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Citations sur Là-bas, août est un mois d'automne (27)

Le chat est roulé en boule sur le vieux poêle, dans l'angle de la pièce. Sa respiration est lente mais il ne dort pas : un léger crissement au plafond - les fouines qui s'activent au-dessus - et les oreilles s'orientent, l’œil s'ouvre, le chat lève la tête, éveillé, précis. Il s'étire, griffe la pierre du poêle et retombe sur le côté. Il est l'heure de manger. Madeleine a tout préparé avant de partir, ce matin. Elle a même griffonné un billet à son intention, quelques instructions pour réchauffer les pommes de terre. Elle ajoute, en un alexandrin correctement césuré à l'hémistiche, qu'il peut prendre trois œufs s'il lui en laisse deux.
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Au bord d'un pré, le bruit des feuillages, le cliquetis des branches, le souffle de la rivière le ramènent aux rivages de la mer Tyrrhénienne ; il s’imagine déambulant sur un port, le long de quais calmes. Et la fraîcheur de la chapelle où il pénètre à l'instant charrie l'odeur des églises de partout et de toujours.
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Les nuits lessivent Gustave, qui met la journée à s'en relever (...)Il n'est absolument pas question d'écrire, mais lire, un peu, pourquoi pas. Il retombe sur des poèmes d'Emily Dickinson, un petit recueil acheté par hasard, il y a longtemps. Un siècle plus tôt, l'Américaine menait une vie semblable à la sienne, recluse dans une maison de campagne, vivant avec sa soeur et compilant son herbier. Elle et lui auraient eu des choses à se dire. (p. 212)
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Pourquoi écrire, quand on peut capturer la lumière d'un geste du doigt ? Il a pressé plus de dix mille fois sur le déclencheur d'au moins une demi-douzaine d'appareils différents mais le sait- il seulement ? En noir et blanc, cela n'a plus l'air d'être tout à fait le même monde et pourtant- chevaux aux champs, ouvriers sur un chantier, mariages, fêtes de village, d'autres jardins, les mêmes façades-, le monde est révolu mais la forme des choses est restée identique.

( p.50)
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Depuis toujours, au village, on se demande. Les rumeurs ont commencé avec le premier appareil photo, une box Kodak que Gustave a reçue pour ses vingt et un ans.(...)
Mais dès qu'il a été en possession de son propre appareil, Gustave n'est plus sorti sans lui.Jusque là, on s'était plutôt amusé de ce jeune homme maladroit qui ne faisait rien comme tout le monde- il voyait des morts, babillait avec les oiseaux, écrivait des poèmes- mais qui restait le fils de Constance et Samuel, des gens bien sous tous rapports. (...)
Depuis, on a compris qu'il n'y avait rien à craindre- un spécial, c'est sûr, un vieux garçon, mais aussi un monsieur, qui a fait ses études et passe à la radio, à la télé- mais on se demande quand même toujours un peu, sans vraiment mettre des mots dessus, ce qu'il fabrique, et avec qui.

( p.76)
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Le temps des digitales est fini. Dès que Gustave en frôle les pétales, même avec cette douceur qui le caractérise, les fleurs se froissent ou se détachent - papier de soie, papier à cigarette. Dans la ferme de leur enfance, on les appelait des gants de Notre-Dame ; il ne sait plus à quel moment il s'est mit à dire digitales. Le sol de la cour en est jonché, comme après une tempête. Il faudra balayer. Mais d'abord, dresser l'inventaire de toute urgence.
(incipit)
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Il entend la voix de sa soeur, il sait ce qu'elle dit, qu'il n'est pas là ,qu'il est sorti, qu'il rappellera .Et il voudrait l'embrasser, sa soeurette, qui veille sur lui sans relâche.Il ne le fera pas, pas plus qu'il ne lui confiera qu'à vrai dire, sans elle, sans son soutien et ses colères ( chaque fois qu'il a le malheur de répéter que les Poètes sont des parasites), sans elle il ne sait pas, il ne ferait sans doute vraiment
rien du tout.

( p.179)
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Je vois des arbres là où Gustave et Madeleine voyaient des tilleuls, des aulnes, des acacias. J’écris sur des gens qui étaient capables de nommer les choses, les fleurs et les bêtes, alors que j’ai besoin d’une application sur mon téléphone qui identifie les oiseaux par leur chant, les plantes par leurs feuilles. Ce qui me fascine, chez ces deux-là : leur manière lente et savante d’éprouver l’épaisseur des jours.
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Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés,-en une plage pour deux enfants fidèles,-en une maison musicale pour notre claire sympathie,-je vous trouverai.
Arthur RIMBAUD
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Il parle des débuts de son écriture qui remontent, dit-il, à une balade- oui, c'est bien le mot: 1916, quatre jours de marche dans le monde qui l'environne, la plaine, les vallées voisines. Une balade, oui, c'est bien ce mot, répète- t-il.C'est là qu'il inaugure sa pratique de la marche nocturne et qu'il rejoint pour la première fois, à bout de fatigue, ces états singuliers de lui-même.Il dit aussi qu' il ne fuit pas, qu'il explore.Que la poésie, c'est poser des questions au monde, et espérer une réponse et , dans l'intervalle, attendre.

( p.130)
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