Citations sur La France de Vichy : 1940-1944 (52)
Au reste, les Allemands n'auront jamais de bases dans l'empire. Darlan entend donc faire renaitre la France, grâce à sa marine et à ses colonies, aux côtés d'une grande allemagne continentale. tout ce qui lui faut pour se mettre à l'oeuvre, c'est une paix, rapide, généreuse avec le Reich.
Hitler, en décrétant que les dispositions limitatives de l'armistice ne s'appliquent plus à l'aviation française en afrique du Nord, revient sur une décision antérieure, inspirée par la méfiance, refusant des renforts pour les forces d'Afrique. le 26 septembre, le fhurer déclare à ses conseillersmilitaires qu'il veut essayer " d'atteler la France au wagon de l'Allemagne".
A propos de Pétain..."Chaque jour, un poignard sur la gorge, j'ai lutté contre les exigences de l'ennemi". Ce n'était pas tant un mensonge qu'une demi-vérité. Elle obscurcit tout ce qu'a fait Vichy sans y être obligé par l'Allemagne et tout ce que Vichy a supplié l'Allemagne de faire.
Une notion dont il faut se débarrasser, c'est celle du "double jeu". il était tentant de dire en 1944 que l'on avait toujours prévu la Liébration et que l'on s'était rallié en apparence à Cichy uniquement pour gagner du temps. Hitler le croyait, au début, et c'est seulement en octobre 1940, après la défense de Dakar contre la flotte anglo-gaulliste, qu'il fut persuadé que le maréchal et son ancien protégé de gaulle n'étaient pas de connivence.
L'armistice n'était pas la seule solution, ce qui donnait des cauchemars à hitler. Une armée française faisant la querre en afrique du Nord aurait obligé l'Axe à disperser dangeureusement son effort militaire, pendant l'été 1940, et contrebalancé l'avantage d'une occupation totale du continent, que Hitler d'ailleurs n'envisageait pas sans inconvénients.
Pétain avait d'autres raisons de ne pas aimer Laval. Leur style et leurs manières étaient radicalement opposés.
A Berlin, diplomates et militaires se moquent comme d'une guigne de la politique intérieure du gouvernement de Vichy, du moment qu'il maintient l'ordre et que les richesses françaises coulent à flots dans la machine de guerre allemande.
Quand il cherchait la collaboration de 1940 à 1942, le gouvernement aurait pu être suivi par le gros de la population, si l'Allemagne avait fait un geste. Car la collaboration était intimement liée aux préoccupations du pays. [...] Un règlement définitif avec l'Allemagne répondait aux aspirations de la masse, qui préférait le retour à la normale, l'ordre social et la possibilité de réformes intérieures à une libération par les armes.
La collaboration, ce ne fut pas une exigence allemande à laquelle certains Français ont répondu, par sympathie ou par ruse. Ce fut une proposition de la France, qu'Hitler repoussa en dernière analyse.
Vichy n'est pas un petit pansement; c'est de la grande chirurgie. La France est le seul des pays occidentaux occupés à ne pas se contenter de s'administrer, elle fait une révolution intérieure de ses institutions et de ses valeurs morales.