Les gens du mensonge

Ceux qui sont tout à fait conscients de leurs dépressions, de leurs doutes, de leurs moments de confusion et de désespoir, sont peut-être infiniment plus sains que ceux qui sont généralement sûrs d'eux-mêmes, suffisants et satisfaits. En vérité, la dénégation de la souffrance est un meilleur indice de maladie que son acceptation.
Une personne mauvaise renie le fardeau de sa culpabilité, de son péché, de sa médiocrité et son imperfection; elle cherche à transmettre sa peine à autrui par la projection ou en faisant de lui son bouc émissaire. Elle ne souffre pas, mais son entourage, si. Elle cause la souffrance. L'individu mauvais crée autour de lui le royaume miniature d'une société malade.

«Il est impossible d’écouter quelqu’un attentivement en faisant autre chose en même temps.»
[ Morgan Scott Peck ]

Guérir, c'est aimer. C'est une fonction de l'amour. Là où il y a de l'amour, il y a de la guérison. Là où il n'y a pas d'amour, il y a peu ou pas de guérison. Paradoxalement, une psychologie du mal doit être une psychologie de l'amour, une psychologie débordante d'amour de la vie.

Le suiveur n'est pas une personne entière. Celui qui a accepté de ne pas penser ni de diriger faillit à sa capacité de penser et de diriger. De plus, parce que penser et diriger ne font plus partie de sa spécialité, il manque à sa conscience par la même occasion.

D'après ce qui précède, il est évident que le groupe qui échoue est probablement celui qui sera le plus méchant. L'échec blesse l'orgueil et un animal blessé devient vicieux. Dans un organisme sain, un échec encouragera l'autocritique et l'examen de conscience. Mais, puisqu'un individu mauvais ne peut tolérer l'autocritique, c'est inévitablement à l'occasion d'un échec qu'il se lancera à l'attaque d'une façon quelconque. C'est ainsi qu'agissent les groupes. L'échec et l'autocritique sapent l'orgueil et la cohésion du groupe. Partout et toujours, en période d'insuccès, les chefs de file s'appliquent de façon routinière à soutenir la cohésion de groupe en faisant mousser la haine de l'étranger ou de l' "ennemi".