Chimère(s)

Avec ce roman, l'auteur nous embarque dans une histoire sombre et glaçante, aux côtés d'un héros désabusé qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Paul est un flic détruit et au bout du rouleau, que plus grand-chose ne rattache à la vie et qui est un détective privé un peu raté. C'est alors q'une nouvelle enquête va raviver son passé qu'il essaie de mettre de côté et ses anciens démons qui ne l'ont pas quitté. C'est alors que les flammes de l'enfer vont se raviver.

Paul est vraiment un personnage qui nous touche et que nous avons envie de soutenir. Sa douleur nous touche et nous le rend proche, ce qui fait que nous plongeons tête baissée avec lui dans cette enquête, nous demandant à chaque avancée où tout cela va nous mener. Est-ce que son intuition serait la bonne? Ou tout cela n'est-il qu'un mensonge? A-t-il sombré dans la folie? Autant dire que nous nous posons beaucoup de questions et que nous suivons avec passion cette enquête hallucinante.

Car les révélations sont incroyables et l'auteur nous dévoile un fil rouge qui va bien au-delà de tout ce que nous pouvions imaginer! C'est sombre et glaçant, de quoi donner une autre tournure à cette histoire et lui faire prendre un chemin qui va au-delà de la simple enquête policière. Paul va alors dévoiler d'autres côtés de sa personnalité et il devra faire face à des obstacles incroyables, de quoi remettre en question de nombreuses choses.

C'est donc un roman qui commence de façon assez "classique" avec son anti-héros au bout du rouleau, pour évoluer ensuite vers un récit très original et aux ramifications totalement inattendues. Paul réussira-t-il à se sortir de ces sacs de noeuds dans lesquels il s'est empêtré? A vous de le découvrir à travers cette histoire palpitante à l'action omniprésente.

En bref, je me suis régalée avec cette histoire qui nous emmène sur des chemins étonnants et au coeur d'une histoire palpitante.

Paul Ayer est un flic comme je ne les aime pas. Il est ce cliché un peu trop tenace pour le genre ; un policier désabusé qui fait son boulot consciencieusement et est mis au banc de sa profession pour son investissement. Il finit par être un peu alcoolique sur les bords, ses proches sont inquiets et menacés parfois et surtout, il a le coeur brisé. le flic est souvent trahi par une prostituée, une strip-teaseuse ou une femme complètement toxique/fatale (rayé la mention inutile si besoin). le grand classique étant l'assassinat de l'être aimé avec gosses en option. du coup, je n'y allais pas franchement de bon coeur afin de rencontrer un énième personnage bourru, trahis et amer, qui se lance dans une enquête comme un bulldozer en semant les ennemis à droite à gauche.
Paul Ayer semble sans cesse chercher à provoquer le monde histoire de s'en faire éjecter, se faire rosser, demander à disparaître, mais pas sans un dernier doigt d'honneur. Puis un nom trop bien connu se rappelle à ses souvenirs toujours bien ancrés et réels ; Evelyne l'amour de sa vie, la femme à qui tu as tout le temps envie de filer des claques (si ce personnage à été crée pour la détester, ça fonctionne sur moi.) Evelyne a disparu. Paul, sans hésiter se lance à corps perdu à sa recherche, les malfrats à ses talons, un démon au cul.
Le récit, pourtant, arrive à alternée enquête surréaliste et embrouilles bien sensibles avec des sursauts franchement amusants et suffisamment intéressants pour m'accrocher jusqu'au bout. La dernière partie où le dénommer Roth arrive est la plus immersive, il fait figure démoniaque régnant sur une petite communauté. Il demeure mon personnage favori (j'aurais aimé qu'il soit beaucoup plus développé.), on ne s'éternise pas trop sur son cas, comme une surprise de fin de jeu où le Boss est enfin dévoilé, toutefois, s'ajoute un twist final assez savoureux, je dois l'avouer. Roth est tout d'abord effrayant, puis pathétique, dégageant quelque chose de profondément humain : l'ivresse du pouvoir. Néanmoins, Paul s'en fout, Paul veut retrouver son Evelyne, ce vieux souvenir d'un temps heureux, Paul veut régler ses comptes.