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Citations sur Là-bas, août est un mois d'automne (27)

Les minutes font des matinées qui s'écoulent sans laisser de traces.
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Si elle en croit ce qu'elle lit sur lui, son frère est une espèce de monstre : un poète d'une admirable pureté, un écrivain rare, exemplaire, à l'oeuvre mince gagnée pied à pied sur le territoire du doute, arrachée in extremis aux dangereuses zones de silence qui toujours menacent. Un homme, surtout, qui a consenti à une invraisemblable solitude pour se vouer corps et âme aux plus hautes exigences du langage. Un reclus.
A ce mot de solitude, Madeleine pouffe un peu et pense : merci pour moi.

pp. 157-158
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C'est la matière brute de ses livres, qui tiennent à la fois du bestiaire et du bréviaire, de l'atlas, de l'album et de l'herbier. A la parution du dernier, quatre ans plus tôt, il pensait avoir réglé sa dette. Le recueil était mince, comme d'habitude, mais il dressait l'état des lieux, conservait des fragments de choses fragiles dont il attestait l'existence. Aujourd'hui, il sait qu'il n'a presque rien dit et qu'il n'en aura jamais fini de se justifier. (p. 19)
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Pour ne pas écrire, Gustave a consacré plus d'une heure à réfléchir à l'instrument digne de remplacer sa Corona- il n'a pas les moyens de se racheter une machine, il songe à vendre un ou deux tableaux, peut-être cette grande nature morte de Paul qu'il a trop vue.En attendant, il hésite : stylo-feutre, plume-réservoir, crayon à papier, il a même envisagé de revenir à la lenteur capricieuse de ses anciennes plumes d'oie, pour la beauté du geste, mais depuis le temps leurs becs sont devenus friables. Il s'est rabattu sur l'option classique, stylo bille sur feuillet.


( p.185)
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Il y a plus de tiroirs dans cette maison que de jours dans l'année pour les ouvrir. A intervalles irréguliers, on tombe sur quelque chose qu'on avait jamais vu, un portrait du grand père, une liasse de lettres - calligraphie démodée toute en jambages, arabesques et entrelacs - un service à thé dépareillé, un médaillon contenant une mèche de cheveux. Ce sont des possessions et on les garde, c'est ce qu'on fait, on ne jette jamais rien : il faut que cela ait l'air habité.
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J'écris sur des gens qui étaient capables de nommer les choses, les fleurs et les bêtes, alors que j'ai besoin d'une application sur mon téléphone qui identifie les oiseaux par leur chant, les plantes par la forme de leurs feuilles, et je dois vérifier sur des sites de jardinage la période de semaison du blé et de floraison des cyclamens. C'est peut-être ce qui me fascine, chez ces deux- là, leur manière lente et savante d'éprouver l'épaisseur des jours.


( p.172)
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Sans Madeleine (** soeur de Gustave), les journées sont inexplicables.Gustave se réveille toujours à l'aube, il lui faut quelques secondes pour comprendre où il est, la chambre ne se ressemble plus.

( p.207)
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"Quand je lève les yeux, je vois simplement des arbres, là où Gustave et Madeleine voyaient des tilleuls, des aulnes, des acacias, des érables. J’écris sur des gens qui étaient capables de nommer les choses, les fleurs et les bêtes, alors que j’ai besoin d’une application sur mon téléphone qui identifie les oiseaux par leur chant, les plantes par la forme de leurs feuilles, et je dois vérifier sur des sites de jardinage la période de semaison du blé et de floraison des cyclamens. C’est peut-être ce qui me fascine, chez ces deux-là, leur manière lente et savante d’éprouver l’épaisseur des jours. Et puis les doutes qui subsisteront toujours : je n’ai aucun moyen d’établir avec certitude si le corridor, à leur retour ce soir-là, sentait le clou de girofle, l’humidité ou la cire d’abeille, le feu, la viande ou la naphtaline."

"Il s’est réveillé avec des solutions pour son texte : une idée de transition, un adjectif à enlever, un verbe rare qui pourrait rehausser un paragraphe trop plat. Mais ces petites illuminations qui fleurissent en lisière du sommeil tiennent du rêve, ne sont pas faites pour la lumière, où elles se flétrissent en quelques minutes. Le verbe rare sonne faux, le retrait de l’adjectif déséquilibre le passage entier et la transition miraculeuse impliquerait de tout refaire, ce qui suit, ce qui précède, tout le foutu livre."
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Quand je lève les yeux, je vois simplement des arbres, là où Gustave et Madeleine voyaient des tilleuls, des aulnes, des acacias, des érables. J'écris sur des gens qui étaient capables de nommer les choses, les fleurs et les bêtes, alors que j'ai besoin d'une application sur mon téléphone qui identifie les oiseaux par leur chant, les plantes par la forme de leurs feuilles, et je dois vérifier sur des sites de jardinage les saisons de semaison du blé et de floraison des cyclamens. C'est peut-être ce qui me fascine chez ces deux-là, leur manière lente et savante d'éprouver l'épaisseur des jours. Et puis les doutes qui subsisteront toujours : je n'ai aucun moyen d'établir avec certitude si le corridor, à leur retour ce soir-là, sentait le clou de girofle, l'humidité où la cire d'abeille, le feu, la viande ou la naphtaline.
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Les hivers, après coup, sonnent comme un conte : de la neige à outrance et pour la déblayer, des traîneaux tirés par des chevaux.
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