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Citations sur Des jours de pleine terre (9)

L’ENFANT FOU



extrait 2

Il enrageait, criait parfois. Mais manquant d’audace, une botte de paille déplacée, malmené sans cesse, il pressait sa réflexion d’un lacet sur la gorge. Pour retourner la solitude contre lui, les forces lui manquaient.

La simplicité lui échappait. Tiraillé sans répit, de la braise écartée. Pourtant les années l’avaient gagné ; demeurait le volcan ; à ses pieds, la tendresse avait monté. La tête au ciel, il souriait, de l’herbe plein les lèvres.
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L’ENFANT FOU



extrait 1

Nourri d’inquiètes certitudes, il ne voyait pas de cratères sur la route. Il tombait, se blessait, mais il se relevait. L’âme écorchée, zébrés les reins, sans cesse il courait. Le soleil, le vent, la pluie l’étrillaient, l’étreignaient.

Toujours il fixait la touffe du monde qui reculait sous ses lèvres. Des filles nues perlaient dans le soleil. Il se haussait sous les palmes de leurs bras. La caresse n’était qu’un souffle. Les yeux rouverts, il restait seul.
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La Vie suspendue



Elle était la tempétueuse, au secret, à la peau plus belle que les blés d’août. Les moindres souhaits décuplés, l’appétit entre ses bras restait insatiable.

Le temps gambadait, s’asseyait, repartait de plus belle. Les alpages n’avaient pas de fin ; haut dans le ciel filaient les charters. Des vallées ne montait qu’une rumeur sans importance.

À la renverse, sans rien craindre de la terre, il écoutait, subjugué, ses angoisses légères. Il la faisait rire à gorge déployée. Tous deux se trouvaient comme les bras d’un fleuve dans la mer.

À chaque instant elle devrait surgir, l’appeler, lui rendre la vie. Son regard s’est éteint, sa secrète odeur volatilisée. Les doigts en l’air se figent pareils à des arbres d’hiver.
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À la lisière de la paix



L’âge

Au détour d’un sentier, il arrive qu’on redécouvre,
Comme au premier jour, la couleur sable et tuiles
Des maisons. La lumière adoucit la marche. On ne sait
Ce qu’on doit au friselis de l’herbe rase sous le vent.
Dans la ceinture des lauriers, des pruniers explosent
Des feuilles. Le cœur s’emballe à mettre de l’orgue
Sur la chaîne, chorals et fugue ou passacaille. On guette
La voix humaine, les trompettes de Salamanque.
Le soir peut tourner en cendre, des branches casser
Sous une bourrasque ; la vie infuse une tendresse fertile.
On vieillit, la belle affaire ! l’accord grandit
À ce qui se dérobe. La mémoire en perd sa bogue
Et roule un présent presque perpétuel. Le dernier souffle
Effraiera moins que de croiser une ancêtre démaquillée.
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Elle a le goût d’ouvrir les bras



Elle a le goût d’ouvrir les bras pour susciter la plénitude.

Si son sourire – arc au repos, de rose sur la neige – paraît

Assassiné d’absence quelquefois, un baiser la fait vibrer.

Au chevet, rien ne surpasse le silence ameuté de ses seins.
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La Plénitude



extrait 2

Nous disposons de peu pour pénétrer l’histoire (un feu froid, sans nous). La moindre inattention nourrit le néant. Le calme s’accompagne de la lente montée d’un étonnement. La paix exige à l’occasion la dynamite, le chaos qui s’exalte, la foudre, le cerveau soufflé.

Les désirs maîtrisés, pourtant, la vie respire au large, à l’abondance s’abandonne. La vie gagnée, on parle sans trembler du royaume des morts. – Le poète propose une carte de l’inconnu, mais aucune langue déliée ne garantit que les yeux n’étaient pas crevés.
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La Plénitude



extrait 1

Où en es-tu de ta descente (ou de ton ascension, mais de quoi) ? On échange si peu du sel qui porte notre vie. On ne connaît guère qu’un toucher rêche ou humide, un silence dépecé. Erreur, dit le croyant ! L’âme un jour volera – le corps désintégré.

Longtemps la mort n’est qu’un papier qu’on déchire. C’est un royaume sans frontières, sans terre ni mer, ni ciel, sans personne. Le jour où elle fracture le cœur, éclate un vrai collier de perles. L’espace demeure ; le temps tintinnabule. À la panique cède la raison.
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Dans l’habitat toujours précaire de l’impossible



Dans l’habitat toujours précaire de l’impossible, il refuse

La défaite. Sans révélation à tenir, contre toute attente,

Sa relecture lui ouvre les yeux et le transporte

De l’insuffisance qui le mine vers le but à atteindre.
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L’histoire d’une vie…


L’histoire d’une vie se ramène à la quête du bonheur.
Sur ce chemin dépourvu de bornes, chacun se cherche
Au gré des intempéries, trop heureux de ne pas mourir
Idiot au hasard des faux pas, tellement vivre reste un art
Dont la clé tient en un mot qu’on se retient de chuchoter.
À chacun d’inventer son balancier, son pas de deux.
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