vicissitudes pendant cette période. Aucun homme d’affaire n’est passé en jugement pour collaboration après la guerre. » (p. 396)
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« La perspective d’une libéralisation acquise grâce à ces « brigands » n’a rien qui puisse séduire bon nombre de Français (…) il est vraisemblable qu’en 1943-44 il y a autant de Français travaillant à écraser « le désordre » que de résistants en armes. Presque toute la population veut être débarrassée des Allemands, mais au prix de la révolution.
Dans ces conditions, les vrais résistants n’ont jamais été très nombreux, même dans l’euphorie de la Libération. (…) ils représentent 2% de la population adulte. (…) on constate que deux millions de Français, soit à peu près 10% des adultes, ont accepté de prendre un risque somme toute léger. Nous ne voulons minimiser en rien la gloire de ceux qui savaient ce qu’ils devaient faire. Il n’en reste pas moins que l’immense majorité de la population, pour ardemment qu’elle ait souhaité secouer le joug allemand, n’entendait pas le briser par le feu et l’épée. » (p. 346/347)
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« La logique de l’armistice amène donc Vichy à faire la sale besogne de l’ennemi. Mieux vaut exécuter des innocents que de laisser les Allemands usurper le droit d’assurer seuls l’ordre public en zone occupée. Cette logique entraîne Vichy encore plus loin, quand ce sont les SS, et non plus l’armée allemande, qui sont chargés à l’été 1942 des opérations de police de France. (…) Avec l’extension de la Résistance, Vichy n’échappe pas à l’engrenage, dans lequel l’entraîne l’ennemi, d’une répression toujours plus impitoyable.
Après août 1941, c’est simplement pour se maintenir que le régime a besoin d’une police forte. Il a versé le sang et doit en verser toujours plus pour survivre. « Travail, Famille, Patrie » se lit maintenant « Tracas, Famine, Patrouilles », dit Léon-Paul Fargue.
Un Seul dénominateur commun aux deux formules : l’ordre. (…)
(…) ayant pris un sens péjoratif le terme « fascisme » peut être de moins en moins utilisé pour analyser les mouvements politiques de notre époque. Dans le cas de la France, en particulier, assimiler inconsidérément Vichy à l’Allemagne et à l’Italie, c’est traiter toute l’expérience de l’Occupation comme si elle était étrangère au comportement français, c’est y voir une aberration qui aurait été impensable si elle n’avait pas été imposée par les troupes ennemies. » (p. 280/281)
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« La défaite avive encore une xénophobie de défense qui n’avait fait que croitre au long des années 30. Toute crise affaiblit le sens de l’hospitalité. » (p. 219)
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À en juger par ce qu'ils ont dit en 1943, le maréchal Pétain et ses ministres ne sont pas attentistes ils ne guettent pas le moment de reprendre le combat. Ils sont absolument contre un débarquement qui ne pourrait aboutir qu'à l'administration totale du pays par les allemands, ou bien à la guerre civile. Ils souhaitent, même alors, que la France ait pour seule ambition de redevenir une puissance impériale dans l'Europe de 1943. Ils aspirent toujours à cette paix de compromis dont ils espéraient bien qu'elle serait négociée en 1941 grâce aux bons offices des États-Unis. Ils choisissent de s'en tenir à la collaboration moins hasardeuse semble-t-il qu'une libération par les armes impliquant sans doute la révolution.
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Vichy eut de l'autorité, sous la forme d'une police puissante, d'entraves à la liberté d'expression et de tribunaux d'exception. Mais, quant à la stabilité des structures politiques, Vichy fut pire que "l'ancien régime". Attendant la paix, obligé d'improviser, se fondant sur des calculs géopolitiques complètement faux, Vichy fut un véritable panier de crabes. (p. 244)
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Les conservateurs ont eu sous Vichy des pouvoirs que le suffrage universel leur refusait depuis 1932,et les techniciens une puissance que les politiciens ne leur avait jamais donnée.Ces possibilités ont fait naître un réel enthousiasme
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Lorsqu'il fallut choisir - et le choix était dramatique - entre deux solutions : faire son travail, donc courir des risques moraux et abstraits, ou pratiquer la désobéissance civile, donc s'exposer à des dangers physiques et immédiats, la plupart des Français ont poursuivi leur travail. L'auteur et les lecteurs de cet ouvrage auraient peut-être été tentés, hélas, d'en faire autant.
Il est parfois dans l'histoire d'un pays un moment cruel où pour sauver ce qui donne son vrai sens à la nation, on ne peut pas ne pas désobéir au gouvernement. En France, c'était après juin 1940.
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Si la réconciliation ne l'a pas emporté sur la vengeance en 1944, c'est en grande partie parce que Vichy ne s'était pas contenté d'expédier les affaires courantes, comme ses thuriféraires le prétendent. Il a perdu son pari géopolitique, puisque le conflit ne s'est terminé ni par une victoire de l'Allemagne, ni par une paix de compromis dont il aurait été le médiateur, mais par le triomphe total des Alliés. Il avait semé le vent des passions partisanes, il a récolté la tempête.
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Les dirigeants avaient demandé la paix en juin 1940 pour éviter la révolution et remodeler la France selon leurs conceptions. Ils ont été tenus de défendre l'existence du régime nouveau, seul moyen de parvenir à leurs fins. C'était à leurs yeux un objectif pour lequel ils ont fait des concessions ; ce n'en était pas un pour le Reich qui n'a donc rien cédé. Avec un Gauleiter, beaucoup de Français auraient souffert mais les Allemands auraient peut-être moins gagné, en fin de compte.
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