Vers la plénitude
Elle avait fait valoir l’ovale du temps quand les doigts se trouvaient, sa bouche agile de mangue fraîche, combien son petit nez pouvait gambader. Il prit du plaisir aux pointes lentes à durcir, qu’elle promenait partout sur la peau comme les fers d’un doux traîneau. Il aima que, solitaire, puisqu’elle le voulait, ou tête-bêche, elle le fît vibrer plus fort. Il idolâtra, au fil des mois, ses hémisphères d’astre miniature où boire et rejaillir quelquefois, et surtout les pétrir et puis les entrouvrir d’un doigt, de deux, de trois, la main à la fin endiablée jusqu’à ce que, la nuque à la renverse, balançant toutes ses boucles, elle n’en puisse plus de gémir, de hennir, de réclamer ce qu’il lui donnait, fougueux, démesuré, et qui entrait comme une aiguille dans un vêtement. Les bourses carillonnaient sans bruit près des lèvres de miel, affamées. Pendant qu’il ciselait encore une framboise, dans un ralenti de râle, la prison se changeait en or, millimètre par millimètre. Tel un arbre il s’abattait sur elle qui tirait, en lasso, la quintessence de ce pourquoi il vivait sur la terre.
Le moi est toujours limitrophe, l'anachorète lui-même a besoin de Dieu pour se réaliser ; sans personne, on charbonne.
L'aube déploie ses cernes jusqu'au ciel et fume de tendresse.