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Un long poème sur l'Espérance ; la deuxième vertu. Ici le poète a voulu, avec des versets (plutôt que des vers) exprimer les mystères profonds de la religion avec une telle naïveté enfantine et une croyance innocente.

On y trouve les sujets chers à Charles Péguy, à savoir : l'amour divin, l'espérance (bien évidemment) et l'innocence. Il essaie de chanter cette vertu sans pompe, avec le simple usage de métaphores familières et de scènes attendrissantes.

A vrai dire, la lecture de ce poème n'est pas toujours un bonheur, et l'on risque de s'ennuyer à mi-chemin, alors que peu de passages seulement peuvent nous intéresser et nous secouer.
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Ceux qui se plaignent des longueurs et des répétitions n'ont pas compris le style de Péguy. Ce sont des vers bibliques, qui nous forcent à nous plonger dans une eau un peu floue, souvent calme, parfois brillante, qui perdrait son sel si elle nous montrait d'un coup et au premier venu toutes ses richesses. Ou avec une autre métaphore c'est comme une randonnée de montagne, assez longue et laborieuse, mais avec des points de vues magnifiques, avec une fin réjouissante, mais non la fin n'est pas vraiment le but; comme il le dit c'est le chemin, ce chemin dur et escarpé sur lequel nous continuons grâce à l'Espérance, qui certes nous déçoit toujours, mais c'est justement parce qu'elle ne semble mener à rien qu'elle est infiniment grande et vertueuse et sainte.
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Un style étonnant, déroutant parfois...
Des mots sublimes de profondeur qui chantent cette vertu d'espérance, cette vertu qu'on oublierait presque tant elle ressemble à une toute petite fille à côté de ses grandes soeurs, foi et charité.
Une belle découverte littéraire et spirituelle.
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Pour apprécier ce genre -un peu passé de mode- il est nécessaire de se laisser emporter par le flot le ravissement la foi de charbonnier du poète.
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« Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance. Et je n'en reviens pas. Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle ».

Qui n'a pas lu ou entendu ces lignes au moins une fois dans sa vie ? Et plus loin encore…

« Mais l'espérance, dit Dieu, voilà ce qui m'étonne. Moi-même. Ça c'est étonnant. Que ces pauvres enfants voient comme tout ça se passe et qu'ils croient que demain ça ira mieux. Qu'ils voient comment ça se passe aujourd'hui et qu'ils croient que ça ira mieux demain matin. Ça c'est étonnant et c'est bien la plus grande merveille de notre grâce ».

Charles Peguy écrit ce merveilleux poème chargé d'espérance, entre 1911 et 1912. Contre toute attente, « Peguy s'y est engagé en pleine détresse, parmi un champ de ruines. Hormis ses enfants, plus rien n'était sauf de ce qui avait donné sens à sa vie (…) Pour comble de disgrâce, un amour impossible le consumait », écrit Jean-Bastaire dans la préface de l'ouvrage.

Tout au long du texte, l'auteur donne la parole à Dieu qui, ébahi, raconte les hommes, leur vie, la pureté du coeur, la France, la passion… ou même le sommeil… dans cet éternel recommencement, dans cette perpétuelle tension vers des jours meilleurs. Et Dieu s'interroge : « Pourquoi suivez-vous toujours cette enfant de déception ? »

Péguy offre une ode emprunte d'une naïveté et d'une innocence enfantine qui écrit la déambulation humaine dans les mots du quotidien.

J'avoue qu'en présentant ce texte sans césures ni chapitres, je vous fais confiance, car il n'est absolument pas facile à lire. Les répétitions, si chères à Péguy, mais qui peuvent être déroutantes. le poète Maeterlinck disait que « Péguy prenait ses lecteurs pour des imbéciles et qu'il répétait trente six fois la même chose de peur qu'ils ne comprennent pas du premier coup ». Ce faisant cependant, il institue une sorte de progression dans l'affirmation, quitte à ce qu'elle en devienne incantatoire, tout en créant une musique, la répétition jouant le rôle d'une sorte de refrain. Les plus récalcitrants jetteront l'éponge. Pourtant, chacun pourra y saisir le réconfort d'une parole ; le livre fourmille de perles aussi belles que profondes. Un trésor complètement à part dans la littérature. A redécouvrir.
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Non Péguy n'est pas passé de mode, non ses textes ne parlent pas qu'aux seuls croyants. Je n'aurais sans doute jamais découvert Charles Péguy sans les films de Bruno Dumont Jeannette et Jeanne et qui m'ont donné à entendre cette prose, je garde encore en tête le débit des tirades du film et la voix de jeannette quand je lis le porche. Dans un style bien à lui, fait de répétitions, mais aussi très terre à terre, l'auteur parle universellement. Ce n'est pas mystique au sens de mystérieux (car Jésus n'est pas venu "pour nous donner des devinettes à deviner") mais vraiment au sens philosophique, une vision de la vie. Si le nationalisme pointe parfois, moi j'y vois surtout un socialisme, qui n'oublie pas les laissés pour compte, qui attache la même importance au travail et au repos de l'ouvrier, de la femme au foyer, du parent, de l'enfant. Ne pas avoir la foi ne m'empêche pas de classer ce livre parmi les plus importants que j'ai jamais lus. Il incarne je trouve notre vision occidentale et européenne du monde et de la vie.
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